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Présidentielle française : Anne Hidalgo entre en campagne dimanche

Vendredi 10 Septembre 2021

Après un long faux suspense, Anne Hidalgo se lance dimanche dans la course à l’Élysée, une annonce qui redonne le sourire au Parti socialiste (PS), persuadé d’être « la force motrice » à gauche.  
 
C’est depuis Rouen, ville du socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, un proche, que la maire de Paris fera son officialisation : un choix délibéré pour ne pas apparaître trop « parisienne » et symboliser un de ses thèmes de campagne, la réindustrialisation, en s’appuyant sur la transition écologique.
 
Sa déclaration va se télescoper avec la rentrée politique d’une autre prétendante à l’Élysée, Marine Le Pen, qui fera dimanche un discours aux journées d’été du RN à Fréjus.
Toutes deux seront le soir les invitées des JT (TF1 pour Le Pen, France 2 pour Hidalgo).  
 
Cette candidature s’ajoute à la longue liste des prétendants à gauche, dont l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon, l’ex-socialiste Arnaud Montebourg, le communiste Fabien Roussel et le candidat issu de la primaire écologiste de fin septembre.
 
La maire de Paris a peu à peu cheminé vers l’idée d’un destin national, appuyée par l’insistance de plusieurs élus socialistes.  
 
Elle a multiplié depuis plusieurs mois les déplacements en France, puis rassemblé à Villeurbanne en juillet des centaines d’élus de gauche, avant de rencontrer les militants aux journées d’été du PS à Blois en août, et les parlementaires socialistes mardi à Montpellier.
 
Si elle a pris le temps, « ce n’est ni de l’hésitation, ni de la coquetterie », mais pour « s’assurer qu’on a les fondations, ces points d’accord pour être capables de parler au pays », a-t-elle précisé.
 
Des points d’accord autour des « valeurs communes » de la social-démocratie, et de « l’égalité républicaine » notamment, dont elle fait sa « boussole ».  
 
Parmi ses priorités, « la transition écologique, la transformation de notre modèle économique et énergétique », mais « pas au détriment des classes moyennes et des catégories populaires ».  
 
Autre priorité, l’école. Pour revaloriser le métier d’enseignant, elle juge « possible » sur un quinquennat de « multiplier par deux au moins » leur salaire, dans son livre Une femme française (Editions de l’Observatoire) à paraître le 15 septembre.
 
De même, pour les « invisibles » (soignants, caissières, etc.) qui « tous les jours de l’année […] font marcher la société », elle estime dans l’ouvrage « tout à fait supportable économiquement de relever tous les salaires », citant la CFDT qui propose une augmentation générale de 15 %, « une piste solide », selon elle.
 
« Une dynamique »
 
Pour l’instant créditée de 7 à 9 % des voix selon les sondages, Anne Hidalgo rappelle qu’elle était aussi donnée perdante à l’élection municipale à Paris.  
 
Elle « peut donner la dynamique et la conviction que la gauche peut gagner », juge un proche. « L’enjeu c’est de reconquérir la part d’électeurs de gauche qui répondent “ Macron ” par défaut ».
 
Cette candidature, couplée au bilan positif des socialistes aux dernières élections municipales, départementales et régionales, galvanise le PS. « On a une chance de l’emporter », assure Pierre Jouvet, porte-parole du parti.  
 
« Cette candidature est la suite logique d’un travail d’arrache-pied depuis trois ans pour repositionner le PS au cœur de la gauche », dit-il, après l’échec des socialistes en 2017, où Benoît Hamon n’a obtenu que 6,34 % des voix.  
 
« J’ai le sentiment qu’à cette présidentielle nous allons […] réussir ce que personne n’imagine ! », a tweeté Olivier Faure, le premier secrétaire, qui la soutient.
 
Celui-ci est d’ailleurs bien parti pour être réélu bientôt à la tête du parti : après un vote des militants jeudi, son texte d’orientation est arrivé en tête, selon des résultats partiels.
 
Pour la départager d’autres concurrents socialistes, comme Stéphane Le Foll, le maire du Mans, Mme Hidalgo va cependant devoir passer par un vote interne du PS, après le congrès du parti prévu les 17 et 18 septembre.
 
« Mais ce qui est en jeu ce n’est pas un parti, il faut un rassemblement qui aille bien au-delà », a jugé Anne Hidalgo mardi.
 
Elle veut pour cela s’appuyer sur « son équipe des maires et élus de France », comme Johanna Rolland, maire de Nantes, ou Carole Delga, présidente de la région Occitanie, des élus « issus des classes moyennes, des catégories populaires ou de l’immigration », comme elle. (AFP)
 
 
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