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Le triomphe d’un grand peuple, que dis-je, la victoire éclatante d’un très grand peuple ! (MWT)

Samedi 17 Février 2024

Madi Waké Touré
Madi Waké Touré

Le peuple sénégalais, au travers de l’institution la plus haute au plan judiciaire- Le Conseil constitutionnel (CC)-, vient d’administrer à la face du monde qu’il est et reste un peuple attaché aux valeurs démocratiques.

 

Nous avions tous peur que le pays ne bascule encore dans des violences inouïes, comme celles que nous avions connues en 2021. Et voilà que l’éclaircie nous vient de cette décision du conseil constitutionnel qui déboute, le Président, Macky Sall de son projet de report de l’élection. Belle délivrance pour tout un peuple !

 

Les 7 Sages ou les 7 immortels- à vous de choisir lequel entre les deux noms prendre- ont dit le droit ! Rien que le droit ! Avant eux, de brillants et éminents juristes ont démontré, arguments scientifiques à l’appui que le projet porté par le président, Macky Sall n’était pas recevable. Au finish, l’instance supérieure a tranché ! Et bien tranché ! 

 

Mesdames, messieurs du CC, merci ! Merci pour avoir remis le processus démocratique sénégalais à l’endroit. Par cette décision, vous venez de libérer tout un peuple voire tout un continent qui avait les yeux rivés sur le Sénégal. Beaucoup d’africains et pas des moindres se demandaient avec inquiétude si l’expérience démocratique sénégalaise avec ses hauts et ses bas, allait se poursuivre. Inquiétude légitime au regard du mépris et de la condescendance que les autres ont pour le continent africain. Personne chez les africains d’ici et de la diaspora, ne souhaitaient voir l’échafaudage démocratique sénégalais s’écrouler comme château de cartes.

 

L’Afrique comme tous les autres continents, veut être dans le temps du monde. Il en a marre d’être infantilisé, méprisé. Il veut prendre comme tout le monde sa place dans l’histoire ! Dans l’histoire des peuples qui comptent sur l’échiquier mondial. 

 

Par cette décision historique du Conseil constitutionnel, le Sénégal vient de montrer au monde qu’il n’y a pas à désespérer de ce continent et que celui-ci pourrait dans les prochaines années, écrire les plus belles pages de l’histoire de l’humanité en se prévalant d’une démarche humaniste qui met l’homme au centre de TOUT. 

 

Maintenant, que retenir de tout cela ? Je retiens la victoire d’un très grand peuple qui doit servir de locomotive à tout un continent. Ce n’est pas la victoire d’un groupe sur un autre.

C’EST LA VICTOIRE DE TOUT UN PEUPLE VOIRE DE TOUT UN CONTINENT. De fait, ne gâchons pas la fête par des discours irresponsables et inappropriés. Nous devons dépasser la séquence douloureuse et traumatisante que nous avons vécues ces dernières années. Qui n’en a pas souffert ? Dans sa chair et dans son sang !

 

Le geste de vérité qui doit nous faire réfléchir, tous et toutes, nous vient de cet homme, immense, Nelson Mandela. Quand il a pris le pouvoir, il s’est évertué à recoller les morceaux d’un peuple éparpillé. Il ne s’est pas engagé dans la voie sans issue des règlements de compte.

 

 Un pays, c’est du sérieux ! On ne le gère pas avec des émotions ! Les sentiments de rancune et de vengeance doivent être rangés aux oubliettes. L’HEURE DOIT ÊTRE AU GRAND PARDON ! Ce pays en a grandement besoin !

 

Vivement que ce mouvement d’apaisement et de réconciliation qui souffle sur le pays, insuffler dans les cœurs et les esprits le sens du pardon. Ce pays à l’équilibre fragile -très fragile- ne s’en sortira pas indemne par une chasse aux sorcières. Laissons à l’histoire le soin de régler ses comptes à ceux ou celles qui n’ont pas su imprimer à leur démarche la marque de la grandeur. La condamnation de l’histoire sera implacable pour ces hommes et femmes.

 

C’est le moment de conclure : bravo et mille félicitations au Conseil Constitutionnel pour avoir épargné au Sénégal des lendemains tumultueux. Merci aussi au Président, Macky Sall pour ces mesures d’apaisement (libération de prisonniers politiques). Plaise à Dieu qu’il poursuive encore dans cette direction et qu’il organise les élections les plus démocratiques, les plus transparentes qui soient. sMerci enfin à ces négociateurs de l’ombre – je pense à Alioune Tine, Pierre Goudiaby Atépa et tous les autres- qui n’ont ménagé aucun effort pour aboutir à ces résultats fort appréciables qui révèlent la grandeur d’un peuple. D’UN TRES GRAND PEUPLE.

