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Apolline de Malherbe "s'est sentie offensée" par Gérard Darmanin, estime la ministre Élisabeth Moreno

Jeudi 10 Février 2022

La ministre déléguée à l'Égalité femmes-hommes n'a toutefois "pas vu de manque de respect" ni de "sexisme" dans cet échange, qui a provoqué de vives critiques de l'opposition.

"Sexisme crasse", "mépris macroniste"... Alors que l'échange extrêmement tendu entre la journaliste Apolline de Malherbe et Gérald Darmanin, sur le plateau de BFMTV mardi, a provoqué de vives critiques de l'opposition, la ministre déléguée à l'Egalité femmes-hommes, Élisabeth Moreno, a estimé jeudi 10 février que le ministre de l'Intérieur devait "s'excuser" si Apolline de Malherbe "s'est sentie offensée" par ses propos.
 
"Je n'ai pas vu de manque de respect, j'ai vu de la joute verbale", a expliqué sur LCI Élisabeth Moreno à propos de l'échange. Elle a ajouté n'avoir "pas vu Gérald Darmanin être sexiste", "pas vu de propos déplacés" dans cette séquence. "Si vous écoutez les hommes politiques et les journalistes aujourd'hui, ce genre de phrases et ce genre de réponses, vous l'entendez partout. Ça aurait pu être n'importe quel autre journaliste, femme ou homme", a encore avancé la ministre.

Mais "si elle (Apolline de Malherbe) s'est sentie offensée, je pense que (le ministre) doit s'excuser, parce que je ne pense pas que c'est ce qu'il cherchait à faire", a-t-elle ajouté.
 
Tout était parti d'une question d'Apolline de Malherbe qui demandait dans sa matinale à Gérald Darmanin si l'exécutif ne s'était pas "réveillé un peu tard", avec l'annonce par Emmanuel Macron d'une loi sur la sécurité intérieure dans les derniers mois du quinquennat, alors que les chiffres de 2021 montrent une hausse des atteintes aux personnes.

"J'ai regardé votre logo, je pensais qu'on était sur CNews mais en fait on est bien sur BFM", a d'abord ironisé le ministre, avant de critiquer une "présentation très rapide et un peu populiste". "Non mais vous vexez pas, calmez-vous Madame, ça va bien se passer", a enchaîné le ministre alors que la journaliste protestait en considérant que ce n'était "pas une réponse" mais "presque une offense".

Disant en avoir "marre des discours populistes toute la journée", Gérald Darmanin lui a reproché de "n'évoquer même pas la baisse des (actes commis contre les) biens", une "présentation fallacieuse" selon lui qui fait qu'"une partie des médias" sont "responsables" de "l'augmentation générale et continue des populismes depuis de très nombreuses années". Tout en concédant qu'"il y a des augmentations très fortes d'atteintes contre les personnes".

Les réactions ne se font pas faites attendre après cet échange. La candidate du RN Marine Le Pen a immédiatement réagi sur Twitter : "Manifestement, Gérald Darmanin n'assume pas le lourd échec de sa politique et y répond par une agressivité déplacée". "Confronté au naufrage abyssal de la politique sécuritaire d'Emmanuel Macron, son ministre perd son sang-froid avec Apolline de Malherbe", a abondé le candidat d'extrême droite Éric Zemmour.

Le compte Pécresse2022, soutien de la candidate LR, a préféré l'ironie : "Ne parlez surtout pas de l'explosion des violences et des agressions à Gérald Darmanin et de l'échec d'Emmanuel Macron en matière de sécurité, ils paraît qu'ils sont très susceptibles !" Le parti LR a vu dans la séquence la preuve du "mépris macroniste épisode 852" et dénoncé le fait que "pour écarter toute critique de son triste bilan, Gérald Darmanin vous colle l'étiquette de populiste".

À gauche, le secrétaire national d'EELV Julien Bayou a dénoncé le "sexisme crasse" du ministre, qui ne fait pas "oublier la pertinence de la remarque de la journaliste : oui le gouvernement a échoué ou renoncé sur la sécurité des personnes et en particulier des femmes". (AFP)
 
 
 
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