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Corruption présumée - Eva Kaili, vice-présidente du Parlement européen, placée en détention provisoire avec trois autres personnes

Dimanche 11 Décembre 2022

La vice-présidente grecque du Parlement européen, Eva Kaili, a été inculpée pour "corruption" puis écrouée dimanche 11 décembre à Bruxelles dans l'enquête d'un juge belge ciblant les agissements du pays organisateur du Mondial-2022. Les investigations portent sur de gros versements qu'aurait effectués le Qatar pour influencer des décisions au sein du Parlement européen.

Nouveau rebondissement dans l'enquête sur de gros versements qu'aurait effectués le Qatar pour influencer des décisions au sein du Parlement européen. La vice-présidente grecque de cette grande institution de l'UE, Eva Kaili, a été inculpée pour "corruption"  puis placée en détention provisoire dimanche 11 décembre à Bruxelles. Une source judiciaire a indiqué à l'AFP que trois autres personnes avaient été écrouées par un juge bruxellois, deux jours après leur interpellation dans une enquête ciblant les agissements du pays organisateur du Mondial-2022.

Eva Kaili n'a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire car l'infraction qui lui est reprochée a été constatée "en flagrant délit", a expliqué la même source judiciaire.
 
Cette source a confirmé des informations de presse selon lesquelles cette ex-présentatrice à la télévision grecque âgée de 44 ans, était en possession de "sacs de billets" vendredi 9 décembre lorsque la police belge l'a interpellée. Le domicile bruxellois de la vice-présidente a été perquisitionné dans la soirée.

Selon la presse belge, le propre père de Mme Kaili a lui même été inquiété dans l'enquête, surpris en train de transporter des espèces "dans une valise". Parmi les six suspects interpellés vendredi, au terme d'au moins 16 perquisitions à Bruxelles, figuraient aussi l'ex-eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri et le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI) Luca Visentini, lui aussi Italien.

Le parquet fédéral n'a fourni, lui, aucun nom en annonçant dimanche 11 décembre à la mi-journée ces placements en détention provisoire, décidés après quatre inculpations pour "appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d'argent et corruption".  Deux autres personnes parmi les six interpellées ces dernières 48 heures ont été libérées par le juge.

Dans cette affaire, "est suspecté le versement d'importantes sommes d'argent ou l’offre de cadeaux significatifs à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique permettant, au sein du Parlement européen, d'influencer les décisions" de cette institution, a rappelé dimanche le parquet. Il a aussi annoncé qu'une perquisition avait eu lieu samedi soir au domicile d'un second eurodéputé. 

L'affaire éclate en plein Mondial-2022 de football, alors que le pays organisateur doit déployer des efforts pour défendre sa réputation décriée en matière de respect des droits humains, notamment ceux des travailleurs. Elle survient aussi à la veille d'une session plénière du Parlement européen à Strasbourg, où la relation entre l'UE et le Qatar devrait inévitablement resurgir dans les débats.

"Je crains maintenant de comprendre..."

Eva Kaili s'était rendue début novembre au Qatar où elle avait salué en présence du ministre qatari du Travail les réformes de l'émirat dans ce secteur. "Le Qatar est un chef de file en matière de droits du travail", avait aussi affirmé Mme Kaili le 22 novembre à la tribune du Parlement européen.

Ces propos, qui avaient alors suscité des remous dans les rangs de la gauche et des libéraux, sont revenus à l'esprit de nombreux eurodéputés ce week-end après l'annonce de son arrestation. "Je crains maintenant de comprendre...", a commenté samedi 10 décembre sur Twitter le Français Pierre Karleskind (Renew, libéraux).

Lundi 12 décembre à Strasbourg, la présidente du Parlement européen, la Maltaise Roberta Metsola, a convoqué une réunion des présidents de groupes pour évoquer l'enquête judiciaire belge, ont indiqué dimanche à l'AFP deux sources au sein du Parlement. Samedi soir, Roberta Metsola avait décidé d'une première sanction contre Eva Kaili. La vice-présidente grecque s'était vu retirer toutes les tâches déléguées dont celle de représenter la présidente dans la région Moyen-Orient.

Des eurodéputés de gauche, dont l'écologiste Philippe Lamberts au nom du groupe des Verts au Parlement européen, ont demandé la démission de Mme Kaili, exclue dès vendredi soir du parti socialiste grec (Pasok-Kinal). Les eurodéputés Verts et socio-démocrates s'opposeront par ailleurs au démarrage de négociations sur une libéralisation des visas pour les Qataris dans l'UE. (AFP)
 
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