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Madrid: la droite espagnole triomphe aux élections régionales avec Isabel Diaz Ayuzo

Mardi 4 Mai 2021

La candidate du Parti Populaire, Isabel Diaz Ayuso a remporté mardi plus de 44% des voix dans la région de la capitale espagnole, selon des résultats partiels.
 
La droite espagnole et sa figure montante, Isabel Díaz Ayuso, ont triomphé mardi aux élections régionales à Madrid et proclamé que cette victoire était une étape dans sa reconquête du pouvoir au niveau national face au socialiste Pedro Sánchez.
 
«Un nouveau chapitre dans l’histoire de l’Espagne commence aujourd’hui», a déclaré Isabel Díaz Ayuso, 42 ans, devant une foule compacte réunie devant le siège de sa formation, le Parti Populaire (PP), dans le centre de la capitale espagnole. «Car aujourd’hui, en partant de Madrid, du kilomètre O, nous allons retrouver la fierté (…) l’unité et la liberté dont l’Espagne a besoin», «les jours sont comptés» pour le gouvernement de gauche de Pedro Sánchez, a-t-elle ajouté, en affirmant s’adresser à tous les Espagnols.
 
Selon des résultats encore partiels, la présidente sortante de la région, ferme opposante aux strictes restrictions sanitaires, a doublé son score du dernier scrutin régional de mai 2019, en totalisant plus de 44% des voix et 64 sièges sur 136 au parlement régional.
 
Le PP, qui dirige la région depuis 26 ans, ne disposant pas de la majorité absolue, il devra s’appuyer sur le parti d’extrême droite Vox, qui soutenait déjà Isabel Díaz Ayuso depuis deux ans et a indiqué mardi soir qu’il continuerait de le faire.
 
Pour le Parti socialiste et Pedro Sánchez, qui s’est investi personnellement dans la campagne et a tenté de mobiliser son électorat en brandissant la menace de l’extrême droite, ce scrutin est un revers cinglant à deux ans des prochaines élections législatives. Arrivés en tête en 2019 dans la région, les socialistes (25 sièges) perdent 12 députés régionaux, tandis que la gauche dans son ensemble ne totalise que 59 sièges, soit moins que le seul PP.
 
Très forte mobilisation       
 
Malgré la pandémie, les plus de 5,1 millions d’électeurs se sont déplacés en masse, la participation étant estimée à 75%, soit une hausse de plus de 10 points par rapport au précédent scrutin. Cette très forte mobilisation reflétait la portée nationale du scrutin, dont la campagne, très tendue, a été marquée par l’envoi de lettres de menaces de mort à des candidats contenant des balles.
 
Le PP avait présenté cette élection comme un test pour Pedro Sánchez et une étape sur le chemin de son retour au pouvoir en Espagne. «Aujourd’hui, Madrid a adopté une motion de censure démocratique contre le sanchisme», en référence au nom du Premier ministre, a dit mardi soir son chef Pablo Casado, en parlant de «point d’inflexion dans la politique nationale».
 
À la tête du gouvernement espagnol de 2011 à 2018, cette formation, qui reste derrière les socialistes dans les intentions de vote au niveau national, en a été chassée par une motion de censure déposée par Pedro Sánchez suite à un scandale de corruption.
 
«Liberté» pour slogan
 
Cette victoire à Madrid est avant tout celle d’Isabel Díaz Ayuso, qui avait fait de Pedro Sánchez son unique adversaire et avait pris pour slogan «Liberté». Malgré les pressions du gouvernement central, cette tenante d’une ligne très droitière et populiste a toujours refusé d’imposer des restrictions strictes contre la pandémie afin de protéger les entreprises, notamment les bars et les restaurants, qui sont restés ouverts. Une stratégie qui a porté ses fruits, sur fond de ras-le-bol d’une partie de l’opinion à l’égard des mesures anti-Covid.
 
Ses détracteurs mettent, eux, en avant la sombre situation sanitaire de la région de Madrid, qui, avec quelque 15’000 décès du Covid-19 sur un total de 78’000 pour toute l’Espagne et près de 700’000 cas sur un total de 3,5 millions, présente le pire bilan des 17 régions du pays.

Ce scrutin avait été provoqué par la décision surprise d’Isabel Díaz Ayuso de mettre fin à son alliance avec le parti de centre droit Ciudadanos, qui a lui subi un revers historique et ne compte plus aucun député régional.
 
Autre perdant de ce scrutin, Pablo Iglesias, leader du parti de gauche radicale Podemos et partenaire des socialistes au pouvoir, avait quitté le gouvernement pour conduire la liste de sa formation à Madrid. S’il a amélioré le score de son parti (10 sièges contre 7), il a totalement raté son pari de chasser la droite du pouvoir dans la région. (AFP)
 
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