Au Soudan, la guerre continue de faire rage. L’armée soudanaise, du général Abdel Fattah al- Burhan, affronte depuis trois ans maintenant, les Forces de soutien de rapide (FSR), des paramilitaires commandés par le général Mohammed Hamdan Daglo, alias Hemedti. Le 25 mars, les forces armées soudanaises ont annoncé la reprise de Khartoum. Malgré cela, les combats continuent au sud et à l’ouest de la capitale, où des poches dominées par les FSR demeurent. Les civils, captifs des combats, vivent un véritable cauchemar...
À Ombda, dans la banlieue ouest de Khartoum, les habitants vivent au rythme des canons. Kafi Burgan a 82 ans. Il est à bout de forces.« Quand on entend les bombardements, on se couche sous les lits pour se protéger. C’est terrorisant. Il est impossible de dormir. Jour et nuit, les FSR bombardent, puis l’armée bombarde. On ne peut pas fermer l’œil », dit-il.
Sameera Idris, a quitté sa maison du quartier d’Alhara, encore tenu par les FSR. Avec sa famille, elle vit chez des proches à Ombda. Malgré les tirs croisés, elle s’y sent plus en sécurité. « Les FSR venaient chez nous n’importe quand et criaient : "Donnez-nous vos enfants, vos filles, et tout ce que vous avez !" Ils prenaient tout de force. Ils n’ont pas pris mes filles, mes voisins n’ont pas eu cette chance. »
Les combats se rapprochent. Aïcha Muhammad Nourienne a décidé de partir. Ce jour, avec sa famille, elle quitte Ombda et le logement de fortune qui les accueillent.
« Les FSR ont fermé les marchés, constate cette femme. Il est très dur de trouver de la nourriture et il faut marcher des kilomètres pour (avoir de) l’eau. Nous sommes trois familles ici et ne pouvons pas rester. Les hommes sont partis chercher de l’eau et de la nourriture. On décidera ensuite où aller. »
Comme plus de 11 millions de Soudanais, aujourd’hui déplacés, la famille d’Aïcha s’installera dans une école d’Omdurman, transformée en camps de fortune. [RFI]