Malgré la consigne du premier secrétaire du PS, Olivier Faure, de ne pas voter la censure contre le gouvernement Lecornu II, plusieurs députés socialistes ont décidé de franchir le pas.
À la veille du vote des deux motions de censure contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, déposées par La France insoumise et le Rassemblement national et prévu jeudi 16 octobre, la ligne fixée par la direction du Parti socialiste se fissure. Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, avait pourtant demandé à ses députés de ne pas se joindre à l’opposition, misant sur la suspension de la réforme des retraites pour éviter la chute du gouvernement. Mais une partie du groupe socialiste à l’Assemblée nationale refuse désormais de suivre cette consigne
Le premier socialiste à s’en démarquer ouvertement est Paul Christophle, député de la Drôme. Dans une vidéo publiée sur X le 14 octobre, il déclare : "Je sors de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu. Le compte n’y est pas, donc c’est censure".
L’élu socialiste justifie son choix par le manque de mesures de justice sociale et l’absence de réponses sur le pouvoir d’achat. "Il y a 80 % des Français qui soutiennent la taxe Zucman […] ou un autre dispositif qui permet aux plus grandes fortunes de contribuer au rétablissement des comptes publics", rappelle-t-il, avant d’ajouter : "Mais on n’a rien de tout ça, et (le Premier ministre) nous dit juste : "débrouillez-vous'".
La censure gagne du terrain chez les socialistes
Trois députés ultramarins du groupe socialiste, Jiovanny William (Martinique), Philippe Naillet (La Réunion) et Élie Califer (Guadeloupe), ont à leur tour annoncé qu’ils voteront la censure, selon les informations du Figaro. Ils dénoncent les coupes budgétaires visant les Outre-mer, jugées injustes. "Le coup de rabot de 250 millions est catastrophique pour nos entreprises, donc nous voterons la censure en conscience", confie Jiovanny William au quotidien.
Malgré une rencontre avec la nouvelle ministre des Outre-mer, Naïma Moutchou, les trois députés ont maintenu leur position. Le Figaro précise que la ministre elle-même a reconnu une "copie budgétaire imparfaite ». Ce sont désormais quatre députés socialistes qui annoncent vouloir voter la censure contre le gouvernement Lecornu. [6Medias]
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