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Mamadou L. Diallo : «M. Guterres, mieux vaut le coronavirus qu’une guerre mondiale en Afrique.»

Mardi 31 Mars 2020

Le confinement ou Qalwa en Arabe bien connu des Soufis, est propice à la réflexion et à la méditation. Il y a quelques années, l’économiste français Piketty a écrit un ouvrage majeur sur le capital. Il fait observer qu’à chaque fois dans l’histoire que le rapport capital sur production annuelle dépasse le chiffre  5-6, traduisant une forte montée des inégalités dans la répartition des richesses matérielles, patrimoine et revenu, alors des corrections violentes peuvent apparaître  sous la forme de guerres mondiales.
 
L’économie mondiale est à ce niveau. Pourquoi M. Antonio Guterres, patron des Nations Unies, parle de millions de morts en Afrique ? J’ai souligné depuis 2008 que l’Afrique est l’enjeu du monde en ce 21ème siècle, ce que refuse de reconnaître ses élites politiques et intellectuelles, empêtrées la plupart dans la compétition négative.
 
Les inégalités de répartition que relève méthodiquement Piketty (Thomas, ndlr) sont nourries aussi par les rentes issues des ressources naturelles accaparées par les firmes mondiales des pays riches et leurs sujets prédateurs dans les pays pauvres. En Afrique,  ce sont 20 milliards de dollars de flux financiers illicites par an qui proviennent des ressources minérales.
 
Alors mieux vaut le coronavirus, M Guterres, qu’une guerre mondiale militaire classique ou biologique ou économique, dont l’Afrique serait le théâtre d’opérations. Ce virus quoi qu’on dise apparaît plus «démocratique» qu’une guerre mondiale.
 
Africains, nous sommes avertis par un représentant avéré du capitalisme mondialisé, ancien maoïste reconverti au libéralisme prédateur, du Portugal, dernière puissance coloniale en Afrique, alors restons confinés dans la solidarité et encourageons nos chercheurs à trouver le remède.
 
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Le coronavirus amène une correction puissante des déséquilibres du capitalisme mondialisé. Cette dynamique de correction est pleine d’incertitudes et peut remettre en question les certitudes du libéralisme économique, en particulier le débat sur la dette des pays pauvres.

Dans ce contexte, de la même façon qu’un comité de veille sanitaire conseille le gouvernement sur les mesures à prendre pour lutter contre le coronavirus, il serait indiqué que le Président Macky Sall crée un comité de veille économique chargé d’élaborer et de proposer des mesures de politique économique en ces périodes d’incertitudes et d’assurer la gouvernance démocratique du Fonds «Force Covid 19» et du budget nécessairement rectifié de l’Etat pour l’année 2020.
Outre l’Exécutif (BCEAO y compris) bien entendu, l’Assemblée nationale en ses commissions pertinentes, le syndicat (Travailleurs, Banques, Patronat), la Chambre des métiers, la société civile, des personnes ressources universitaires ou praticiens pourraient faire partie de ce comité.
 
Ceci nous aidera à faire face à ce tsunami économique plein d’incertitudes dans le monde et à prendre la mesure de ce qui se joue, notamment l’avertissement de Guterres, patron des Nations Unies.
 
Mamadou Lamine Diallo, Président du mouvement Tekki.
 
 
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