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Gaza: 200 morts en 24 heures, Biden soutient toujours Netanyahu

Dimanche 24 Décembre 2023

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répété, lors d'un entretien avec Joe Biden, vouloir mener la guerre jusqu'à l'élimination du Hamas. 

 

Au cours d’une conversation téléphonique entre les deux dirigeants, le président américain Joe Biden "a souligné le besoin crucial de protéger la population civile", et les deux hommes ont évoqué les "objectifs" et le "phasage" de l'offensive israélienne, selon la Maison Blanche. Face à la presse, M. Biden a précisé qu'il n'avait "pas demandé de cessez-le-feu".

 

Les Etats-Unis, allié historique et principal fournisseur d'armes à Israël, continuent de lui apporter un soutien sans faille. Mais face à l'hécatombe en cours à Gaza, Washington évoque également de plus en plus son souhait de voir l'armée israélienne passer à une phase moins intense de son offensive.

 

200 morts en 24 heures

 

Le Hamas a, quant à lui, annoncé que les frappes israéliennes à Gaza ont tué plus de 200 personnes en 24 heures. Il a, par ailleurs, révélé la découverte de corps de dizaines de Palestiniens tués, dont certains "exécutés" selon lui lors d'une opération terrestre israélienne à Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza.

 

Les bombardements et tirs d'artillerie se poursuivent dans plusieurs zones de Gaza. A Deir el-Balah (centre), une frappe a fait, samedi, des morts et de nombreux blessés, parmi lesquels plusieurs femmes et enfants, a constaté l'AFP.

 

"Je prenais une douche et lorsque je suis sorti de la salle de bain, la maison a été touchée par un missile de drone", a raconté Abed al-Khawalda, qui a perdu sa sœur dans le bombardement. "La maison s'est effondrée sur les personnes qui s'y trouvaient."

 

De son côté, le ministère de la Santé de Gaza a accusé les forces israéliennes d'avoir cette semaine "commis plusieurs massacres atroces" dans la région de Jabaliya et dans celle de Tal Al-Zaatar", et d'avoir notamment "exécuté des dizaines de citoyens dans les rues."

 

Depuis le début du conflit, 152 militaires israéliens sont morts à Gaza, selon un dernier bilan de l'armée publié dimanche.

 

Le conflit a fait 20.258 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, et plus de 53.000 blessés, selon le ministère de la Santé de Gaza.

 

"Accordez-nous la paix"

 

Les deux dirigeants israélien et américain se sont entretenus au lendemain de l'adoption d'une résolution par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui réclame l'acheminement "immédiat" et "à grande échelle" de l'aide humanitaire à Gaza, où la faim tenaille les Palestiniens.

 

Dans les six prochaines semaines, l'ensemble des 2,4 millions d'habitants de l’enclave de 362 km2 risque de subir un niveau élevé d'insécurité alimentaire, pouvant aller jusqu'à la famine, selon les Nations unies.

 

La portée réelle de ce texte, qui a réussi à éviter un veto américain en appelant à "créer les conditions d'une cessation durable des hostilités" plutôt qu'à un "cessez-le-feu", reste encore incertaine. ONG et agences de l'ONU expliquent que l'intensité des frappes rend quasiment impossible la distribution de l'aide alimentaire.

 

Cette résolution "renforce la décision d'Israël de tuer davantage de civils et prolonge la guerre contre ce peuple en échange d'un peu de nourriture", a dénoncé Rami al-Khalut, un habitant du nord qui a fui à Rafah (sud). "Plutôt que de me fournir de la nourriture et d'augmenter les livraisons d'aide, arrêtez de soutenir Israël et de lui fournir des armes, (...) arrêtez la guerre en cours et accordez-nous la paix.", a-t-il déclaré à l’AFP.

 

La bande de Gaza s'enfonce dans une catastrophe humanitaire : la plupart des hôpitaux y sont hors service et 1,9 millions de personnes ont dû fuir leur domicile, soit 85% de la population, selon l'ONU.

 

A Rafah, où des centaines de milliers de réfugiés s'abritent dans des camps de fortune, la population se rue sur les rations alimentaires, insuffisantes pour satisfaire tout le monde, a observé sur place l'AFP.

 

"Mes enfants ont perdu beaucoup de poids, la faim les réveille la nuit. Je pleure quand ils me demandent à manger le soir", a confié Nour Barbakh, une déplacée de Khan Younès faisant la queue pour attendre sa part.

 

Tensions régionales

 

Au-delà de Gaza, le risque d'un embrasement régional persiste. Les rebelles Houthis du Yémen menacent notamment de ralentir le commerce mondial en attaquant le trafic maritime en mer Rouge depuis plusieurs semaines.

 

Samedi soir, un navire de guerre américain situé en mer Rouge a abattu quatre drones qui le visaient, lancées depuis des "zones contrôlées par les Houthis", selon le Pentagone. Un peu plus tôt, il avait fait état d'un chimiquier japonais touché au large de l'Inde par un "drone d'attaque tiré depuis l'Iran".

 

Le Pentagone accuse l'Iran, allié des rebelles Houthis, de leur fournir des informations pour la planification de leurs attaques. Des accusations rejetées par Téhéran, qui a assuré samedi que les rebelles agissent "en fonction de (leurs) propres décisions et capacités". [TRT Français et agences]

 
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