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Chronique sociale - Ouza Diallo sur l’Amour de sa vie : « Ba sakhar bayuxo » (Quand a retenti le sifflet de la trompette du train)

Mardi 1 Janvier 2019

Le chanteur Ousmane Diallo dit Ouza
Le chanteur Ousmane Diallo dit Ouza
J’ai choisi pour ma chronique de ce lundi 31 décembre 2018 de me détacher un peu du train quotidien tournant habituellement autour des questions politiques, sociales et culturelles pour m’intéresser à un domaine fondamental de l’existence humaine, L’AMOUR, L’AMOUR dans sa manifestation la plus sublime.
 
Cet AMOUR béni des dieux et des cieux dont nous rêvons tous et qui suscite passion et fantasme ne court malheureusement plus les rues. Tout est devenu calculs : même dans les sentiments ! On ruse dans le domaine sentimental chez les hommes comme chez les femmes pour arriver à ses fins. Un magazine de la place, « Dakar Life », n’avait-il pas titré à « sa Une » : «  une calculette à la place du cœur » ? C’est dire que l’amour ne se décline plus en termes d’échanges qui font appel à l’affect, aux sentiments, aux émotions fortes mais convoque désormais en lieu et place de tout : les biens matériels.
 
Et moment ne pouvait être mieux choisi que cette fin d’année pour consacrer à l’AMOUR, L’AMOUR VRAI et PUR, l’hommage qu’il mérite. Et c’est ensembles que nous allons fêter la nouvelle année qui pointe à l’horizon en beauté en replongeant dans un passé où je me plaisais-où vous vous plaisiez – à écouter une belle mélodie musicale qui a bercé pour beaucoup d’entre nous nos belles années de jeunesse. Il s’agit de : « Ba saxarbayuxo »  de l’artiste –musicien, Ouza Diallo (OD). Il y chante cet AMOUR éternel qu’aiment célébrer maîtres de la parole, griots, poètes, écrivains, bref tous les hommes sous tous les cieux dotés d’une certaine sensibilité.
 
Oui quand a retenti  le sifflet de la trompette du train, une vie a basculé dans le désarroi ! Un univers qui était fait d’insouciance, de jovialité partagée, d’amitié vraie et pure s’est écroulé !  L’univers d’OD n’était plus le même ! Il pensait avoir perdu et pour de bon celle qui donnait à son existence, sens et saveur. Ecoutons OD raconter cette belle odyssée qui donne à la vie toute sa beauté et son charme : « Je connaissais une jeune fille du nom de Salimata Coulibaly (SC) qui habitait Rufisque avec ses parents d’origine malienne. Elle m’a aimé ! Je l’ai aimée ! Je dois dire pour l’histoire que notre AMOUR ne se vivait pas comme celui des jeunes d’aujourd’hui qui ont hâte pour beaucoup de « goûter aux fruits défendus ». C’était autre chose à l’époque ! L’amour se vivait dans les jeux innocents, les plaisanteries, les confidences, les discussions interminables avec les copains et les amis. Mais tout cela a changé de nos jours et beaucoup de choses avec » ! La politique et d’autres événements ne sont pas en reste !
 
Et c’est ainsi qu’en 196O, survint l’éclatement de la fédération du Mali. Le père de SC qui était chef de gare à l’époque à Rufisque fut obligé de rentrer avec sa famille au Mali. SC partie sur le Mali : « je souffris dans le silence mais dans la dignité. Mais comme on a l’habitude de dire, les grands sentiments ne meurent jamais du fait qu’ils tirent leur force, leur essence et leur source dans les replis les plus profonds de l’âme ».
 
Ce jugement n’a pas été démenti par les faits malgré une longue séparation. OD continuait à aimer SC ! Et SC continuait à aimer OD ! Cette complicité de cœur et d’esprit des deux jeunes tourtereaux n’a pas échappé à la Providence qui vint au secours de ces jeunes qui vivaient malgré la distance le parfait AMOUR, l’AMOUR vécu dans sa vérité idéaliste ; autrement dit, un AMOUR se vivant dans le cœur et l’esprit !
 
Et coup du destin, un jour de l’année 1965, SC débarqua à Rufisque avec sa tante (la femme de son père) pour des vacances qui devaient durer quelques mois. C’est la grande retrouvaille ! OD revit ! SC revit ! La preuve par ces mots sortis de la bouche d’OD : « Je ne pourrai jamais oublier cette femme. Figurez-vous qu’à l’époque, elle venait régulièrement chez moi, chercher de l’eau pour ma mère, laver ses habits et les miens. »
 
Mais tout à une fin sauf l’AMOUR VRAI et PUR : celui-ci défie le temps ! Jugez-en ! SC rentra au Mali un 5 Octobre 1965 à la fin des vacances. Avant son départ : « je lui remis un cadeau : une bague et un billet de 50 fcfa. Au sifflement du train annonçant le départ pour celle que je ne comptais plus « revoir », je tombais en syncope sous l’œil ahuri de mes copains, dépassés par la tournure des événements. Quand je revins à la vie, le train était déjà parti. Vingt ans après cet épisode, je retrouvais SC au Mali entourée de ses enfants. Et après quelques moments de discussion, elle s’excusa pour revenir quelques temps après. C’était pour me présenter et la bague et le billet de 50 fcfa que je lui avais remis il y a une vingtaine d’années. » Happy end pour cette belle histoire d’AMOUR VRAI et PUR !
 
Et c’est le lieu de rendre HOMMAGE au travers de la personne de Madame SALIMATA COULIBALY à toutes les femmes de par le monde qui ne marchandent pas leur AMOUR sur la base de considérations qui n’ont rien à voir avec l’humanisme dans son versant se conjuguant avec la beauté , la générosité de l’âme, du cœur et de l’esprit. A toutes celles qui ont compris et bien compris que le matériel n’est pas TOUT : je dis DIARAMA (MERCI !)
 
Et c’est pour conclure : un amour du genre est-il concevable dans ce monde porté vers le matérialisme à outrance ? Je dis oui ! OUI pour la bonne et simple raison que l’AMOUR au sens VRAI et PUR existe et existera jusqu’à la fin des temps. La Grandeur sous toutes ses formes ne disparaitra jamais. Et l’AMOUR dans le cas d’espèce prendra peut-être d’autres modalités que ceux d’hier en ce sens que  l’existence humaine est mouvement et changement perpétuel ! Ainsi va la vie, dirait le poète !
 
Et à la suite de ce dernier, je m’en tiendrai rigueur si après cet ode dédié à l’AMOUR VRAI  et PUR, je ne disais un mot  sur ma femme, la mère de mes enfants : A SOCE NDAO, je dis Merci ! NDAO SA NDENE ! MERCI POUR TOUT : JE N’OUBLIERAI JAMAIS !
 
Excellente année 2019 à tous les hommes et femmes de par le monde !
 
Madi Waké Touré
tmadiwaketoure@gmail.com
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