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Armes françaises au Yémen: Trois journalistes convoqués par la DGSI

Jeudi 25 Avril 2019

PARIS (Reuters) - Trois journalistes sont convoqués le 14 mai par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) dans le cadre d'une enquête pour "atteintes au secret de la défense nationale", a-t-on appris mercredi auprès d'un de leurs avocats.
 
Une enquête préliminaire sur des soupçons de "compromission par personne dépositaire et compromission par un tiers" a été ouverte dès le 13 décembre dernier et confiée à la DGSI à la suite d'une plainte du ministère des Armées, précise-t-on par ailleurs de source judiciaire.
 
Deux de ces journalistes, Mathias Destal et Geoffrey Livolsi, sont des co-fondateurs du média d'investigation Disclose, qui a publié la semaine dernière un rapport émanant de la Direction du renseignement militaire sur l'utilisation d'armes de fabrication françaises dans la guerre du Yémen. 
 
Le troisième est Benoît Collombat, de la cellule investigation de Radio France, qui a publié l'enquête de Disclose avec quatre autres partenaires en France et à l'étranger.
 
"Nous estimons que ces journalistes ont fait leur travail et qu'on essaye de porter atteinte à leurs sources", a déclaré à Reuters Me Virginie Marquet, avocate de Disclose. "Nous serons très fermes sur la protection des sources de nos journalistes."
 
Pour Cécile Coudriou, présidente d'Amnesty International France, Paris "se cache trop derrière ce secret défense. La transparence devrait être enfin de mise."
 
"Disclose a montré des preuves irréfutables (...) qui montrent qu'il y a bel et bien une complicité indirecte avec des crimes de guerre. L'argument du secret défense ne peut plus suffire", a-t-elle déclaré à Reuters.
 
"Nous sommes pour la protection des lanceurs d'alerte quand l'intérêt général est en cause, et là, c'est largement le cas."
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