Felwine Sarr sur l’ECO : «La variable qui nous intéresse n’a pas changé»

L’économiste et écrivain Felwine Sarr, tout en parlant d’«étape» en ce qui concerne la disparition annoncée du franc CFA, se montre prudent pour une bonne raison. «La variable qui nous intéresse n’a pas changé. Là où o voulait qu’il y ait une vraie évolution pour que la politique moderne soit plus souple et flexible, qu’on puisse avoir à notre disposition l’instrument du taux de change pour ajuster nos chocs, nos balances commerciales sont déficitaires», a indiqué Sarr au micro de RFI. De fait, a-t-il ajouté, «rien ne change de ce point de vue là. Ce qui a changé, ce sont les aspects les plus symboliques et les plus controversés, mais les principaux fondamentaux de politique monétaire demeurent.»
 
Pour l’enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, l’annonce des présidents Ouattara et Macron faite à Abidjan le 21 décembre «n’est pas la rupture (…) et ce n’est pas non plus la révolution.» C’est pourquoi «il faut que les gens continuent à travailler pour avoir une autonomie monétaire absolue, fondamentale et surtout sur des questions qui sont stratégiques d’un point de vue économique.» Ces questions stratégiques essentielles sont pour lui : le régime de change, le type de parité, le type de devise à adosser à l’ECO, «pour que l’on puisse aller dans le sens de ce que nous estimons mieux pour les économies de la zone» de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.