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L’islam en lutte contre la drogue et autres stupéfiants

Jeudi 28 Juin 2018

« Certes, Nous avons honoré les fils d’Adam.  Nous les transportons sur terre et sur mer et Nous leur donnons de bonnes choses comme nourriture.  Nous les avons nettement préférés à plusieurs de Nos créatures. » (Coran 17:70)
 
Ce 26 juin 2018 a été célébré la journée mondiale de lutte contre la drogue. Tout le monde sait que ce fléau constitue l’un des problèmes majeurs de santé publique à nos jours mais pas seulement. La production et la consommation de drogue peut ruiner la santé des concernés aussi bien physique que mentale mais aussi disloquer des familles, des communautés, des pays, voire provoquer des conflits entre Etats.

Les conclusions du rapport mondial sur les drogues montrent que « les marchés de la drogue se développent, la production de cocaïne et d'opium ayant atteint des records absolus, cela présentent de multiples défis sur plusieurs fronts » (Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov.)[[1]]url:#_ftn1 Dans les lignes qui suivent, le but est de donner un aperçu de ce que les enseignements de l’islam proposent dans la lutte contre la drogue et autres stupéfiants.
 
Nous avons déjà dit dans d’autres écrits que le Califat authentique consiste pour l’humanité à sauvegarder l’harmonie et la vie et pas le contraire comme l’ont dit les anges en réponse à la décision de Dieu d’installer Adam et sa postérité sur terre : « Ne risques-Tu pas d’installer sur terre qui va y semer le désordre et verser le sang ? » Cette mission singulière de l’être humain à travers l’institution du Califat découle du Dépôt sacré « al amâna » que ce dernier a accepté. Ce Dépôt renvoie, nous disent les commentateurs du Coran, à l’ensemble des devoirs cultuels ou non que l’humanité se doit d’honorer. Dans ce cadre, il n’est pas difficile de comprendre que la production, la distribution et la consommation de drogue et autres stupéfiants soient en contradiction avec le statut et les missions de Calife, ainsi que l’observance du Dépôt sacré.
 
En effet, ce statut et ce Dépôt supposent l’existence du libre arbitre qui se traduit en liberté de bien ou mal agir et il se trouve que la consommation de drogue agit en tant que facteur de perte ou d’affaiblissement du libre arbitre. Ce faisant, le/la concernée n’est plus en mesure de faire des choix de vie en toute lucidité. Pire, la perte de contrôle de soi induite par la drogue peut mener à des attitudes et comportements tout à fait irresponsables et dangereux pour la personne elle-même et pour autrui.

Plus la personne est sous le joug de la drogue et plus elle devient le jouet de ses mauvais penchants qui le maintiennent dans un cercle vicieux du consommer sans fin. Elle en redemande jusqu’à épuiser son corps et son esprit, s’installant ainsi dans l’addiction et la dépendance. Alors, la peur et/ou l’état de manque peut conduire à toutes sortes de comportements asociaux. Car là où passe la drogue, trépasse la responsabilité, l’estime de soi et l’espérance.
 
Lorsque le Coran finit par interdire « al khamr », ce qui enivre, il le considère comme un obstacle à l’accomplissement correct de la prière, une substance à laquelle Satan pousse l’humain pour lui faire perdre sa dignité, une source de confit interpersonnel : «Ô vous qui avez cru ! Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées, les flèches de divination ne sont qu’une abomination œuvre du diable, écartez-vous en afin de compter parmi les bienheureux » (Coran 5 : 90)

 Il faut noter que le terme « Khamr » qui est traduit ici par vin est le produit enivrant que les arabes consommaient à profusion au temps de la révélation du Coran. C’est ainsi que le deuxième Calife, ‘Umar ibnul Kahttab dira dans un de ses sermons : « cela étant, ô gens, quand la consommation du vin fut interdite, cette boisson était fabriquée à partir de cinq matières : la vigne, la datte, le miel, le blé et l’orge » (Bukhari et Muslim). Cette compréhension du terme « Khamr » est confortée par le hadith : « Tout ce qui enivre est khamr »
 
C’est par le procédé du qiyâs (analogie) tel que les jurisconsultes savent le pratiquer, que tout ce qui est assimilable au vin est considéré comme « khamr » interdit par la Charia. l revient aux jurisconsultes de bien identifier les substances, qu’elles soient à l’état solide, liquide ou fluide, avec l’aide des experts du domaine pour mettre sur la liste « assimilable au khamr » tout ce qui mérite d’y figurer à l’attention des musulmans. A ce sujet, les jurisconsultes musulmans se doivent de prêter attention aux caractéristiques de produits inconnus de leurs prédécesseurs et qui ont des incidences comparables au vin et à la drogue.
 
