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Je ne lui dois rien, et ne lui devrai jamais rien.

Jeudi 7 Mai 2020

Je ne lui dois rien, et ne lui devrai jamais rien.
Dans son édition du 2 mai 2020, un quotidien de la place a proposé à ses lecteurs et à ses lectrices une intéressante réflexion sur les hommes et les femmes de la société civile que le Président de la République nomme comme membres à certains organes de contrôle du pays. Quand on finit de lire avec attention cette réflexion, on a le sentiment que le très modeste Mody Niang a bénéficié de cette confiance du Président de la République.
 
Ainsi, à la page 6, le quotidien passe en revue certaines nominations, notamment celles de Birahim Seck, du Pr Babacar Guèye, de Jacques Habib Sy, etc. Puis, il ajoute : « L’écrivain Mody Niang a eu à siéger à l’Ofnac. » Á la page 7, le quotidien cite longuement M. Moustapha Diakhaté, ancien ministre chef de cabinet du Président de la République. J’en retiens ceci :
 
« (…) En même temps qu’il promeut des gens qui sont connus pour leur engagement par rapport à la bonne gouvernance, en ce qui concerne la suite à donner à ces résultats-là, il n’y a rien. Mais, en politique, la ruse finit toujours par se découvrir. Macky Sall peut neutraliser des personnes, mais il ne peut pas confiner la cause, c’est-à-dire la Bonne Gouvernance. » Et le quotidien de commenter en ces termes : « Surtout, au cas où ç’aurait été l’intention du Chef de l’État, les tentatives de ‘’neutralisation’’ n’auront pas jusque-là les résultats escomptés : Alioune Tine et Mody Niang restent de redoutables critiques de la gestion du régime de Macky Sall. »
 
Je serais donc des ‘’privilégiés’’ qui ont bénéficié de la confiance du Président de la République, puisque « j’ai eu à siéger à l’Ofnac ». ‘’Siéger’’, selon le Petit Larousse illustré 2012, c’est « faire partie d’une assemblée, d’un tribunal ». Et pour exemple, le dictionnaire propose : « Siéger au conseil régional ». Je n’ai jamais siégé à l’Ofnac, à son assemblée générale, composée de douze (12) membres, nommés par le Président de la République. Or, c’est un secret de polichinelle, le Président Macky Sall ne nommera jamais un Mody Niang à quelque poste que ce soit, et c’est tant mieux. Tant mieux car, même si par extraordinaire il en aurait l’intention, poussé par je ne sais quelle force irrésistible, je déclinerais l’offre. YALLA xamna ko. En ce mois béni de Ramadan, je jure sur le Saint Coran, que je déclinerais catégoriquement l’offre[[1]]url:#_ftn1 .
 
Naturellement, c’est fort confortable d’être nommé, par exemple, membre de l’Ofnac pour un premier mandat de trois (ans), susceptible d’être renouvelable une fois, avec une indemnité mensuelle de trois (3) millions de francs CFA. Quand c’est le cas, on doit être pourtant moins à l’aise. En tout cas moi, je serais moins à l’aise pour être précis. Je ne le serais point d’ailleurs en sachant que, de sa création à nos jours, l’Ofnac a remis vingt-cinq (25)) dossiers entre les mains du Procureur de la République. Au moment où je rédige ce texte, les vingt-cinq (25) dossiers dorment sur sa table, en tout cas jusqu’à preuve du contraire. Dans ces conditions, ma conscience ne serait pas tranquille à toucher mensuellement trois millions de francs CFA pendant trois ou six ans, pour rien. Pour vraiment rien. Devant notre SEIGNEUR, serais-je capable de justifier ces dizaines de millions qui auraient dû servir à d’autres priorités. Des priorités qui nous interpellent de partout.
 
Donc, pour ces raisons, je refuserais catégoriquement toute offre du Président Macky Sall. Avec la très mauvaise gouvernance qu’il met en œuvre depuis huit (8) ans, je refuserais quelques autres offres que ce soit de sa part. YALLA xam na ko, te YALLA kenn mu nu koonax[[2]]url:#_ftn2 . Ce qui se déroule sous nos yeux ces temps derniers, me conforte dans mon choix.
 
