Le haut responsable militaire responsable de superviser la campagne américaine de frappes dans les Caraïbes et le Pacifique supposées cibler des embarcations de narcotrafiquants, a quitté ses fonctions vendredi, après un an en poste. Le lieutenant général de l’armée de l’air Evan Pettus lui succède.
L’amiral Alvin Holsey avait fait savoir en octobre qu’il quitterait le commandement des forces américaines pour l’Amérique du Sud et l’Amérique centrale à la mi-décembre, sans expliquer les raisons de son départ précipité, après « plus de 37 ans » dans l’armée.
La presse américaine rapporte que le haut gradé était en conflit avec le secrétaire à la Défense Pete Hegseth au sujet de la légalité des frappes américaines menées dans la région depuis début septembre, qui ont fait près de 90 morts.
« Nous devons toujours répondre présent pour les partenaires et les nations qui partagent nos valeurs, la démocratie, l’État de droit et les droits de l’Homme », a déclaré l’amiral Holsey vendredi au cours de la cérémonie de passation de pouvoir à Doral, en Floride.
« Les défis auxquels nous sommes confrontés sont complexes, mais en travaillant main dans la main avec nos partenaires, nous pouvons et nous allons avoir un impact durable », a estimé son successeur.
Washington a déployé dans la région des moyens militaires considérables-onze navires, dont le porte-avions Gerald Ford, le plus grand au monde, y sont actuellement stationnés – dans ce qu’il présente comme une lutte contre le « narcoterrorisme ».
Mais les experts questionnent la légalité des frappes américaines, sans preuves avancées sur des liens entre les embarcations visées et les cartels de la drogue, et l’ONU a fait état de « solides indices » d’exécutions « extrajudiciaires ».
Une opération datant de début septembre, dont la seconde salve a tué les deux survivants d’un bateau déjà touché, fait particulièrement polémique.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a mené une purge parmi les plus hauts gradés de l’armée américaine.
Le chef d’état-major interarmées, le général Charles « CQ » Brown, a notamment été évincé sans explication en février. D’autres hauts responsables, à la tête de la Marine et des garde-côtes, de l’agence de renseignement NSA, ou encore le chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air, ont aussi été démis de leurs fonctions.
Le chef d’état-major de l’armée de l’air a également annoncé mi-août son départ anticipé, après deux ans au lieu de quatre.
Caracas accuse Washington d’utiliser le trafic de drogue comme prétexte « pour imposer un changement de régime » au Venezuela et s’emparer des importantes réserves de pétrole du pays. [AFP]







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