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Faible mobilisation pour le 25e samedi d'action des "Gilets jaunes"

Samedi 4 Mai 2019

PARIS (Reuters) - Quelques milliers de manifestants "Gilets jaunes" se sont mobilisés samedi en France pour une 25e journée d'action qui survient trois jours après celle du 1er-Mai, émaillée de heurts à Paris, et dix jours après les annonces d'Emmanuel Macron en réponse à ce mouvement.
 
A 14h00, le ministère de l'Intérieur a recensé 3.600 manifestants, dont un millier à Paris, un chiffre en baisse par rapport à samedi dernier qui avait vu défiler à la même heure 5.500 personnes, dont 2.600 à Paris.
 
Comme chaque semaine depuis près de six mois, des rassemblements ont été organisés sur des ronds-points ou dans les centres-villes à Château-Thierry (Aisne), La Roche-sur-Yon (Vendée), Metz ou encore Montpellier. Quelques dizaines de personnes ont aussi manifesté dans l'aéroport parisien de Roissy-Charles-de-Gaulle.
 
A Bordeaux, plusieurs centaines de personnes ont défilé selon Reuters contre au moins 2.000 la semaine précédente. Interdits de pénétrer dans le centre-ville, les manifestants ont marché sur le long de la Garonne puis en direction de la place de la Victoire dans une ambiance festive malgré la pluie.
 
A Paris, une manifestation s'est élancée dans le calme des abords de l'hôpital Lariboisière, dans le Xe arrondissement, en direction de la place de la Nation.
 
"La répression en marche, soutien aux blessés et incarcérés", "Dégageons Castaner", "Mensonges Castaner" pouvait-on lire sur certaines banderoles à destination du ministre de l'Intérieur, en première ligne depuis le début d'un mouvement marqué par des polémiques sur le comportement des forces de l'ordre, de certains manifestants et sur l'attitude du locataire de la place Beauvau lui-même.
 
Vendredi, le Premier ministre Edouard Philippe a dit avoir "toute confiance" en Christophe Castaner, accusé par une partie de l'opposition de "manipulation" pour avoir dramatisé les événements survenus en marge d'une manifestation du 1er mai à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.
 
"PAS UN SIGNE D'ARRÊT"
 
La moindre mobilisation constatée samedi à Paris n'a pas étonné Hervé, manifestant retraité interrogé par Reuters sur le boulevard de Magenta.
 
"Il y a beaucoup de gens qui ont été affolés par le traitement et la répression de mercredi dernier, donc ce n'est pas étonnant de voir qu'aujourd'hui, ça patine un petit peu au niveau de la mobilisation", a-t-il dit.
 
"Ce n'est pas un signe d'arrêt. On a connu des périodes comme ça, Noël, jour de l'An, où il y avait eu de monde dans les rues, c'est tout à fait normal."
 
Pour Luc, autre retraité croisé à Paris, la mobilisation dans les villes ne doit pas faire oublier celle, plus discrète, sur les ronds-points. "Les mouvements nationaux se maintiennent et, à côté, il y a beaucoup de manifestations qui se développent", estime-t-il.
 
Cette nouvelle journée d'action montre que le mouvement de protestation sans leader ni structure apparu mi-novembre en France continue, malgré les annonces faites le 25 mai par Emmanuel Macron, qui ont étoffé le programme de travail du gouvernement jusqu'à l'automne.
 
"On ne peut pas continuer comme ça", a considéré samedi sur LCI Florence Berthout, maire les Républicains du Ve arrondissement. "Il va bien falloir parler à ce peuple."
 
Cette nouvelle journée d'action coïncide avec la publication au Journal officiel des listes pour les élections européennes du 26 mai, dont trois émanent des "Gilets jaunes".
 
Il s'agit d'"Alliance jaune" emmenée par le chanteur Francis Lalanne, d'"Evolution citoyenne" du forgeron Christophe Chalençon et du "Mouvement pour l'initiative citoyenne" de Gilles Helgen, constitué autour de l'idée d'organiser des référendums d’initiative citoyenne.
 
La liste "Patriotes" de l'ancien lieutenant du Front national Florian Filippot, où figure Jean-François Bernaba, un leader "Gilets jaunes", et celle du candidat "Debout la France" Nicolas Dupont-Aignan soutiennent le mouvement.
 
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