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LaRem officialise l'éviction de Cédric Villani

Mercredi 29 Janvier 2020

Le Bureau exécutif de la République en marche a exclu mercredi soir le député mathématicien Cédric Villani, candidat à la mairie de Paris contre le prétendant investi par le parti présidentiel, Benjamin Griveaux.
 
“Le Bureau Exécutif de La République En Marche a pris acte de la position politique de Cédric Villani dont les propos sont sans ambiguïté”, dit un communiqué du mouvement, rappelant que Cédric Villani avait déclaré dimanche choisir Paris plutôt que “l’appartenance à un appareil politique”.
 
“Stanislas Guerini a donc demandé au Bureau Exécutif d’en tirer les conséquences et de prendre acte que Cédric Villani n’est plus membre de La République En Marche.”
La décision a fait débat au sein de l’instance exécutive de La République en marche et du groupe majoritaire à l’Assemblée.
 
“Cela ne fait qu’alimenter la machine à division. C’est donner le champ libre à ceux qui utilisent le prétexte fallacieux de la défense de l’ADN de LaRem pour mettre en exergue leurs ambitions personnelles”, a dit à Reuters un membre du bureau exécutif avant la réunion.
 
Un député LaRem pense, lui, que cette exclusion aurait dû intervenir dès l’entrée en dissidence de Cédric Villani, en septembre dernier.
 
“A partir du moment où un député a une expression publique contre la majorité, il faut sévir. C’est compliqué d’avoir une cohésion quand ceux qui s’expriment contre le groupe ont autant de légitimité que les autres”, a-t-il dit à Reuters au Palais-Bourbon.
 
De l’avis d’un cadre du parti, le mathématicien a fait le mauvais calcul politique en rejetant dimanche la proposition d’Emmanuel Macron, qui l’a reçu pendant une heure à l’Elysée, de se rapprocher de Benjamin Griveaux.
 
“Les militants LaRem ont un ADN lié au président et là, Cédric Villani est allé toucher à la vache sacrée, ça va se retourner contre lui. Il ne fallait pas toucher au président”, a-t-il considéré.
 
La députée Paula Forteza, soutien de Cédric Villani, a annoncé son départ du groupe, un pas que n’ont pas franchi deux autres soutiens affichés du scientifique, Hugues Renson et Anne-Christine Lang.
 
Mardi à l’Assemblée, cette dernière a dit regretter les agissements de LaRem, dignes d’un “parti politique classique avec un bureau qui tranche, exclut, coupe des têtes, ce qui est quand même très loin de l’idée qu’on se faisait du mouvement en 2016.”
 
Depuis le début de la législature, une quinzaine d’élus ont quitté le groupe LaRem à l’Assemblée nationale, qui comptait mercredi 301 députés, dont huit apparentés, contre 314, dont cinq apparentés, au printemps 2017.
 
Le groupe, dont l’aile gauche s’agite régulièrement, conserve la majorité absolue, fixée à 289 élus. (REUTERS)
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