L’ancienne première ministre Aminata Touré est d’avis que ses accusations contre un « deal » entre le président de la république et le parti démocratique sénégalais (Pds) sont aujourd’hui validées par le « dialogue » lancé par Macky Sall. « Une manœuvre politique pour diviser l’opposition », a-t-elle indiqué au cours d’une conférence de presse tenue lundi à Dakar.
« (Cette manœuvre) a été entamée depuis longtemps avec la collaboration du Pds. Aujourd’hui, ce deal que j’annonçais entre le président Macky Sall et le Pds a éclaté au grand jour. Le Pds n’est pas participant au Dialogue, il est co-organisateur d’un pseudo dialogue. Et paradoxalement, l’actuel ministre de l’Intérieur, ancien procureur adjoint de la Crei (ndlr : Cour de répression de l’enrichissement illicite) qui a emprisonné Karim Wade, en sera le facilitateur. Quel paradoxe! », a révélé Aminata Touré.
Dans la foulée, celle qui a été ministre de la Justice a poursuivi ses révélations sur la finalité du deal présumé entre libéraux de chapelles opposées.
« J’avais dit que plus de 200 milliards FCFA ont été recouvrés. Un communiqué du gouvernement a confirmé cela, de même que le président Macky Sall. Aujourd’hui, tout ce que j’avais dit s’est avéré vrai. L’issue du deal entre le Pds et le président Macky Sall est clair : le Pds va accepter la candidature de Macky Sall et en contrepartie Karim Wade sera amnistié et les 138 milliards FCFA qu’il nous doit seront passés pour pertes et profits », annonce Aminata Touré.
En mars 2015, le fils d’Abdoulaye Wade avait été condamné à une peine de six ans d’emprisonnement et 138 milliards de francs CFA d’amende pour enrichissement illicite par la CREI, une juridiction d’exception ressuscitée alors par Macky Sall au lendemain de son arrivée au pouvoir en avril 2012. Karim Wade avait ensuite été expulsée vers Doha par entente directe avec les autorités du Qatar.
Pour Aminata Touré, « jamais un président de la république n’a appelé au dialogue dans une telle situation de répression, de toute l’histoire du Sénégal. » Selon elle, Macky Sall « cherche plutôt à manœuvrer pour faire passer sa 3e candidature avec la duplicité du Pds » qu’elle accuse d’avoir « un doigt dans l’opposition et les neuf autres doigts chez le président Macky Sall. »
L’ex-première ministre a déjà déclaré sa volonté de prendre part à l’élection présidentielle de février 2024. (IMPACT.SN)
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