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Castaner refuse de retirer les lanceurs de balles de défense

Vendredi 18 Janvier 2019

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur a annoncé vendredi, veille d'un dixième samedi de mobilisation des "Gilets jaunes", que les policiers continueraient à utiliser des "lanceurs de balles de défense" (LBD), armes intermédiaires contestées en raison des blessures qu'elles infligent.
 
"Quand il y a un blessé, où qu'il soit, que ce soit un manifestant, même s'il est violent dans son comportement, ou un policier ou un journaliste, c'est quelque chose d'extrêmement grave", a dit Christophe Castaner à Europe 1.
 
"Mais vous avez assisté comme moi à cette violence dans chacune des manifestations, avec des attaques systématiques contre les institutions, contre les forces de l'ordre", a-t-il ajouté. "Alors les policiers ont des moyens de défense (...) et le LBD est seulement un moyen de défense qui est organisé, qui fait l'objet d'un agrément pour celui qui l'utilise."
 
Le collectif "Désarmons-les" a fait état sur son site internet d'une explosion du nombre de personnes blessées par des tirs de LBD à l'occasion du mouvement des "Gilets jaunes".
 
"En un mois, 15 personnes ont été éborgnées et quatre ont eu la main arrachée, tandis que plusieurs centaines d’autres présentent des blessures diverses", écrit ce collectif qui dit lutter "contre les violences de l'Etat".
 
Libération évalue pour sa part à plus d'une soixantaine le nombre de blessés graves depuis le début du mouvement du fait de tirs de LDB 40, dont 13 auraient perdu un oeil.
 
La Défenseur des droits, Jacques Toubon, a demandé jeudi au gouvernement de suspendre l'usage des Flash-Balls et autres "balles de défense" par les forces de l'ordre.
 
Mais pour Christophe Castaner, supprimer les armes intermédiaires comme les LBD de l'arsenal des forces de l'ordre ne laisserait plus à celles-ci que le recours au contact physique, voire dans des cas extrêmes à leurs armes de poing. Il y aurait alors "certainement beaucoup plus de blessés", a fait valoir le ministre de l'Intérieur.
 
"Nous avons besoin de pouvoir utiliser des lacrymogènes, des outils comme les LBD (...) L'objectif est de continuer à protéger l'ordre public", a-t-il ajouté, tout en admettant qu'il pouvait y avoir aussi un mauvais usage de ces armes de défense.
 
"Dans ce cas-là, nous faisons des enquêtes", a-t-il assuré en faisant état de 81 saisies judiciaires de l'IGPN (la police des polices) depuis le début du mouvement.
 
Il a par ailleurs dit que le ministère de l'Intérieur mettrait de nouveau "beaucoup de forces de l'ordre dans la rue" samedi pour faire face à d'éventuels débordements.
 
Samedi dernier, quelque 80.000 policiers et gendarmes avaient été mobilisés dans toute la France, presqu'autant que de manifestants, selon le décompte du ministère, dont 5.000 à Paris où une partie des "Gilets jaunes" ont prévu de défiler samedi sur une boucle de 14 km, des Invalides aux Invalides.
Un parcours situé à proximité du quartier des ministères et de l'Assemblée nationale, sur la rive gauche de la Seine.
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