C’est une véritable démonstration de force populaire que l’opposant Ousmane Sonko a (encore) réalisé aux Parcelles assainies, en proche banlieue dakaroise. Une imposante foule de militants et de sympathisants a occupé durant plusieurs heures le terrain de Acapes pour répondre à l’appel du leader du parti Pastef. Une mobilisation qui intervient à 48 heures du procès en diffamation qui lui est intenté par le ministre du Tourisme et des Loisirs et dont l’issue redoutée pourrait faire barrage à sa candidature à la présidentielle de février 2024.
Le convoi d'Ousmane Sonko est parti de la Cité Keur Gorgui accompagné par une forte délégation de plusieurs milliers de jeunes sur tout le parcours.
Dans l’euphorie militante sur place, Ousmane Sonko a ainsi demandé à ses partisans de venir en masse avec lui au tribunal le jeudi 16 mars non seulement pour le soutenir, mais aussi pour appuyer les candidatures déclarées de plusieurs leaders de la coalition Yewwi Askan Wi dont certaines seraient également sous la menace d’une invalidation administrative.
Face à cette perspective, Ousmane Sonko a encore lancé un avertissement aux magistrats « instrumentalisés par Macky Sall » contre toute barrière artificielle contre les candidats déclarés de la coalition Yewwi Askan Wi.
« Les magistrats, faites attention ! La réalité politique est claire. Le temps de Macky Sall est terminé. Si vous tenez à rester dans ce pays après son départ, respectez la loi du peuple. Si vous avez décidé de vous opposer à la volonté populaire, c’est vous qui êtes les hors la loi », a souligné le maire de Ziguinchor.
Dans le même registre, Ousmane Sonko a appelé les militaires à jouer leur rôle de paravent pour la sauvegarde des institutions et de la démocratie dans notre pays en ne fermant pas les yeux sur une éventuelle aventure du président en exercice face à la présidentielle de février 2024.
« Ce que nous avons de plus sacré au Sénégal c’est l’armée. Nous avons une armée Républicaine. Si Macky Sall veut imposer sa volonté, que l’armée joue son rôle. Vous avez le soutien de la jeunesse sénégalaise. Ne suivez pas Macky Sall dans son aventure sans lendemain », lance-t-il à l’attention de la grande muette.
« Le combat ne s’arrêtera pas tant que Macky Sall n’aura pas quitté le pouvoir », a dit Ousmane Sonko dans une ambiance électrique. « Macky Sall ne connaît que le rapport de force. (C’est pourquoi) cette fois il n’y aura pas de temps mort ni de mi-temps. »
En attendant, le président de Pastef se dit « prêt pour le combat ».
Aux côtés des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi comme Khalifa Sall, Déthié Fall, Habib Sy et autres, Aminata Touré a été pour la première fois invitée au « giga-meeting » des Parcelles. L’ancienne première ministre et ex-ministre de la Justice va désormais cheminer avec l’opposition dite radicale après son départ en début de la mouvance présidentielle aux lendemains de l’installation de la l’Assemblée nationale issue des législatives du 31 juillet 2022. Sa poignée de mains avec Ousmane Sonko a été un fait marquant du rassemblement.
Si le meeting s’est bien déroulé, le retour à domicile du leader du Pastef l’a été moins. Arrivée à hauteur de la Cité Keur Gorgui où se trouve son domicile, Ousmane Sonko et son convoi ont été attaqués à coup de gaz lacrymogène avant qu'il puisse rentrer chez lui aux environs de 23 heures.
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