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La Corée du Nord pourrait mener un essai nucléaire ce mois-ci, estime Washington

Vendredi 6 Mai 2022

Les États-Unis ont prévenu vendredi que la Corée du Nord pourrait mener de manière imminente son premier essai nucléaire depuis 2017, tout en lançant un nouvel appel au dialogue malgré l’impasse diplomatique actuelle.
 
Selon les conclusions de Washington, Pyongyang « prépare le site d’essais de Punggye-ri et pourrait être prêt à y mener un test dès ce mois-ci, ce qui serait son septième essai » nucléaire, a déclaré à des journalistes une porte-parole de la diplomatie américaine, Jalina Porter.
 
« Cette analyse est cohérente avec les déclarations publiques récentes faites pas la Corée du Nord elle-même », a-t-elle ajouté, assurant que le gouvernement américain l’avait partagée avec ses alliés et allait « poursuivre » son « étroite coordination avec eux ».
 
Le régime de Kim Jong-un avait cessé depuis 2017 les tirs de missiles balistiques intercontinentaux et les essais nucléaires. Il a déjà en partie rompu ce moratoire en tirant fin mars un missile intercontinental, et de nombreux observateurs s’attendent à ce qu’il teste aussi prochainement une arme atomique, comme il l’a déjà fait à six reprises entre 2006 et 2017.
 
Son dernier essai nucléaire était aussi le plus puissant, une bombe à hydrogène d’une puissance estimée à 250 kilotonnes.
 
L’imagerie satellite a montré des signes d’une nouvelle activité dans un tunnel du site de Punggye-ri. Ce dernier, selon les Nord-Coréens, avait été démoli en 2018 avant un sommet historique entre Kim Jong-un et le président américain de l’époque, Donald Trump, qui avait marqué le début d’une phase de dialogue qui a depuis fait long feu.
 
Mélangeur de cryptomonnaie sanctionné
 
Joe Biden, successeur du milliardaire républicain, s’est dit prêt à renouer ce dialogue pour discuter d’une dénucléarisation du pays reclus, mais sa main tendue est pour l’instant restée dans le vide.
 
Au contraire, la Corée du Nord multiplie depuis le début de l’année les essais d’armements interdits par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
 
« Les États-Unis restent déterminés à vouloir un échange diplomatique » et appellent la Corée du Nord « au dialogue », a réaffirmé vendredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.
 
Jusqu’ici, l’administration Biden a plutôt fait le dos rond face à ce qu’elle considère pourtant être des « provocations ».
 
Sa riposte est restée relativement modeste, sous la forme de sanctions avant tout symboliques, même si son émissaire pour le dossier nord-coréen, Sung Kim, a assuré mi-avril avoir évoqué avec Séoul « la manière de répliquer » à « un éventuel essai nucléaire ».
 
Vendredi, le Trésor américain a innové en sanctionnant « pour la première fois » un « mélangeur de cryptomonnaie », un service sophistiqué soupçonné d’avoir favorisé des activités financières nord-coréennes « illégales ».
 
Ce « mixeur », Blender.io, est accusé d’avoir aidé à blanchir une partie du butin du « plus grand braquage de cryptomonnaies » au monde – le vol fin mars de 620 millions de dollars imputé par Washington à un groupe de hackeurs liés à Pyongyang.
 
« Afin de contourner les sanctions sévères de l’ONU et des États-Unis, la Corée du Nord s’est tournée vers le vol de fonds issus d’échanges en cryptomonnaie », « pour générer des revenus pour ses programmes illégaux d’armes de destruction massive et des missiles balistiques », a affirmé Antony Blinken dans un communiqué.
 
Les autorités américaines ont accusé mi-avril le groupe Lazarus et APT38, des hackeurs « associés » au régime reclus, d’être responsables du vol de 620 millions de dollars en ethereum qui a suivi le piratage du jeu vidéo Axie Infinity fin mars.
 
Axie Infinity est un jeu basé sur la blockchain, un registre numérique décentralisé qui ne peut être modifié. Il permet de gagner de l’argent sous forme de NFT, des jetons numériques.
D’après le Trésor américain, Blender a été utilisé dans le blanchiment de plus de 20,5 millions de dollars sur les 620 millions volés.
 
Blender, qui est aussi le nom anglais pour un mixeur en cuisine, est un service qui facilite le blanchiment des fonds extorqués par des pirates informatiques « en brouillant les cartes sur leur origine, destination et contreparties », d’après le Trésor. (AFP)
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