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«Parlons du TER en finance facile» (KBD)

Vendredi 29 Avril 2022

Contexte : ce texte tiré de la page Facebook du Dr Khadim Bamba Diagne fait suite aux propos du ministre des Transports terrestres, Mansour Faye, selon qui le Train express régional (TER) a réalisé un chiffre d’affaires de 3 milliards FCFA en trois mois d’activité.
 
 « Le Directeur de SENTER Abdou Ndéné Sall et le Directeur de l’APIX Mountaga Sy soutenaient mordicus que le TER fera une rentabilité de 12%.
Ça veut dire quoi une rentabilité de 12% ?
 
40,750 milliards pour le service de la dette + les charges de fonctionnement : prenons 10 milliards (carburant, électricité et entretien pour les wagons+ budget de fonctionnement des agents) + la masse salariale et autres charges.
 
Alors une rentabilité de 12% ça veut dire :
40,750 milliards + 10 milliards = 50,750 milliards et on fait 50,750 milliards + 12%X 50,750 milliards, ce qui va donner 56,84 milliards de FCFA de résultat net ( bénéfice) différents du chiffre d’affaires.
 
Après 100 jours, le chiffre d’affaires (NB: vente de tickets est différent de bénéfice encore une fois) est égal à 3 milliards FCFA, soit approximativement pour l’année 13 milliards de chiffre d’affaires, au meilleur des cas,
 
Le résultat net serait alors de 13 milliards - 50,750 milliards= - 37,75 milliards soit une perte de 37,75 milliards FCFA.
 
Comme Air Sénégal, le TER aussi sera sous perfusion et ne sera jamais rentable. Je dis bien jamais.
 
Quand les ressources sont rares la gestion doit être optimale. Un jour, le peuple exigera plus de sérieux et de respect de ceux qui nous gouvernent. Soyez plus rigoureux dans vos études, vous gérez l’argent d’un pays pauvre et très endetté. »
 
Dr Khadim Bamba Diagne
Economiste, UCAD
 
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1.Posté par Me François JURAIN le 03/05/2022 18:54
le TER ne sera jamais rentable, et ne peut pas l'être. Le stade ne sera jamais rentable, et ne peut pas l'être. La salle ARENA ne sera jamais rentable, et ne peut pas l'être.
Mais, pour faire court, il y a des investissements "non rentables" mais indispensables à un pays, à savoir les hôpitaux (on a vu en FRANCE ce qu'a donné la gestion comptable des hôpitaux, afin d'essayer d'arriver à une rentabilité!), les écoles, les compagnies aériennes (ces dernières sont à lasser dans les dépenses somptuaires).
Le TER n'est pas une mauvaise idée en soit. Que celui qui n'a jamais pris le bus DDD 18 pour fair RUFISQUE/DAKAR se taise: c'est un enfer. Ce qui est stupide, c'était de dire que cela allait solutionner le problème des embouteillages, car cela n'a rien solutionné du tout et ne peut rien solutionner du tout, ce qui est en cause, ce n'est pas le TER en soit, qui apporte plus de confort, de rapidité, permet aux travailleurs (et aux autres!) de rentrer plus rapidement chez eux, de pouvoir se reposer plus longtemps, et profiter d'une vie de famille bien méritée (quand le salaire le permet!) Ce qui est en cause, c'est le financement qui, contrairement à d'autres pays, le MAROC par exemple, à couté une somme faramineuse, où en tout cas qui apparait comme telle, puisque personne n'a eu le droit de mettre son nez dans les comptes! Le bruit court qu'il y aurait eu des surfacturations, des pots de vin, des détournements en tous genre: nul (enfin, le sénégalais moyen, pour d'autres c'est pas la même chose!)ne le sait, et c'est cette opacité qui est dérangeante, pour ne pas dire plus;
Alors, pour un pays comme le SENEGAL, qui est loin d'avoir atteint l'émergence, avec un taux de pauvreté et d'illettrisme de plus de 50%, se lancer dans des dépenses somptuaires, cela laisse songeur, même si le TER est un investissement nécessaire, mais qui doit être payé à son juste prix!
Et si tel a été le cas, combien d'hôpitaux, d'écoles aurions nous pu construire, au service de tous, même si ce sont des investissements non rentables mais indispensables, parce que profitant à tous, alors qu'un pot de vin ne profite qu'à celui qui le reçois!
La première publicité, il y a quelques années, était, illustrant l'immense portrait d'un président conquérant et dominateur: "mon leg pour les générations futures!" J'ai bien peur qu'en fait de leg, les générations futures ne reçoivent qu'une dette abyssale, et depuis le temps que l'on dit qu'elle sera payée avec le gaz et le pétrole, il va falloir en pomper beaucoup pour éponger la dette et satisfaire les créanciers, d'autant que "l'effacement de la dette", ca ne marche plus! Et l'avenir, ce n'est pas demain, mais aujourd'hui.
Me François JURAIN

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