En résumé, le Président Macky Sall ne m’a jamais nommé à quelque poste que ce soit. Je ne lui dois rien, absolument rien et j’en remercie infiniment notre SEIGNEUR. Je profite aussi de l’occasion qui m’est donnée ici pour remercier de façon insigne une grande dame : Mme Nafy Ngom Keïta, inspectrice générale d‘État, ancienne Vérificatrice générale de l’Inspection générale d’État, ancienne Présidente de l’Ofnac. C’est elle qui m’a fait l’honneur de m’appeler à ses côtés et m’a nommé conseiller spécial chargé des problèmes de l’éducation, puis porte-parole de l’institution, alors que nous ne nous connaissions même pas.
 
Nous nous sommes vus, pour la première fois, lors de la première audience qu’elle m’a accordée, audience au cours de laquelle elle m’a fait part de son intention de me nommer à ses côtés. Elle me rend partout hommage mais moi, ce que je retiens, c’est que c’est une grande dame auprès de qui j’ai beaucoup appris. Malheureusement, pour des raisons que j’ai déjà largement expliquées dans la presse, j’ai été obligé de démissionner de l’Ofnac le 11 mars 2016, le cœur gros. Avec un autre président que celui qui règne en maître sur le pays depuis huit (8) ans, je serais sûrement resté à ses côtés plus longtemps.
 
Je terminerai en réaffirmant avec force, que je ne dois rien au président-politicien et ne lui devrai jamais rien. C’est lui, au contraire, qui me doit, qui nous doit, qui nous devait de gouverner notre pays, conformément à ses engagements solennels d’avant le 25 mars 2012. Engagements qu’il a malheureusement tous reniés, ou presque.
Mody NIANG
 
[[1]]url:#_ftnref1 Je précise que j’explique ma position, celles d’autres compatriotes ne retenant pas mon attention. Nous vivons dans un pays où chacun, chacune est libre de ses choix.
[[2]]url:#_ftnref2 Je prends DIEU à Témoin, LUI que personne ne peut tromper.
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1.Posté par Me François JURAIN le 07/05/2020 19:17
Je comprends votre position, et elle vous fait honneur, de même que nous ne redirons jamais assez les qualités vertueuses, d'honneur et de sens du devoir de Madame Nafy Ngom KEITA: excellente magistrate, "droit dans ses bottes", qui n'a pas reculé devant le système de corruption étatique savamment mis en place par le Président SALL (sale). Il convient quand même de dire et redire que cette femme a fait preuve d'un courage exemplaire, s'attaquant à tous les dossiers, que cela concerne le président lui même ou son entourage immédiat. Elle a préféré renoncer aux honneurs de la république, pour sauver son honneur personnel, qui lui n'a pas de prix. Nous avons vu, depuis huit années de corruption massive, toutes commises comme par hasard soit par des proches du Président, leur garantissant toute impunité, ou même des membres de sa famille (frère, beau frère), que les magistrats n'ont pas été très nombreux, comme Madame KEITA, pour dire:stop, ça suffit! Respectez votre discours du à" avril 2012, Monsieur le Président, ce discours vaut engagement de votre part envers le peuple sénégalais: trahir votre engagement vous fait désigner par le peuple comme "traître à la nation". Personne n'a eu ce courage, et c'est bien dommage.
Quand à vous, cher Momar, vous aviez compris dès le début que l'honneur civique ne se trouvait pas dans une désignation quelconque par le roi, venant grossir le troupeau bêlant des "ministres conseillers" aux exorbitants avantages, mais au contraire, dans le fait de surtout n'être jamais désigné par ce roitelet chancelant. Et c'est bien: de tels comportements permettent de garder espoir, qu'un jour, tout cela finira bien, c'est à dire par le renvoi de toute cette meute d'analphabètes stupides et condescendants, qui pour de l'argent, seraient prêts à avaler un baobab entier, racines comprises. Un jour viendra où la corruption ne sera plus de ce monde en Afrique en général, et au Sénégal en particulier, et que l'argent du peuple servira au bien être du peuple, à lui donner un service de santé digne de ce nom, des écoles et des facultés en état de marche (sans le Professeur SY ou toute ressemblance éventuelle!!!), et que le pays sortira enfin de cette maudite place des pays les plus pauvres d’Afrique, alors même que quelques uns, même dans des situations de détresse sanitaire les plus aiguës comme nous le vivons aujourd’hui, n'hésitent pas à détourner des fonds publics à leur seul profit personnel. la honte ne les atteint pas, car ils ne savent même pas ce que les mots honte, honneur, sens de l'intérêt public, veulent dire.
Tristes gens, triste époque, mais courage, le soleil brille pour tout le monde, et un jour, il se lèvera sur le Sénégal et les Sénégalais.
Me François JURAIN

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