Dans ce cadre, il est utile de mentionner ce que dit le dernier rapport de l’ONUDC sur la drogue : « Des drogues telles que l'héroïne et la cocaïne, disponibles depuis longtemps, coexistent de plus en plus avec de nouvelles substances psychoactives (NPS) et avec des médicaments délivrés sur ordonnance. Un flot croissant de préparations pharmaceutiques d'origine imprécise, destinées à un usage non médical, ainsi que la polytoxicomanie et le trafic de plusieurs drogues, complexifient, de plus, grandement le problème » Voir lien susmentionné.
 
Une autre justification de la nécessité de bien connaitre les autres et nouveaux produits pouvant être considérés comme « khamr » réside dans ce hadith : « Abu Musa a dit : ‘Le Prophète (saws) nous envoya, Mu’adh et moi-même, au Yémen, je lui dis alors : on fabrique chez nous une boisson à base d’orge appelée Mizar et une autre à base de miel appelée Shaa.’ Il (le Prophète) dit : « Tout ce qui entraîne l’ivresse est interdit de consommation »
 
Toujours à la lumière du Droit islamique, on se rend compte que la consommation de la drogue et d’autres stupéfiants impactent négativement sur l’ensemble des finalités classiques que la Charia veut sauvegarder : la vie, la raison, la foi, la filiation, la dignité et les biens. En effet, la drogue et autres substances y assimilables constituent une entorse à la vie (peu de respect de la vie, tendance suicidaire, menace sur la vie d’autrui) du concerné, à l’exercice de son libre arbitre (perte de contrôle de soi et de discernement), aux exigences de la foi (basculement dans diverses formes de transgression des prescriptions et incapacité à accomplir les commandements), au respect de l’interdit de la fornication, au respect de l’intégrité morale de l’individu, et de ses biens.
 
La drogue et les stupéfiants y assimilables constituent de nos jours une menace mondiale pour tous les humains et tout l’humain. D’où, il vient que les pays musulmans doivent s’engager et collaborer avec toutes les institutions internationales crédibles et fiables pour lutter de façon efficace contre ce fléau. A l’échelle pays, il revient aux autorités de prendre toutes les mesures idoines et de mobiliser tous les moyens appropriés aux fins de prévenir, protéger, et aider les personnes prises au piège de la drogue à s’en affranchir :

sensibilisation et information des populations, lois pertinentes, formation d’un personnel compétent, surveillance des frontières, structures de détoxication et thérapie curative, ressources financières conséquentes, etc. C’est une prérogative qui relève de la responsabilité des pouvoirs publics pour laquelle ils doivent rendre compte à leurs populations en attendant de le faire devant Dieu :« Dieu vous commande de restituer les dépôts aux ayants-droits »
 
Mais, en plus de ce que les pouvoirs publics doivent faire, tout le monde est concerné et doit s’impliquer :« Chacun de vous est un berger et tout un chacun sera interrogé sur ce qu’il aura fait de ce qui était confié à sa garde » Dans ce cadre,Les parents sont les premiers responsables de leurs enfants et autres membres de la maisonnée. Dans ce cadre, ils se doivent de communiquer avec les enfants à ce sujet, faire attention à des changements de comportements inquiétants, à leurs fréquentations, à leur utilisation des réseaux sociaux etc.

En plus de l’action des parents, toutes les institutions qui accueillent les jeunes doivent jouer leur partition dans la lutte contre ce fléau (écoles, armée, etc.). Les autres acteurs clés de la lutte contre ce fléau sont les personnels des médias, le corps médical, les enseignants, les leaders d’opinion, les autorités religieuses et coutumières, les associations de jeunes et de femmes, les organisations de la société civile, les syndicats, etc.
 
