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Des frappes israéliennes sur un camp de réfugiés géré par les Nations unies font plus de 80 morts

Samedi 18 Novembre 2023

Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé samedi la mort de plus de 80 personnes dans deux frappes de l’armée israélienne sur un camp de réfugiés géré par l’ONU à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza dévasté par les combats entre Israël et le mouvement islamiste.

 

Au 43e jour du conflit, des centaines de personnes ont par ailleurs évacué le plus grand hôpital de Gaza, où se trouvaient de nombreux malades, médecins et déplacés, après en avoir reçu l’ordre par l’armée israélienne, selon le directeur de l’établissement et un journaliste de l’AFP sur place.

L’armée a nié avoir ordonné l’évacuation, assurant seulement avoir « répondu à une requête » du directeur de l’hôpital al-Chifa.  

 

En Israël, des proches d’otages retenus à Gaza depuis l’attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre, qui a déclenché la guerre, sont arrivés à Jérusalem après plusieurs jours de marche pour maintenir la pression sur le gouvernement. Quelques milliers de personnes se sont rassemblées devant le bureau du premier ministre Benyamin Nétanyahou pour réclamer la libération des otages.      

 

Dans la bande de Gaza, la première frappe sur le camp de Jabaliya a touché à l’aube l’école al-Fakhoura, qui abrite des déplacés, faisant au moins 50 morts, a indiqué à l’AFP un responsable du ministère de la Santé du Hamas.  

 

Des images diffusées sur les réseaux sociaux et authentifiées par l’AFP montrent des corps, certains couverts de sang, d’autres de poussière, dans les étages du bâtiment où des matelas avaient été installés sous des tables d’écoliers.

 

La seconde frappe, qui a touché une maison du camp de Jabaliya, a tué 32 membres d’une même famille, dont 19 enfants, a indiqué le ministère.

 

De son côté, l’armée israélienne n’a pas confirmé les frappes, mais indiqué que des opérations étaient bien en cours à Jabaliya, le plus grand camp de réfugiés du territoire déjà bombardé plusieurs fois début novembre.

 

« Nous recevons des images effroyables de nombreux morts et blessés encore une fois dans une école de l’Unrwa qui abritaient des milliers de déplacés », a écrit sur X (ex-Twitter) le patron de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), exigeant que « ces attaques » cessent.  

 

« Un cessez-le-feu humanitaire ne peut plus attendre », a plaidé Philippe Lazzarini.  

 

Hôpital évacué

 

Dans la nuit de vendredi à samedi, un autre bombardement a touché Khan Younès, faisant au moins 26 morts, selon le directeur de l’hôpital Nasser de cette ville du sud de la bande de Gaza.

 

Les frappes de représailles sur Gaza sont incessantes depuis que le Hamas a mené le 7 octobre une attaque d’une ampleur et d’une violence inédites sur le sol israélien qui a fait 1200 morts, en majorité des civils, et enlevé, avec d’autres groupes armés, environ 240 personnes, selon les autorités israéliennes.  

 

Samedi soir, le gouvernement du Hamas a annoncé que 12 300 Palestiniens avaient été tués dans les bombardements israéliens depuis le 7 octobre, dont plus de 5000 enfants et 3300 femmes.

 

Dans la matinée, des centaines de malades accompagnés de personnel médical et de déplacés qui avaient trouvé refuge dans l’immense complexe de l’hôpital al-Chifa, situé dans l’ouest de la ville de Gaza, en sont sortis à pied, a indiqué un journaliste de l’AFP sur place.  

 

L’hôpital n’avait plus ni électricité, ni eau, ni nourriture depuis plusieurs jours.  

 

Ces civils ont pris la direction de la route Salaheddine, qui mène vers le sud de Gaza où l’armée israélienne enjoint la population à se réfugier.

 

Sur le chemin, le journaliste de l’AFP a vu au moins une quinzaine de corps, certains en état de décomposition avancée.  
 

Six médecins vont toutefois rester à l’hôpital al-Chifa pour prendre soin de 120 malades et des bébés prématurés qui ne peuvent être transférés, a dit l’un d’entre eux, le Dr Ahmed el-Mokhallalati sur X.

 

Selon l’armée israélienne, qui a lancé mercredi matin un raid sur l’hôpital al-Chifa, ce dernier abrite un repaire du Hamas installé notamment dans un réseau de tunnels. Le mouvement islamiste palestinien dément. [AFP]

 

 

 

 

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