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Renouer les relations avec les États-Unis, le but de ce sommet de l’UE avec en guest star Joe Biden

Jeudi 25 Mars 2021

Bruxelles et les différentes capitales européennes contemplent avec un brin de jalousie l’avance prise par les États-Unis pour vacciner sa population contre la COVID-19. 
 
« Les Américains ont eu un mérite dès l’été 2020, ils ont dit : “on met le paquet et on y va”. Et donc ils ont plus (de vaccins). Ils ont eu plus d’ambition que nous », a déclaré mercredi soir le président français Emmanuel Macron.
 
Les Européens ont « eu tort de manquer d’ambition, j’allais dire de folie, de dire : “c’est possible et on y va”. On est trop rationnel peut-être », a-t-il affirmé dans une interview à la télévision grecque.
 
La réunion, qui a débuté à 13 h (8 h HAE), se tient dans un contexte politique tendu. Critiquée pour sa naïveté, l’UE a décidé de muscler son jeu, notamment face au Royaume-Uni, accusé d’avoir gardé pour lui sa production de vaccins quand les Européens continuaient leurs livraisons outre-Manche.
 
La lenteur des vaccinations en Europe et la montée d’une troisième vague de contaminations a contraint plusieurs pays, dont la France mais aussi l’Allemagne, à durcir les restrictions face à des opinions publiques de plus en plus hostiles.
 
Excuses publiques
Sévèrement critiquée, la chancelière Angela Merkel a renoncé mercredi à imposer des fermetures aux commerces et offices religieux à Pâques, reconnaissant une « erreur » personnelle et demandant « pardon » aux Allemands.
 
« Accélérer la production, les livraisons et le déploiement des vaccins reste essentiel et urgent pour surmonter la crise. Les efforts en ce sens doivent être intensifiés », affirment les dirigeants des 27 États membres dans un projet de conclusions consulté par l’AFP.
 
Pour la première participation d’un président américain à un sommet européen depuis Barack Obama en 2009, Joe Biden sera en liaison avec les leaders européens à 20 h 45 (15 h 45 HNE). 
 
La conversation s’annonce courte mais sera l’occasion pour le président démocrate et l’UE de marquer leur volonté de revitaliser les relations après les années Trump.
 
Sur le front des vaccins, l’UE a entamé des discussions avec les États-Unis afin de garantir son approvisionnement en composants.
 
Toujours pour améliorer l’accès aux précieux flacons, l’UE a décidé de renforcer un mécanisme inauguré en janvier pour en contrôler les exportations.
 
La démarche a suscité les critiques du Royaume-Uni, premier destinataire des doses exportées par le continent alors qu’il n’en a expédié aucune vers l’UE. Mais les deux parties ont affiché mercredi soir leur volonté de trouver une solution.
 
« Un pistolet sous la table »
Ce mécanisme est « un pistolet chargé sous la table », selon un responsable européen.
 
Il permet d’empêcher des exportations à destination de pays eux-mêmes producteurs de vaccins, composants ou équipements, et qui ne livrent pas l’Union européenne. Les exportations pourraient aussi être bloquées vers les pays dont la population est déjà largement vaccinée ou qui bénéficient d’une meilleure situation épidémiologique.
 
Au sein de l’UE, si certains comme la France soutiennent ce mécanisme qui permet à l’Europe de « défendre ses intérêts », d’autres se montrent plus critiques. Dublin a exprimé sa ferme opposition à tout « blocage ». La Belgique, qui accueille de nombreux sites de production pharmaceutique, s’inquiète de possibles mesures de rétorsion qui perturberaient les chaînes de production de vaccins internationales. Une préoccupation partagée par les Pays-Bas et l’Allemagne.
 
Parmi les quatre fabricants de vaccins autorisés dans l’UE, seul AstraZeneca est actuellement la cible des griefs des Européens pour ses livraisons insuffisantes.
 
Autre question sensible, la répartition des vaccins au sein des 27 : six pays, dont l’Autriche, qui s’estiment lésés, ont demandé un mécanisme de correction du système actuel.
 
Le certificat sanitaire proposé par la Commission pour faciliter les voyages dans l’UE et sauver la saison touristique estivale sera aussi abordé.
 
Au chapitre des affaires internationales, la Russie fera l’objet d’un bref point de situation. Quant aux tensions avec Ankara, les Européens ont différé au mois de juin leurs décisions, a-t-on appris de sources diplomatiques.
 
Si les deux parties souhaitent une normalisation des relations après des mois de tensions en Méditerranée orientale, l’UE s’inquiète de la détérioration des droits fondamentaux dans ce pays, qui a récemment quitté la convention d’Istanbul sur la lutte contre les violences faites aux femmes.
 
Le sommet, prévu sur deux jours, pourrait s’achever tôt vendredi, voire jeudi soir. (AFP)
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