 

Dieu fasse que les pyromanes et autres grandes gueules qui ne représentent absolument rien dans l’espace public se la ferment. Et pour de bon ! Le peuple dans sa globalité a besoin de retrouvailles sincères et de pardon. C’est là où l’Afrique, le monde, attend le GRAND SENEGAL.PAS AILLEURS !

Fait à Pikine le 15 Février 2024

tmadi 70@yahoo.fr

 
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1.Posté par Me François JURAIN le 18/02/2024 11:02
Il faut attendre encore un peu pour crier victoire, car Macky SALL n'a pas dit son dernier mot. Pour l'instant, il est KO debout, et cela n'augure rien de bon, car jusqu'au 02 Avril, il est et reste le Président, élu démocratiquement jusqu'à cette date, avec tous les pouvoirs concentrés entre ses mains, et un parquet qui doit prouver "qu'il n'est plus aux ordres", ce qui reste à démontrer. Si l'on ne peut que se réjouir, que quelques uns des "détenus politiques" soient libérés ces jour- ci, on -et surtout eux!- doivent se poser deux questions: Pourquoi suis je rentré (en prison), et pourquoi en suis je sorti! ?

Le conseil Constitutionnel, qui avait quand même quelques entorses à se pardonner, a dit le droit, et c'est bien: ne retenons que cela, en mettant le passé de côté.
Quand au grand pardon: certainement pas, la justice doit passer, mais la vraie justice, pas celle qui est aux ordres, celle qui retrouvera son indépendance, au service d'un peuple, et non pas d'un homme et de son parti. Cet homme a volé à environ un millier de citoyens, qui avaient le malheur de ne pas adhérer à ses idées dictatoriales, plusieurs mois de leur vie, plongé des familles entières dans le malheur, le désarroi et la misère: et il faudrait rayer cela d'un trait de plume? Une trentaine de Sénégalais, jeunes pour la plupart, sont tombés sous les balles que l'on peut supposer être celles de FDS: circulez, il n'y a rien à voir? Des ministres, des griots, des clochards, se sont transformés subitement en milliardaires (ce n'est pas pour cela qu'ils en sont devenus plus intelligents), grâce à la protection "du chef", leur accordant non seulement une protection, mais aussi une immunité pour les vols et autres exactions qu'ils ont commis en détournant de l'argent public, entrainant des retards considérables dans la construction des hôpitaux, des créations d'écoles, et que sais-je encore: aucune importance?

Non, le prochain Président a l'obligation morale, voire même l'obligation tout court, de laisser la justice faire son travail: il ne s'agit pas de vengeance, de revanche ou que sais-je encore; Une démocratie se distingue par l'efficacité de sa justice ! Et que l'on ne vienne pas me parler de chasse aux sorcières: les magistrats ne poursuivent pas des sorcières ou des sorciers, mais des DÉLINQUANTS. Et des délinquants de la pire espèce. Ce Président s'est permis de déclarer publiquement qu'il pouvait pardonner à ces gens là: moi pas.

Cette œuvre de justice est indispensable pour que les familles endeuillées puissent faire leur deuil, que ceux qui ont passé des mois en prison pour la même raison qu'ils en sont sortis, c'est-à-dire pour rien, puissent soigner leur traumatisme, car la prison est toujours une épreuve dont seuls ceux qui n'y ont jamais été ou n'ont jamais fréquenté le monde carcéral ne peuvent s'imaginer ce que cela représente. Et enfin (et surtout) pour que le prochain Président soit bien averti d'un fait: ce genre d'exaction ne se reproduira plus jamais. Et que désormais, il faudra une gouvernance sobre et vertueuse, et pas seulement dans les promesses non tenues: dans les actes. Le peuple,et c'est bien, a prouvé sa grande maturité, il faudra aller jusqu'au bout, sortir les dossiers "mis sous le coude", ou simplement rangés dans les tiroirs, retrouver les responsables, les juger, les condamner. Sans quoi, il n'y aura jamais de démocratie. Du suivant, il n'y aura qu'une chose à en attendre: il fera la même chose que son prédécesseur, en pire.

La dignité et l'honneur d'un peuple n'est pas négociable. JAMAIS, ET POUR QUELQUE RAISON QUE CE SOIT.
Me François JURAIN

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