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Retraites: le gouvernement à la recherche d'un compromis

Lundi 6 Janvier 2020

Retraites: le gouvernement à la recherche d'un compromis
CFDT et majorité ont mis sur la table des pistes de compromis sur la réforme des retraites, que semble accueillir favorablement le gouvernement réuni lundi pour le conseil des ministres de rentrée alors que la contestation est entrée dans son deuxième mois.
 
"Jamais le compromis ne m'a semblé aussi proche", a affirmé lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur France Inter.
 
La semaine s'annonce pourtant tendue, ponctuée par une série de mobilisations contre la réforme. Alors que les négociations reprendront mardi entre gouvernement et syndicats, les organisations les plus hostiles au projet ont prévu deux grosses journées d'action jeudi et samedi.
 
La grève à la SNCF, désormais la plus longue depuis 1968, se poursuit mais s'atténue avec 8 TGV sur 10, 2 TER sur 3, un Intercités sur 3 et en Ile-de-France un Transilien sur deux.
 
Côté RATP, en revanche, l'essentiel des lignes de métro ne fonctionnent qu'aux heures de pointe ou très partiellement et seuls 1 bus sur 2 circule, avec de nouveaux bouchons en Ile-de-France.
 
"Je suis dégoûtée parce que ça sert à rien" que les grévistes continuent, confiait lundi matin à la gare de nord, Naomie, employée dans un restaurant universitaire de 27 ans. Mardi, elle restera chez elle: "je vais pas aller me casser une cheville pour prendre le RER".
 
Mais une porte semble s'entrouvrir, en particulier pour trouver un compromis sur l'âge pivot, devenu le principal point de blocage entre le gouvernement et la CFDT, le syndicat le plus favorable aux autres principes de la réforme.
 
Bruno Le Maire a dit "banco" à l'organisation de la "conférence de financement" proposée par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. "Une très bonne proposition", a-t-il ajouté. Le gouvernement va "regarder" cette proposition, a renchéri Marc Fesneau, ministre des Relations avec le Parlement.
 
Bruno Le Maire a aussi qualifié de "très bonne proposition" l'idée d'une décote temporaire en cas de départ à la retraite avant l'âge pivot, une idée lancée cette fois par le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, un très proche d'Emmanuel Macron, dans Le Parisien.
 
Un autre signe d'ouverture a été donné par le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, qui a indiqué ne pas être "arc-bouté sur l'âge pivot". "Demain on ira à Matignon en étant constructif", a-t-il dit sur BFM Business, même s'il a jugé que la "mesure d'âge, même si on peut peut-être l'améliorer", était "la seule manière intelligente de financer le régime".
 
L'impatience gagne, notamment au sein de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), deuxième organisation patronale française, qui a demandé au gouvernement d'agir contre les menaces de blocage de l'activité économique et de "ne pas laisser s'installer la pagaille orchestrée par une minorité".
 
- Opinion partagée -
 
L'opinion continue à être partagée. Selon un sondage Ifop pour le JDD, plus de la moitié des Français (55%) souhaite que le gouvernement n'aille pas au bout de la réforme en l'état et le soutien à la mobilisation reste supérieur à l'hostilité. Mais un sondage Elabe indique que si les deux-tiers des Français sont contre l'âge pivot, 54% seraient d'accord pour une retraite à points.
 
Le camp des opposants reste inflexible. Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, a redemandé dimanche le retrait de ce "mauvais" projet et averti qu'en n'écoutant pas la partie du pays opposée à cette réforme, "on joue avec le feu sur la future échéance électorale". Le Rassemblement national a précisé, par la voix de son vice-président Jordan Bardella, que s'il arrivait au pouvoir il "retirerait ce système à points".
 
Le secrétaire général de FO Yves Veyrier a averti que son syndicat n'était "pas prêt à signer un accord, même si l'âge pivot devenait temporaire" et appelé "à se mobiliser largement cette semaine et en particulier" jeudi.
 
La Fédération CGT de la Chimie a ainsi appelé à un blocage des installations pétrolières à partir de mardi pour quatre jours, et les représentants des avocats à durcir la grève dans les tribunaux pour défendre leur régime autonome. Des syndicats d'infirmiers et de kinésithérapeutes ont aussi pour mot d'ordre la grève.
 
A Rouen, une centaine de dockers ont formé lundi matin un piquet devant le siège du port, selon la CGT.
 
Des concessions ont été déjà faites par l'exécutif pour les policiers, les danseurs de l'Opéra, les marins ou les pilotes. (AFP)
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