Pour finir, c’est ce qui fait et distingue l’humain du reste du monde animal qui est menacé par la drogue et les substances y assimilables, à savoir, son libre arbitre et sa capacité de discernement. En toute cohérence avec son affirmation de la dignité humaine intrinsèque, l’islam et les musulmans sont très sensibles à cette cause authentiquement humaniste qui consiste à prévenir ce fléau, protéger le monde de ses ravages à travers une lutte conséquente contre les producteurs et trafiquants, et à aider les victimes à se relever dignement : « Ne courez pas à la ruine par vos propres mains » (Coran 2 : 195) : « Et ne vous tuez pas vous-mêmes car Allah est pour vous, Tout miséricordieux » (Coran 4 : 29)
 
Ahmadou Makhtar Kanté
Imam, écrivain et conférencier
Email : amakante@gmail.com
Fait à Dakar, le 28/06/2018 – Chawwal 1439
 
 
[[1]]url:#_ftnref1 https://www.unodc.org/unodc/fr/frontpage/2018/June/world-drug-report-2018_-opioid-crisis--prescription-drug-abuse-expands-cocaine-and-opium-hit-record-highs.html
 
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1.Posté par Leye le 29/06/2018 05:57
Sourate 36 verset 80 : "Et c'est Lui qui de l'arbre à fait pour vous du feu et voilà que de cela vous allumez". Peut on nier le fait que seul le sage fume et non la pipe ou le tabac réservés aux jeunes pousses ? Et la route du sel gemme de Taoudenit à Addis Ababa qu'elle type de drogue consommaient les chameliers pour ne pas s'assoupir ni connaître la faim ? Et puis Dieu n'Est Il pas Seul Auteur et révélateur de Son Livre Saint pour que devant la difficulté d'interprétation des versets détaillés et explicites du livre que nous pouvons chacun reconnaître au moins par discernement absolu qu'on ne soit pas tenté de prendre une partie du livre et rejeté l'autre partie pendant qu'il est intégral révélé fragment après fragments dans des contrées et des circonstances bien déterminées avant que les savants préposés à l'affaire n'en fasse ce manuscrit puis édité en des exemplaires infinis dont la vente et le droit d'auteur sont loin d'être posés question cruciale pour aider de susbsides bien de gens démunis lorsque le Seigneur ne tente personne et que nul ne Le tente car Il est au dessus de tout ce que nous Lui attribuons donc gloire et pureté à Lui. Quant à être déçu de la pratique de l'islam de Dieu par nos sujets contemporains ils ne sont tous point différents de nous autres dans leurs omissions réparations demandes de pardon et négligences toutes sortes. N'est ce pas une raison d'être tolérants envers ceux-ci qui sont nés et circoncis musulmans baptisés musulmans reconnus musulmans(sourate 22) avant de sombrer sans possibilité de pardon de la communauté qui oublie d'être dure et ferme contre ceux par ailleurs qui ne croient pas comme elle, consommant et commerçant avec eux et achetant tous produits harams détaxés pour leur servir auto, portable etc. sans voir les mains de mécréants derrière ces objets et oeuvres diaboliques préférés à nos frères accusés de drogués nos soeurs de prostituées et de lesbiennes ou de sidéennes etc quand on ne peut réformer les âmes ne prenons pas la religion pour prétexte à ces maux à eux à leur guérir mais trouvons moyens à banaliser dépasser se détournant noblement du regard quand on passe à côté de quelque chose de futile comme prêcher sur drogue et sida dans la mosquée au lieu de raffermir la foi et d'appeler au pardon. Après ça on ne veut pas qu'ils nous traitent d'islamistes radicaux. Mon oeil ! Ils s'amusent bien avec nos esprits fragiles comme le chat avec la souris et en cela le jour du jugement dernier promet car de sérieux comptes seront demandés aux savants serviteurs de Dieu qui lui font dire ce qu'il ne leur a point informé quand son élu envoyé nous invitait au jihad de l'âme irrépressible à réprimer des cinq sens certes mais c'est un combat individuel comme le culte libre privé et personnel où irons nous encore chercher à prêcher du faux ?

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