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Conseil des ministres : un ex-inculpé pour corruption nommé à la présidence du Fonds d’entretien routier autonome

Jeudi 6 Mai 2021

El Hadj Seck Ndiaye Wade, politicien du parti présidentiel dans le département de Mbour, a été nommé président du conseil d’administration du FERA en conseil des ministres ce 5 mai. Ex directeur des transports au ministère de tutelle, il avait quitté son poste en 2016 après son inculpation pour corruption passive dans une enquête menée par l’Ofnac au Service des mines de Louga. En juillet 2016, il avait été porté une première fois à la tête du conseil d’administration du FERA.


El Hadj Seck Ndiaye Wade, nommé mercredi 5 mai en conseil des ministres au poste de président du Conseil d’Administration du Fonds d’entretien routier autonome (FERA), est une « vieille connaissance » de l’Office national de lutte contra la fraude et la corruption (OFNAC). En mars-avril 2016, alors qu’il était directeur des Transports routiers au ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du Désenclavement, il avait dû quitter ses fonctions après avoir été inculpé par le juge d’instruction du 1er Cabinet du tribunal de grande instance de Louga, placé sous mandat de dépôt puis écroué à la prison centrale de Louga.
 
Responsable politique de l’Alliance pour la république (APR) dans le département de Mbour, El Hadj Seck Ndiaye Wade avait été éclaboussé par une enquête de l’OFNAC menée au Service des mines  de Louga où sévissait un réseau de corruption et de concussion lié à l’établissement des permis de conduire et des licences de transport, entre autres documents administratifs. Le système éclaté par les enquêteurs de l’Ofnac consistait à réclamer aux usagers un montant de 150 000 FCFA pour le passage du permis en un seul jour et 100 000 FCFA sur une durée plus longue. Il était aussi exigé des usagers des paiements sur les droits de mutation et de timbre.
 
Dans cette affaire, le premier fonctionnaire qui avait été pris dans les filets de l’Ofnac avait été Pape Mor Guèye, alors directeur régional des transports terrestres : il avait expliqué aux enquêteurs le mode opératoire qui faisait tourner le système de corruption. Le dossier transmis au juge d’instruction lougatois avait permis d’envoyer en prison une dizaine d’agents et de hauts fonctionnaires dont El Hadj Seck Ndiaye Wade. Ce dernier avait ensuite été remplacé à la direction des transports routiers par Cheikh Oumar Gaye avec nomination au conseil des ministres du 13 juillet 2016.
 
Après son emprisonnement, le politicien de Mbour avait été libéré beaucoup plus vite que les autres victimes de cette affaire «grâce à des bras politiques». Il n’aura pas chômé longtemps : le même conseil des ministres du 13 juillet 2016 allait l’installer à la présidence du conseil d’administration du Fonds d’entretien routier autonome (FERA) en remplacement de Diatourou Ndiaye.
 
Une curiosité : deux nominations pour une même personne et au même poste en 2016 et en 2021. El Hadji Seck Ndiaye Wade avait-il quitté ses fonctions pour être (encore) nommé lors du Conseil des ministres de ce 5 mai 2021 ?
 
L’histoire ne dit pas si ce dossier de corruption piloté sous l’égide de la première présidente de l’Ofnac, Nafi Ngom Keïta, a fait l’objet d’un procès. Ou d’un classement sans suite, comme beaucoup d’autres affaires enterrées avec l’arrivée de Seynabou Ndiaye Diakhaté.
 
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