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Fermeture de Guinaw-Rail pour les travaux du TER : Les morts embarqués dans des charrettes en direction du cimetière

Jeudi 20 Décembre 2018

La colère ne dégonfle pas dans la banlieue de Dakar, notamment sur le tracé du Train express régional (TER). De Yarakh à Rufisque en passant par Guinaw-rail, Thiaroye, Yeumbeul, il y’a un concert de lamentations qui ne s’estompe pas. Hier mercredi, quatre jeunes du quartier Sémou Sène, à Guinaw-rail, ont été interpelés par la police avant d’être relâchés. Il s’agit de Mbacké Lô, Thierno Guèye, Abdoulaye Diallo et Modou Sérère. Les populations ont bloqué les travaux du mur de clôture du Ter pour dénoncent une mise en quarantaine par les travaux.
 
«Actuellement Guinaw-rail est isolé du reste de Pikine. Personne ne peut entrer ni sortir. Les autorités veulent nous mettre en quarantaine comme des malpropres. Nous ne l’accepterons pas. Il n’est pas question de nous fermer comme des animaux. L’Etat nous pousse à la confrontation, il l’aura», averti Baba Diallo.
 
 «Ce matin (Ndlr, hier mercredi), nous avons vu des gens acheminer leur mort par une charrette. Parce que les véhicules ne peuvent pas entrer à Guinaw-Rail. Trouvez-vous cela normal ? Actuellement nous rencontrons d’énormes problèmes pour évacuer les malades. C’est inadmissible. Ce sera pire quand les travaux finiront», se lamente M. Diallo.
 
Dès l’interpellation des quatre jeunes gens, beaucoup de personnes se sont dirigées vers la police pour les soutenir. À Thiaroye-Gare, la colère est aussi à son paroxysme. Des commerçants, arborant tous des brassards rouges ont tenu un sit-in sur le chantier du Ter. Ces commerçants, au nombre de 800, ont été recensés depuis 2016 par Apix, mais ils attendent toujours le paiement de leurs indemnités.
 
«Nous sommes recasés dans le centre commercial de Thiaroye-Gare. Mais, nous sommes dans des conditions très difficiles. Nos cantines n’ont pas de portes. Il n’y a pas d’électricité aussi. C’est très dur», s’offusque leur porte-parole. Ces commerçants comptent s’associer au collectif national des impactés du Ter, pour organiser une marche le 30 décembre prochain, sur le chantier du Train express régional (Ter).
 
Younoussa Baldé (Tribune)
 
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