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France/retraites: le gouvernement décide de passer en force à l’Assemblée

Samedi 29 Février 2020

Manifestation devant l'assemblée nationale à Paris
Manifestation devant l'assemblée nationale à Paris
Le Premier ministre français Edouard Philippe a décidé samedi de faire adopter sans vote la réforme des retraites, qui a donné lieu à un vaste mouvement de protestation en France, entraînant des motions de censure de la droite et de la gauche à l’Assemblée nationale.
 
M. Philippe est monté dans l’après-midi à la tribune de la chambre basse du Parlement pour faire cette annonce surprise. Sous les applaudissements de la majorité présidentielle, il a expliqué qu’il s’agissait ainsi de « mettre fin à cet épisode de non-débat » avec l’opposition et de « permettre à la suite du processus législatif de s’engager ».
 
La réforme visant à créer un « système universel » de retraite par points sera considérée comme adoptée, sauf si une motion de censure, déposée dans les 24 heures, est votée par les députés. Or le gouvernement dispose d’une majorité confortable à l’Assemblée.
 
Une adoption définitive de la réforme, qui doit encore être examinée au Sénat, est attendue à l’été.
 
Ce projet phare du président Emmanuel Macron a déclenché à partir de début décembre un conflit social exceptionnellement long, notamment dans les transports (rails et métro parisien) mais aussi parmi les avocats ou encore à l’Opéra de Paris.
 
Les élus LR (droite) ont déposé une motion, disant ne pouvoir « accepter qu’une réforme, que le gouvernement présente lui-même comme la plus importante de ce quinquennat, puisse ne jamais être votée à l’Assemblée nationale ». La gauche a fait de même peu après.
 
« On est passé en force par dessus la volonté des Français (... ) On est passé en force par-dessus les syndicats et maintenant il s’agit de passer en force par-dessus l’Assemblée », a dénoncé François Ruffin, député de la gauche radicale.
 
Le chef du gouvernement a justifié son choix par ce qu’il considère comme de « l’obstruction » de la gauche de la gauche: le texte législatif a fait l’objet de 41.000 amendements. « Après plus de 115 heures de débat en séance publique, de jour comme de nuit, week-ends inclus, l’Assemblée nationale en est arrivée à l’examen de l’article 8 d’un projet de loi ordinaire qui en comporte 65 », a dénoncé M. Philippe.
 
Le Premier ministre, qui fera donc usage de l’article 49-3 de la Constitution qui permet l’adoption d’un texte législatif sans vote, a étrillé l’attitude de l’opposition : « Je n’ai pas (...) le sentiment que notre démocratie puisse se payer le luxe d’un tel spectacle », a-t-il estimé, à un moment où le coronavirus -100 cas en France - mobilise l’exécutif.
 
Le secrétaire général du syndicat CGT, Philippe Martinez, qui a dénoncé  »l’attitude profondément scandaleuse«  du gouvernement, a annoncé une mobilisation sociale  »dès la semaine prochaine".
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