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GAZA: 42 Palestiniens tués ce dimanche dans des frappes israéliennes

Dimanche 16 Mai 2021

Les frappes israéliennes ont tué dimanche au moins 42 Palestiniens à Gaza, tandis qu’une attaque à la voiture-bélier a blessé plusieurs policiers israéliens à Jérusalem-Est, au 7e jour d’un conflit d’une «intensité jamais vue» selon la Croix-Rouge internationale (CICR).
 
La nouvelle explosion de violence, déclenchée le 10 mai entre Israël et les groupes armés palestiniens de Gaza, a suscité la vive inquiétude à l’ONU: le secrétaire général Antonio Guterres a averti qu’elle risquait «de provoquer une crise sécuritaire et humanitaire incontrôlable», en ouverture d’une réunion urgente du Conseil de sécurité.
 
Les groupes armés palestiniens, dont le Hamas au pouvoir à Gaza, ont tiré plus de 3.000 roquettes vers Israël depuis le début de ces hostilités, le rythme le plus élevé de projectiles jamais tirés sur le sol israélien, a indiqué dimanche l’armée israélienne, soulignant qu’une grande partie avait été interceptée par son système anti-missile.
 
«L’intensité de ce conflit, c’est quelque chose que nous n’avons jamais vu auparavant, avec des raids aériens incessants sur Gaza qui est densément peuplée, et des roquettes qui frappent des grandes villes en Israël», s’est alarmé Robert Mardini, directeur général de la Croix-Rouge. Le CICR a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU «à exercer le maximum d’influence pour mettre fin aux hostilités».
 
Depuis les premières heures de dimanche, 42 Palestiniens, dont au moins huit enfants, ont été tués selon les autorités locales dans des bombardements israéliens sur Gaza, une enclave pauvre de deux millions d’habitants sous blocus israélien depuis près de 15 ans.
 
Il s’agit du plus lourd bilan quotidien à Gaza depuis le début de ces violences: au total, depuis le 10 mai, 192 Palestiniens ont été tués, dont au moins 58 enfants, et plus de 1.200 blessés, selon un dernier bilan palestinien.
 
Ces dernières heures, 120 roquettes ont été tirées de Gaza vers Israël, mais des dizaines ont été interceptées, selon l’armée israélienne. Depuis lundi dernier, dix personnes ont été tuées dont un enfant, et 282 blessées, en Israël, par les tirs palestiniens.
 
Relativement épargnée ces derniers jours, Jérusalem a été le théâtre dimanche d’une attaque à la voiture-bélier contre des soldats israéliens postés dans l’ultra-sensible quartier de Cheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël.
 
L’attaque a fait plusieurs blessés selon les secours et la police israélienne qui dit avoir «neutralisé» l’assaillant sans plus de précisions sur son sort ou son identité.
 
«C’était l’enfer!»
 
A Gaza, Abou Anas Achkanani a raconté avoir perdu sa belle-soeur et quatre neveux et nièces, dont l’aîné avait 11 ans, qui dormaient au moment d’une des frappes israéliennes sur le quartier Al-Rimal.
 
«J’étais dans la maison à côté (...). Il n’y avait absolument rien, soudain vers 12H00, 12H15, il y a eu la frappe dans la rue et c’était l’enfer! (...). On est descendu voir, c’était surréaliste. On a sorti la mère des décombres avec les enfants».
 
Franchissant un nouveau palier dans sa guerre contre le Hamas, l’armée israélienne a aussi annoncé sur Twitter avoir «attaqué le domicile de Yahya Sinouar et de son frère, un militant terroriste», publiant des images d’une maison pulvérisée dans un nuage de poussière. Des sources de sécurité palestiniennes ont confirmé la frappe mais on ignore le sort de ce chef du Hamas à Gaza.
 
Alors que se tient la réunion virtuelle du Conseil de sécurité et que l’UE a annoncé une réunion ministérielle mardi, une délégation américaine conduite par l’envoyé spécial Hady Amr a rencontré dimanche le ministre de la Défense israélien, Benny Gantz.
 
Faisant un point sur la situation devant la presse, le chef de l’armée, Aviv Kohavi, a pour sa part déclaré qu’Israël agissait «avec le sentiment de justice (...), que c’est ce qu’il faut faire pour protéger les citoyens d’Israël». Quant à Benjamin Netanyahu, il a réitéré que l’opération allait encore «prendre du temps».
 
Médias
 
Samedi, un immeuble de 13 étages abritant les équipes de la chaîne d’information qatarie Al-Jazeera et l’agence de presse américaine Associated Press (AP) avait été pulvérisé à Gaza par des frappes israéliennes.
 
Selon l’armée, qui avait demandé préalablement l’évacuation du bâtiment, il abritait «des entités appartenant au renseignement militaire» du Hamas, accusé de se servir de civils comme «boucliers humains». C’était «une cible parfaitement légitime», a répété dimanche le Premier ministre israélien dans un entretien à la chaîne américaine CBS.
 
Les hostilités à Gaza ont éclaté le 10 mai avec un barrage de roquettes tirées par le Hamas sur Israël en «solidarité» avec les centaines de manifestants palestiniens blessés dans des heurts avec la police israélienne à Jérusalem-Est. A l’origine des manifestations, la menace d’expulsion forcée de familles palestiniennes au profit de colons israéliens.
 
Les hostilités se sont aussi étendues à la Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où des heurts avec l’armée israélienne ont fait depuis le 10 mai 19 morts selon un bilan palestinien.
 
Sur son territoire, Israël est également confronté depuis plusieurs jours à des violences inédites et des menaces de lynchages dans ses villes «mixtes», où vivent Juifs et Arabes israéliens.
 
La dernière grande confrontation entre Israël et le Hamas remonte à l’été 2014. Le conflit de 51 jours avait ravagé la bande de Gaza et fait au moins 2.251 morts côté palestinien, pour la plupart des civils, et 74 côté israélien, quasiment tous des soldats. (AFPE)
 
 
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