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Coronavirus: Tusk fustige les comportements « nationalistes » des Etats de l’UE

Samedi 21 Mars 2020

Le chef du Parti populaire européen (PPL) et ex-président du Conseil européen Donald Tusk a dénoncé les comportements « nationalistes » des Etats membres de l’UE dans la lutte contre le coronavirus, prônant davantage de coopération dans une interview publiée samedi en Pologne.
 
L’ancien Premier ministre polonais a commenté dans le journal Gazeta Wyborcza les opinions formulées de part et d’autre sur la faiblesse de la réponse européenne face à l’épidémie.
 
Mercredi, en esquissant son programme de soutien à l’économie polonaise, le Premier ministre conservateur Mateusz Morawiecki avait reproché à l’UE de ne pas ouvrir de nouveaux fonds d’aide et de ne « pas réagir aussi vite que les Etats nationaux, que la Pologne ».
 
« Il faut faire la différence entre les faits et une propagande anti-UE. Il y a des années, ce sont les Etats membres qui ont décidé de laisser les questions de la santé dans la compétence des gouvernements nationaux », a souligné M. Tusk, confiné à Bruxelles.
 
Selon lui, il ne s’agit ni de faiblesse de l’UE, ni d’un manque de moyens, mais de « la réticence des pays membres à mettre en place une stratégie, des procédures et des normes communes », alors que « les solutions nationales étatiques ne fonctionneront pas à long terme (car) le virus est cosmopolite ».
 
« Nous avons besoin de l’Union européenne comme jamais auparavant, une UE plus unie, pourvue de davantage d’instruments et de pouvoir », a-t-il insisté, tout en prônant la sauvegarde des valeurs démocratiques au moment où se dessine à l’horizon « une crise sociale ».
 
Cette crise « risque de frapper l’essence même de l’Occident, la liberté et l’indépendance de l’individu, mais aussi les valeurs de l’UE: solidarité, ouverture, tolérance, marché libre ».
 
Il a rappelé que le prochain sommet du Conseil européen devra décider des finances de l’UE pour les temps de la pandémie.
 
« L’Europe sera prête à de grands compromis mais cela demande une pleine harmonie et l’abandon de la pensée nationaliste », a-t-il estimé.
 
Par ailleurs, M. Tusk a critiqué l’obstination du parti conservateur nationaliste au pouvoir en Pologne à maintenir le premier tour de l’élection présidentielle le 10 mai prochain.
 
« Au mois de mai, nous allons vivre la situation de pandémie. Seul un fou ou un criminel pourrait proposer aux gens d’aller alors dans les bureaux de vote », a estimé M. Tusk. (AFP)
 
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