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Affaire Benalla: Le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron visé par une enquête

Lundi 8 Avril 2019

PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a ouvert lundi deux nouvelles enquêtes préliminaires dans l'affaire Benalla, dont une pour "faux témoignages" visant notamment le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, à la suite d'un signalement du Sénat.
 
Le président du Sénat, Gérard Larcher, a saisi par lettre le procureur de la République de Paris le 27 mars 2019 de soupçons de faux témoignages devant la mission d'information sénatoriale sur les conditions dans lesquelles l'ancien chargé de mission de l'Elysée Alexandre Benalla a malmené des manifestants le 1er mai 2018, rappelle le parquet dans un communiqué.
 
Ces suspicions visent l'ex-homme de confiance du chef de l'Etat, son ami Vincent Crase, chef d'escadron de la réserve opérationnelle de la gendarmerie et ex-employé de La République en Marche (LaRem), et le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron.
 
Patrick Strzoda est soupçonné d'avoir menti sur le périmètre des missions confiées à Alexandre Benalla et ce dernier sur la nature de ses fonctions à l'Elysée, la restitution de passeports diplomatiques et son rôle dans la conclusion d'un contrat de sécurité avec l'oligarque russe Iskander Makhmudov, alors même qu'il travaillait encore à la présidence de la République.
 
Vincent Crase est soupçonné d'avoir menti sur les conditions de sa participation à la conclusion de ce contrat.
 
Selon le parquet de Paris, le Sénat a joint à son signalement une "liste des incohérences et contradictions" dans les déclarations de Patrick Strzoda, du secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, et du chef de la sécurité de la présidence, Lionel Lavergne, devant la mission d'information.
 
Cette liste a été transmise à la demande du bureau du Sénat dans la perspective d'éventuelles investigations complémentaires et suites judiciaires, précise le parquet.
 
TENSIONS AU SOMMET DE l'ETAT
 
La deuxième enquête préliminaire vise "l'absence d'accomplissement par M. Alexandre Benalla de ses obligations déclaratives auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)".
 
Selon la mission sénatoriale, Alexandre Benalla et sept autres chargés de mission à la présidence de la République échappaient à toute transparence.
 
"Alors qu’ils exerçaient des missions importantes ainsi qu’une influence certaine sur la réflexion et les décisions du chef de l’État, ces chargés de mission (...) n’ont pas rempli ni déposé de déclaration d’intérêts ni de déclaration patrimoniale", lit-on dans son rapport.
 
La diffusion l'été dernier d'images montrant Alexandre Benalla, casqué comme un policier, malmenant un couple de manifestants le 1er mai sur la place de la Contrescarpe, à Paris, a déclenché l'affaire qui porte désormais son nom.
 
Mais ces images n'ont été que le révélateur des avantages dont il a bénéficié à l'Elysée, de ses relations avec le chef de l'Etat et certains de ses proches, de l'usage qu'il a continué de faire de passeports diplomatiques malgré son licenciement, de ses voyages en Afrique ou encore de ses relations amicales et d'affaires parfois troubles.
 
Cette affaire a également créé des tensions au sommet de l'Etat et éclaboussé certains des plus proches collaborateurs d'Emmanuel Macron.
 
 
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