La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,59% jeudi, un peu calmée par la conférence de presse de la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde après l'emballement ayant suivi la réunion de la Réserve fédérale américaine.
L'indice vedette CAC 40 a gagné 44,63 points à 7.575,85 points. Il n'a pas battu d'un cheveu son record en clôture remontant à avril 2023, mais a établi dans les premiers échanges un nouveau sommet absolu, à 7.653,99 points.
La cote parisienne était encore largement au-dessus des 7.600 points avant la conférence de presse de Christine Lagarde à la suite de la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), qui a vu l'institution laisser ses taux inchangés comme prévu.
"Elle a été beaucoup plus prudente vis à vis du combat contre l'inflation" que les attentes du marché, note Raphael Thuin, directeur des stratégies de marché de capitaux chez Tikehau Capital. "Elle a signalé un certain agacement face à la baisse des taux obligataires" sur les marchés depuis un mois, estime-t-il.
Les déclarations ont poussé les investisseurs à croire que, du point de vue de l'institution, "l'équilibre du risque-inflation n'a pas beaucoup changé, avec toujours le risque de ne pas assez en faire".
Autre signal que les investisseurs ont été surpris par le ton adopté, l'euro s'est fortement renforcé face au dollar, gagnant plus de 1% à la clôture parisienne.
Plus tôt dans la journée, les marchés ont à l'inverse applaudi les commentaires de la banque centrale américaine (Fed): le président Jerome Powell a reconnu que le comité monétaire avait discuté d'un début de calendrier pour les baisses de taux, à l'inverse de Mme Lagarde plus tard.
Cela a conforté les marchés dans leur espoir de baisses importantes de taux d'intérêt directeur au cours de l'année 2024, compte-tenu du ralentissement de l'inflation mais aussi de l'activité économique.
Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des dettes souveraines reculent fortement. Le rendement de la dette de la France à dix ans plongeait à 2,64%, contre 2,71% à la clôture de mercredi, avant les annonces de la Fed.
Vivendi sur différents écrans
Le géant des médias et de l'édition Vivendi a grimpé de 9,96% à 9,85 euros, après l'annonce d'un projet de scission de ses activités en plusieurs entités cotées, structurées notamment autour de Canal+, Havas et d'une société d'investissement incluant sa participation majoritaire dans le groupe Lagardère.
Vivendi a expliqué subir "une décote de conglomérat très élevée", c'est-à-dire que la valorisation boursière actuelle du groupe serait inférieure à la somme des valeurs de ses filiales et participations dans différentes sociétés.
Unibail fête la baisse des taux
Les actions des entreprises qui ont souffert de la hausse des taux ont fortement rebondi.
Dans le secteur immobilier, Unibail-Rodamco-Westfield a grimpé de 5,50% à 66,32 euros, Icade de 5,73% à 35,08 euros, Klepierre de 4,90% à 24,82 euros, et Nexity 9,56% à 15,02 euros.
Sur le CAC 40, Alstom, dont la trésorerie et les dettes inquiètent les investisseurs, a signé la meilleure progression du CAC 40, avec +8,88% à 11,65 euros.
D'autres valeurs sensibles aux taux d'intérêt en profitent aussi, comme le secteur automobile avec Forvia (+9,95% à 20,83 euros) et Valeo (+8,13% à 14,10 euros), ou également Air France-KLM (+8,99% à 13,29 euros). [AFP]
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