Connectez-vous

Afghanistan : « Les talibans ont gagné », concède le président en fuite

Dimanche 15 Août 2021

Le président en fuite Ashraf Ghani ici lors d'une visite au Pakistan
Le président en fuite Ashraf Ghani ici lors d'une visite au Pakistan
Le président afghan Ashraf Ghani a déclaré dimanche avoir fui son pays pour éviter un « bain de sang », reconnaissant que « les talibans ont gagné ».
 
Le président Ghani, qui n’a pas précisé où il était parti, s’est déclaré convaincu que « d’innombrables patriotes auraient été tués et que Kaboul aurait été détruite » s’il était resté en Afghanistan.  
 
« Les talibans ont gagné […] et sont à présent responsables de l’honneur, de la possession et de l’auto-préservation de leur pays », a-t-il ajouté dans un message sur Facebook.
 
« Ils sont confrontés à présent à un nouveau défi historique. Soit ils préservent le nom et l’honneur de l’Afghanistan soit ils donnent la priorité à d’autres lieux et d’autres réseaux », a poursuivi le chef de l’État en fuite.
 
Ashraf Ghani n’a pas dit où il allait mais le groupe de médias afghan Tolo a suggéré qu’il s’était rendu au Tadjikistan.
 
Les talibans sont entrés dimanche dans la capitale après une offensive militaire éclair. Trois de leurs hauts responsables ont déclaré à l’AFP que les insurgés s’étaient emparés du palais présidentiel et tenaient un conseil de sécurité.
 
Abdullah Abdullah, qui dirige le processus de paix, avait auparavant accusé M. Ghani d’avoir abandonné « les gens dans cette situation ».
 
Âgé de 72 ans, M. Ghani grandit en Afghanistan, avant de s’exiler en 1977 aux États-Unis, où il étudie à l’université Columbia de New York, pour devenir professeur de sciences politiques et d’anthropologie dans les années 1980. Il entre ensuite à la Banque Mondiale en 1991. Il revient en Afghanistan juste après la chute des talibans à la fin 2001, d’abord comme conseiller spécial de l’ONU avant de devenir un des architectes du gouvernement d’intérim.
 
Entre 2002 et 2004, il est le très actif ministre des Finances du président Hamid Karzaï, installant une nouvelle monnaie, réformant la fiscalité, encourageant la diaspora afghane à revenir au pays et assurant le lien avec les bailleurs de fonds internationaux qui financent le gouvernement.
 
Il y fait également campagne contre la corruption qui gangrène déjà les nouvelles institutions du pays, et gagne une réputation d’homme inflexible, mais aussi parfois caractériel. (AFP)
 
Nombre de lectures : 205 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter