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Kristalina Georgieva, patronne du FMI, vise un second mandat

Jeudi 14 Mars 2024

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a assuré se "rendre disponible" pour continuer à diriger l'institution financière, dans un entretien accordé à l'AFP, en marge d'un discours prononcé jeudi à Cambridge (Royaume-Uni).

 

"Je ne cherche pas à ce que les gens me choisissent, je me rends disponible" à sa propre succession, a-t-elle déclaré, lors d'une interview en ligne, alors que les ministres de l'Union européenne (UE) lui ont accordé mardi leur soutien et que le FMI a lancé formellement le processus de désignation de son dirigeant mercredi.

 

Le processus s'est ouvert ce jeudi par un appel à candidatures, qui ne peuvent être déposées que par les représentants des Etats au conseil d'administration du Fonds ou un de ses gouverneurs, le plus souvent des représentants des banques centrales.

 

Il doit s'étirer jusqu'à la fin d'avril et s'appuie sur le principe d'une "sélection ouverte, transparente et basée sur le mérite", a précisé le FMI.

 

Dans un second temps, le conseil validera une liste des candidatures retenues, parmi lesquelles sera choisi le prochain directeur général.

 

"J'ai été extrêmement touchée de recevoir le soutien des ministres européens. Il s'agit de ma famille, j'ai travaillé au service de la Commission européenne pendant sept ans. Mais j'en ai également reçu de pays émergents", a ajouté Mme Georgieva.

 

Pour la directrice générale sortante, dont le présent mandat doit s'achever le 30 septembre, il ne fait aucun doute que "si j'ai le plaisir de recevoir la confiance de nos membres, je suis prête à y répondre".

 

Son discours pourrait d'ailleurs être assimilé à un discours de campagne, même si elle a insisté l'avoir écrit "avant que le processus ne soit lancé, et même avant la réunion des ministres européens".

 

Le principal point en est la lutte contre le réchauffement climatique, qui ne doit pas être abandonnée même si elle reconnaît que "les décideurs politiques ont dû affronter une multiplicité de chocs".

 

- "Donner une chance à l'optimisme" -

 

"Nous recommandons aux Etats de reconstruire leurs coussins budgétaires pour faire face aux crises à venir mais nous leur disons en même temps qu'il y a des investissements nécessaires qu'il faut continuer à faire", a rappelé Kristalina Georgieva, insistant sur le fait que les investissements en faveur du climat répondaient à cette catégorie.

 

Mais quel rôle pour le FMI dans cette course contre la montre climatique?

 

Celui de "rappeler d'une part qu'agir dès maintenant est non seulement plus efficace mais également, à terme, moins cher. Et d'apporter les données nécessaires, de permettre aux Etats d'apprendre les uns des autres, et d'être cette ligne de transmission", a détaillé Mme Georgieva.

 

La directrice générale en a profité pour insister sur un point déjà abordé lors des réunions annuelles d'octobre dernier, à Marrakech (Maroc): le développement du continent africain.

 

A l'époque, elle avait souligné l'importance de l'Afrique d'un point de vue démographique, continent le plus jeune, mais confronté à un manque de capitaux, absence qui vient ralentir son développement et les perspectives de sa population.

 

"Nous devons trouver le moyen d'associer l'abondante ressource humaine de l'Afrique avec l'abondant capital disponible dans les économies avancées et les principaux pays émergents", a insisté Mme Georgieva dans son discours.

 

"La clé est d'attirer les investisseurs de long terme et stabiliser les flux commerciaux", a-t-elle ajouté.

 

Elle a dressé un portrait économique plutôt positif du continent africain, avec une économie qui "fonctionne plutôt bien, notamment du fait de la force de ses fondamentaux et d'investissements dirigés dans la bonne direction, tels que les infrastructures numériques".

 

Plus largement, la patronne du Fonds souhaite "donner une chance à l'optimisme", se plaçant volontairement dans la filiation de la "Lettre à nos petits-enfants" de l'économiste britannique Milton Keynes, écrit en 1930.

 

"Il soulignait qu'il y avait d'une part les pessimistes révolutionnaires, qui pensaient que tout allait mal et qu'il fallait détruire le système. Ils avaient tort. D'autre part, il y avait aussi les pessimistes réactionnaires, qui pensent que les choses sont si fragiles qu'ils ne faut surtout pas y toucher. Ils ont également tort", a-t-elle rappelé.

 

"Mon objectif, dans le travail du Fonds, est d'apporter les meilleures recommandations possibles afin de faire face aux différentes pressions externes et le faire de la manière la plus responsable possible pour les futures générations", a-t-elle conclu. [AFP]

 
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