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PANAPRESS : les employés lancent une grève illimitée pour exiger 38 mois d’arriérés de salaire

Mardi 8 Décembre 2020

PANAPRESS : les employés lancent une grève illimitée pour exiger 38 mois d’arriérés de salaire
Des employés de l’Agence panafricaine d’information (Panapress) ont annoncé avoir lancé lundi une ‘’grève illimitée’’, dans le but d’‘’obtenir le paiement d’un salaire régulier et le règlement’’ de ‘’trente-huit mois d’arriérés de salaires contractés au cours des sept dernières années’’.
 
La grève a été entamée à la suite d’un vote au cours duquel ‘’une large majorité’’ des travailleurs a décidé de l’observer, indique un communiqué du Collectif des agents de la Panapress.
 
Les travailleurs réclament le paiement de ‘’trente-huit mois de salaires’’, alors qu’ils espéraient le règlement des arriérés que leur doit l’entreprise ‘’dans les six à douze mois qui allaient suivre’’ le mois de septembre.
 
Selon le collectif, les employés n’ont ‘’reçu’’ depuis début 2020 ‘’que deux salaires (en fin janvier et avril) et des demi-salaires en fin mai, juin, juillet et août’’. Ils sont ‘’actuellement à trois mois sans salaire’’, depuis le début de l’année.
 
« Crise financière structurelle et chronique »
 
Le collectif signale que dans le cadre des démarches qu’il a entreprises pour un règlement des arriérés de salaires, il a rencontré, ‘’il y a quelques jours’’, des députés et un conseiller du président sénégalais, lesquels leur ont fait part de ‘’toute leur indignation’’. 
 
‘’Les députés ont promis de saisir les ministres de tutelle de la PANA, à savoir le ministre de la Communication et son collègue chargé des Affaires étrangères, tandis que le conseiller du président dit avoir pris ‘bonne note’’’ de leurs revendications. 
 
La grève décrétée lundi survient après une autre grève illimitée de près de deux mois (août et septembre), que les employés de la Panapress avaient observée en 2018. Une grève à l’issue de laquelle ils avaient ‘’reçu le paiement de dix mois de salaires en deux tranches, tandis que ceux qui devaient aller à la retraite ou avaient fait un départ négocié ont été intégralement payés’’.
 
Selon le collectif, ‘’l’agence traverse’’ depuis 2003 ‘’une crise financière à la fois structurelle et chronique, qui s’est manifestée par l’absence de paiement régulier des salaires, le départ de la majeure partie du personnel du siège, notamment les journalistes qui ont vu leur nombre passer d’une vingtaine, en 2004, à deux actuellement’’. 
 
Bureaux régionaux fermés
 
La mauvaise passe que traverse la PANAPRESS serait largement liée à la crise politique en Libye, l’un des principaux actionnaires de l’entreprise.
 
Le collectif affirme que ‘’les bureaux régionaux de Yaoundé (pour l’Afrique centrale), d’Abidjan (pour l’Afrique de l’Ouest), Nairobi (pour l’Afrique de l’Est), Addis-Abeba (siège de l’Union africaine), Lagos (Nigeria) et du Cap (pour l’Afrique australe) ont été fermés (…) à cause des difficultés financières’’.
 
Vieux projet de l’ex-Organisation de l’unité africaine (devenue Union africaine), l’Agence panafricaine d’information, dont le siège est à Dakar, a diffusé ses premières dépêches le 25 mai 1983. 
 
‘’Elle a pour missions essentielles, entre autres, de servir de source d’information à la presse africaine et de fournir au monde entier des informations fiables, crédibles et positives sur l’Afrique, collectées, écrites et diffusées par des Africains.’’
 
Interpellée par l’APS, la direction de l’agence panafricaine souhaite attendre de prendre connaissance des allégations du collectif avant de réagir, ce qu’elle devrait être en mesure de faire mardi. (APS)
 
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