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Burkina Faso – L’embuscade d’Oudalan risque-t-elle de fragiliser le pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré ?

Mardi 21 Février 2023

Des militaires burkinabè en zone rurale (image d'illustration)
Des militaires burkinabè en zone rurale (image d'illustration)

Au moins 51 soldats ont été tués lorsque leur unité est tombée dans une embuscade dans le nord du Burkina Faso vendredi, a annoncé l'armée lundi, l'un des bilans les plus élevés rapportés pour une seule attaque depuis que la région est devenue un foyer d'activité djihadiste.
 
Les soldats sont tombés dans une embuscade dans la province d'Oudalan, dans la région du Sahel du Burkina Faso, qui partage une frontière avec le Mali.
 
Le bilan provisoire a été revu à la hausse par rapport aux huit décès signalés plus tôt dans la journée de lundi, après la découverte de 43 corps supplémentaires, a indiqué l'armée.
 
L'armée n'a accusé personne directement de l'attaque, mais a déclaré qu'environ 160 "terroristes" avaient été tués lors d'une frappe aérienne contre-offensive, contre une soixantaine dans la déclaration précédente.
 
Ce nombre important de militaires tués d’un seul coup risque de fragiliser le pouvoir dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré. Son prédécesseur le lieutenant-colonel Peul Henri Damiba, renversé en septembre 2022, a été en grande partie victime de ses échecs militaires face aux groupes jihadistes et criminels qui occupent une bonne partie du territoire burkinabè à travers une guerre asymétrique.
 
Le nouveau gouvernement burkinabè a bâti toute sa crédibilité sur sa promesse de venir à bout des groupes terroristes. Et pour mieux asseoir sa stratégie, il a favorisé le recrutement de plusieurs milliers de « Volontaires pour la défense de la patrie » (VDP), des groupes d’auto-défense citoyens dont l’encadrement et le déploiement sont assurés par l’armée.
 
Cet incident s'est produit deux jours avant que la France ne marque officiellement la fin de ses opérations militaires dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, où quelque 400 forces spéciales françaises avaient été envoyées en 2015 pour aider à combattre une insurrection qui s'est propagée depuis le Mali voisin.
 
Les relations de la France avec le Burkina Faso se sont fortement détériorées au cours de l'année écoulée, culminant avec le fait que Ouagadougou a donné à son ancien colonisateur un mois pour retirer ses troupes en janvier.
 
L'année dernière, la France a retiré ses forces du Mali après que le pouvoir en place a commencé à travailler avec des entrepreneurs militaires russes. Plusieurs autres pays lui ont depuis emboîté le pas. (IMPACT.SN avec Reuters)
 
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