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France: graciée, Jacqueline Sauvage est sortie de prison

Mercredi 28 Décembre 2016


Jacqueline Sauvage est sortie de prison mercredi en fin d'après-midi. Cette femme condamnée à dix ans d'emprisonnement pour le meurtre de son mari violent a obtenu du président français François Hollande une remise gracieuse du reliquat de sa peine.

Mme Sauvage a quitté discrètement le centre pénitentiaire de Réau (Seine-et-Marne), à bord d'une voiture banalisée, selon des images diffusées par BFMTV. La décision de François Hollande a été annoncée quelques heures seulement auparavant.
"Le président de la République a estimé que la place de madame Sauvage n'était plus aujourd'hui en prison, mais auprès de sa famille", lit-on dans un communiqué de l'Elysée. "Cette grâce met fin immédiatement à sa détention." Sa fin de peine était fixée au 2 juillet 2018.

"C'est un long combat qui s'achève en ce qui concerne le cas Jacqueline Sauvage, mais notre combat continue pour toutes les autres femmes", a déclaré sur BFMTV l'une de ses avocates, Janine Bonaggiunta. Elle a estimé que François Hollande avait "fait preuve d'humanité".

Une décision prise "pour plaire"
La décision du chef de l'Etat, qui n'efface pas sa condamnation, a aussi été saluée par des personnalités politiques de tous bords, du Parti socialiste (Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon) au Front national (Marine Le Pen, Florian Philippot) en passant par Les Républicains (Valérie Pécresse, Valérie Boyer).
 
Du côté des magistrats en revanche, la présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM), Virginie Duval a clamé son désaccord. Elle a dénoncé sur BFMTV une décision "affligeante" prise pour "plaire à l'opinion publique" et "répondre à une demande médiatique", sans tenir compte des décisions de justice.

Jacqueline Sauvage avait tiré en 2012 trois coups de fusil de chasse dans le dos de son mari, après avoir subi pendant 47 ans ses violences, notamment sexuelles. Ses quatre enfants en avaient également été victimes. Elle a été condamnée à dix ans de réclusion en première instance en octobre 2014, une peine confirmée en appel en décembre 2015.

Large mobilisation
Sa condamnation en appel avait suscité une vague de mobilisation initiée par ses trois filles, qui avaient témoigné à charge contre leur père. Ses filles avaient également demandé une grâce présidentielle, qui avait été appuyée par de nombreux parlementaires et personnalités. La pétition "Libérez Jacqueline!" avait recueilli 400'000 signataires en France.

Face à cette intense campagne, François Hollande avait accordé en début d'année une grâce présidentielle "partielle" à la sexagénaire. Cette dernière permettait à Jacqueline Sauvage de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle. Refusée dans un premier temps par un tribunal d'application des peines, sa demande de libération conditionnelle avait aussi été rejetée en appel.
 
 
Joe waly Diam
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