Le président comorien Azali Assoumani, visé vendredi par une attaque au couteau qui l’a « légèrement blessé » selon la présidence, était absent dimanche des célébrations officielles de Maoulid, évènement qu’il manque pourtant très rarement, a constaté une journaliste de l’AFP.
Le gouvernement du petit archipel de l’océan Indien était présent dans sa totalité sur la place de l’Indépendance de Moroni, ornée pour l’occasion de banderoles calligraphiées en arabe.
Le chef de l’État « est en bonne santé », mais « il se repose pour ce week-end prolongé » (lundi est férié aux Comores), a déclaré à l’AFP Mahamoud Salim Hafi, secrétaire général adjoint du gouvernement, « et dès mardi il reprendra, inch’allah, ses occupations ».
Le président des Comores cumule constitutionnellement les fonctions de chef de l’État et chef du gouvernement.
La présence ou non du chef de l’État dimanche était guettée, celui-ci ne manquant qu’à de très rares occasions les célébrations de Maoulid (l’anniversaire du prophète Mahomet) dans l’archipel, dont la quasi-totalité des quelque 870 000 habitants se réclame de l’islam.
« Ceux qui réclament sa photo le verront au Maoulid », cela permettra de les « convaincre davantage de sa bonne forme physique », avait assuré samedi le ministre de l’Énergie, Aboubacar Saïd Anli, qui occupe la première place de l’ordre protocolaire du gouvernement.
M. Azali, 65 ans, n’est plus apparu en public et ne s’est pas exprimé depuis qu’il a été attaqué par un jeune homme armé d’un couteau, vendredi, lors des funérailles d’un notable religieux dans une petite commune surplombant Moroni. Aucune image de lui n’a non plus circulé.
Vendredi soir, la présidence comorienne avait indiqué dans un communiqué qu’il avait été « légèrement blessé à l’arme blanche » et que ses blessures étaient « sans gravité ». M. Azali « va très bien » et « finalement c’est plus de peur que de mal », avait assuré de son côté samedi matin la porte-parole du gouvernement Fatima Ahamada à la presse.
Ni le ministre de l’Énergie ni la porte-parole du gouvernement n’ont répondu aux messages de l’AFP les interrogeant sur l’absence du chef de l’État dimanche.
« C’est sans doute un repos recommandé par ses médecins qui lui ont demandé d’éviter les émotions et la prise de parole en public », a confié dimanche à l’AFP une source proche de la présidence souhaitant garder l’anonymat, interrogée au sujet de l’absence du chef de l’État sur la place de l’Indépendance.
Les mobiles de l’attaque restent inconnus. Samedi le procureur de la République de Moroni, Ali Mohamed Djounaid, a annoncé que l’auteur, un jeune militaire de 24 ans arrêté immédiatement après les faits, avait été retrouvé mort samedi matin, avant d’avoir pu être interrogé, dans la pièce où il était détenu.
Le magistrat n’a pas révélé où il était détenu et par quel service de sécurité. Deux enquêtes sont ouvertes, l’une sur l’attaque contre le président, l’autre sur les causes de la mort de son auteur, a-t-il indiqué. [AFP]