Les vingt commandements du « plan de paix » concocté entre eux par Israël et les Etats-Unis pour être imposés au Hamas (avec la complicité morale de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abass) ne risquent pas d’avoir de vieux jours. Censés mettre un terme aux massacres - depuis 23 mois - des Palestiniens par les armées sionistes dans le ghetto de Gaza, ils poursuivent par des voies détournées les objectifs coloniaux annoncés par Israël pour soumettre Gaza à l’Occupation. Si le Hamas - pour des raisons diplomatiques - ne rejette pas globalement ce diktat, il exigera des amendements qui heurteront l’arrogance des Sionistes et ouvriront la porte à la « solution finale » explicitée depuis plusieurs mois par Benyamin Netanyahu et soutenue par Donald Trump.
Face au désarroi du criminel de guerre sous mandat d’arrêt international de la CPI, vomi de partout dans le monde jusque chez ses amis traditionnels de l’arc occidental, le nouveau stratagème de l’alliance Israël-Usa consiste à briser son isolement planétaire actuel. En accélérant un plan de paix tombé de nulle part après les sabotages systémiques des précédents par l’entité sioniste, l’alliance sioniste veut coûte que coûte s’extirper du guêpier dans lequel elle s’est fourvoyée à Gaza. Elle espère ainsi réaliser un coup triple : récupérer en 72 heures chrono les prisonniers israéliens encore aux mains du Hamas pour calmer (définitivement ?) la société israélienne, donner l’illusion de mettre un terme aux massacres des populations de Gaza, et repartir du bon pied pour « finir le travail », la formule favorite de Netanyahu.
Une idée de ce scénario qui pourrait être mis en pratique dans les prochains jours et semaines est nettement apparue dans les déclarations croisées du farfelu Trump et du corrompu Netanyahu après leur entretien de ce 29 septembre à Washington : si le Hamas rejette l’accord ou tente de le bloquer après son entrée en vigueur, Israël se donnera le droit de reprendre sa guerre contre les populations et infrastructures civiles palestiniennes et les Etats-Unis l’y aideront de toutes leurs forces. Suivront les vassaux européens de la Maison Blanche (Royaume Uni, Allemagne, France, Italie et consorts) qui ont tous donné leur feu-vert au plan Trump-Netanyahu.
Le Hamas souhaite mettre un terme aux souffrances des Gazaouis depuis bien longtemps, mais cela ne serait possible qu’à travers un compromis politique sérieux et acceptable. Dans le plan, aucune garantie n’est mentionnée ni sur le droit des Palestiniens à vivre sur leurs terres, ni sur le droit au retour de millions d’entre eux réfugiés à l’étranger ou expulses par Israël depuis plusieurs décennies, ni sur le principe d’autodétermination qui fonde la volonté de tout peuple de choisir sa destinée. Le couple génocidaire agit exactement comme si les Palestiniens n’existaient ni comme nation ni comme entité juridique reconnue par la quasi totalité des Etats du monde.
En même temps, Tel-Aviv et Washington cherchent une capitulation de la résistance palestinienne comme l’enjeu politique fondamental qui permettrait au criminel de guerre Netanyahu de sauver ce qu’il lui reste d’honneur et de crédibilité devant ses compatriotes et face au monde. Les « amnisties » évoquées dans le plan au profit des dirigeants du Hamas entrent dans ce cadre : dégager le terrain pour le business de Donald Trump et de ses amis, installer l’homme de paille Tony Blair comme Régent impérial de Gaza après ses crimes de guerre/crimes contre l'humanité commis en Irak et restés impunis, et laisser les mains libres au criminel de guerre Netanyahu pour une administration de fer de l’enclave palestinienne martyre.
La perpective de voir Tony Blair jouer un rôle dans cette capture de Gaza n’est pas neutre. L’ancien premier ministre britannique, lobbyiste sioniste revendiqué, connait trop bien Gaza et ses potentialités sous-marines. Sous son magistère au 10 Downing Street à Londres (1997-2007), il s’est familiarisé avec les plateformes gazières situées au large de l’enclave palestinienne. Des richesses jugées considérables que revendiquent les Palestiniens depuis très longtemps mais qu’une administration dite provisoire servie par Blair pourrait détourner au profit d’investisseurs/multinationales israélo-américano-britanniques et de promoteurs immobiliers de luxe tapis sur le front de mer de Gaza. C’est l’instauration d’un système colonial au-dessus des droits fondamentaux des Palestiniens qui est ainsi envisagée, établi sur une durée indéfinie et faisant fi de toutes les résolutions des Nations unies votées depuis 1948 et jamais mises en oeuvre.
En attendant, une réalité est sertie dans le marbre depuis des décennies : le sort des Palestiniens n’intéresse le couple génocidaire Trump-Netanyahu que dans une perspective opportuniste. Ils ont assez (dé)montré sur le terrain et dans leurs propos ce qu’ils pensent des Palestiniens (« des animaux »). Une posture mentale et philosophique qui leur a facilité la « mission » de tuer, de blesser et de handicaper à vie des centaines de milliers de Gazaouis dont au moins 90 % de civils (femmes et enfants) selon l’armée sioniste elle-même.
Pour leur défense, les Palestiniens devront davantage compter sur eux-mêmes, sur leurs résistances organisées et légitimes et, peut-être, sur un miracle qui récompenserait leur résilience face aux lâchetés contemporaines. Car dans ce drame, rappelle le politologue américain Norman Finkelstein sur son compte X, « les Israéliens n’ont qu’un seul droit : faire leurs valises et quitter la Palestine. »







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