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Trump pourrait renouer avec les prisons secrètes à l'étranger

Mercredi 25 Janvier 2017

Trump pourrait renouer avec les prisons secrètes à l'étranger
WASHINGTON (Reuters) - Donald Trump devrait signer sous peu un décret présidentiel permettant à la CIA d'utiliser à nouveau des prisons secrètes en territoire étranger pour y interroger des terroristes "d'envergure", a-t-on appris de sources proches du dossier.
 
Le décret ordonnerait le lancement d'une étude qui viendrait dire au président s'il doit "relancer le programme d'interrogatoires de terroristes étrangers d'envergure", et si la CIA doit gérer ces sites, selon la copie d'un projet dont le Washington Post, premier média à révéler l'information, a eu connaissance.
 
Selon les deux sources de Reuters, qui s'exprimaient sous le sceau de l'anonymat, Donald Trump devrait signer dans les jours à venir un décret présidentiel intitulé "Détention et interrogatoire de combattants ennemis".
 
La réouverture de ces sites pourrait toutefois se heurter à l'opposition du Congrès, mais également à celle de la communauté du renseignement et de certains officiers, hostiles à ces pratiques.
 
Le décret permettrait également aux agents américains de recourir à des techniques d'interrogatoires musclées, de maintenir ouvert le centre de détention de Guantanamo et d'interdire au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de rendre visite aux détenus.
 
"Le président peut signer les décrets exécutifs qu'il veut. Mais la loi est la loi. Nous ne réintroduirons pas la torture aux Etats-Unis", a prévenu le sénateur républicain John McCain dans un communiqué.
 
Le porte-parole de l'administration Trump, Sean Spicer, a déclaré que le document évoqué par la presse n'émanait pas de la Maison blanche.
 
TRUMP A PROMIS DE RÉTABLIR LE "WATERBOARDING"
Pendant la campagne présidentielle, Donald Trump a promis d'autoriser les services de renseignement à recourir de nouveau à la simulation de noyade ("waterboarding"), "et bien pire encore".
 
Cette méthode controversée, assimilée à de la torture et qu'une commission du Sénat a jugé inopérante, avait été introduite par George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001. Elle a été interdite par Barack Obama.
 
Trump entend aussi vider d'effet deux autres décrets signés par son prédécesseur à la Maison blanche, ordonnant la fermeture du centre de détention de Guantanamo et des "sites noirs" de la CIA, et autorisant le CICR à rendre visite à tous les détenus incarcérés par les Etats-Unis.
 
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a condamné la tentation du recours à la torture et celle de la réouverture de "site noirs".
 
"La dernière fois, ces sites étaient parfois installés dans des démocraties, Pologne, Lettonie, Roumanie", mais aussi "au Maroc, en Egypte, en Jordanie, en Thaïlande et en Afghanistan", souligne Kenneth Roth, directeur de HRW, qui réclame une intervention du Congrès pour bloquer les projets présidentiels.
 
"J'espère que, cette fois, tous ces gouvernements (...) diront 'non', qu'ils ne se rendront pas complices d'un nouveau programme américain de torture."
 
En tant qu'élu conservateur du Kansas, le nouveau patron de la CIA, Mike Pompeo, avait soutenu le recours à la simulation de noyade.
 
Lors de son audition devant le Sénat, il a assuré qu'il ne réintroduirait pas de telles méthodes, largement décriées au sein de l'institution qu'il dirige et de la communauté du renseignement en général.
Mais dans ses réponses écrites aux questions des sénateurs membres de la commission du renseignement, Mike Pompeo s'est montré beaucoup moins catégorique, laissant entendre qu'il pourrait s'y montrer favorable "si les experts pensent que les lois actuelles entravent la collecte de renseignements cruciaux pour protéger le pays".
 
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