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En visite au Maroc, François s'en prend aux barrières contre l'immigration

Samedi 30 Mars 2019

En visite au Maroc, François s'en prend aux barrières contre l'immigration
RABAT (Reuters) - Le pape François, arrivé samedi au Maroc pour une visite de deux jours, a affirmé une nouvelle fois que les problèmes liés aux migrations ne pourraient pas se régler par des barrières matérielles mais par la justice sociale et une réduction des déséquilibres économiques de la planète.
 
Le chef de l'Eglise catholique, le premier à se rendre au Maroc depuis Jean Paul II en août 1985, a également appuyé l'action du roi Mohamed VI en faveur d'une forme modérée de l'islam qui favorise le dialogue entre les confessions et rejette toute forme de terrorisme ou de violence prétendument commise au nom de Dieu.
 
"La question migratoire ne sera jamais réglée en érigeant des barrières, en alimentant la peur de l'autre ou en refusant de porter assistance à ceux qui aspirent légitimement à une vie meilleure pour eux-mêmes et pour leurs familles", a-t-il dit lors de la cérémonie d'accueil après son arrivée à l'aéroport de Rabat-Salé.
 
"Nous savons aussi que la consolidation d'une paix véritable passe par la recherche de la justice sociale, qui est indispensable pour corriger les déséquilibres économiques et les troubles politiques qui ont toujours eu un rôle majeur dans l'apparition des conflits et la menace contre l'humanité entière", a poursuivi le pape, lui-même descendant d'émigrés italiens arrivés en Argentine.
 
Le Maroc est devenu l'une des plateformes des routes migratoires qui remontent d'Afrique subsaharienne vers l'Europe. François a prévu de rencontrer des migrants venus d'Afrique subsaharienne ce samedi au siège de la Caritas diocésaine de Rabat.
 
Au cours des deux jours qu'il doit passer à Rabat, il rencontrera aussi la communauté catholique, composée en majorité d'Européens expatriés, surtout des Français, et dira une messe dimanche après-midi avant de repartir pour Rome.
 
Le début de sa visite a été perturbé quand un homme non identifié s'est précipité en direction de la voiture du roi du Maroc. Il a été interpellé par les services de sécurité, peut-on voir sur les images télévisées du cortège.
 
"LA SOLUTION N'A QU'UN NOM: L'ÉDUCATION"
 
Après la cérémonie d'accueil, le pape et le roi du Maroc ont visité un institut fondé en 2015 par Mohamed VI pour former des imams mais aussi des prédicateurs et des prédicatrices de l'islam.
 
François a salué son engagement en faveur d'une "solide formation pour combattre toutes les formes d'extrémisme, qui conduisent si souvent à la violence et au terrorisme et qui, en toutes circonstances, constituent une offense contre la religion et contre Dieu Lui-même".
 
Le savoir, a répondu le roi du Maroc, est la seule manière de combattre l'extrémisme religieux. "Pour combattre le radicalisme, a-t-il dit, la solution n'est ni militaire, ni financière; la solution n'a qu'un nom: l'éducation."
 
Faute de statistiques officielles, le nombre de chrétiens marocains est estimé à environ 50.000, la plupart des chrétiens évangéliques. Il y aurait environ 30.000 catholiques dans le pays, étrangers compris.
 
Les Marocains convertis au christianisme, une toute petite minorité dans un pays presque totalement musulman, compte sur la venue du pape pour faire valoir leurs revendications en faveur de la liberté religieuse.
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