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Sénégal : Le chaos total dans un pays sans repère.

Vendredi 5 Mars 2021

Le soleil s’assombrit. La menace d’une explosion sociale n'est plus un chimère. Le chaos est là déjà devant nous. Personne n’y échappe. Depuis, l’arrestation de monsieur Ousmane Sonko, dans des conditions rocambolesques, et dans une certaine forme d’illégalité entièrement assumée au grand jour par le pouvoir, des scènes de violence, d’affrontements, de saccages de biens publics et privés, d’intimidations, d’assassinats de manifestants se multiplient partout sur le territoire national et laissent derrière elles de la colère, de la honte, de la désolation, de la rage, de la douleur et des pleurs. Le pays continue à brûler et pourtant,  Macky Sall, le chef de clan, se terre toujours comme un irresponsable et refuse d’assumer ses responsabilités devant l’histoire.
 
Ces scènes de violence inouïe ne sont que la conséquence d’une déliquescence  et de l’affaissement de l’autorité de l’Etat. L’autorité de l’Etat ne saurait en aucune manière prendre la forme de l’arbitraire, de la violence sauvage, de l’usage disproportionné de la force publique. L’autorité de la puissance publique se situe à un autre niveau, qui est celui de se cramponner avec responsabilité, sans aucune faiblesse coupable au respect stricto sensu aux lois et règlements en vigueur. Lorsque l’autorité publique est bafouée ou défiée c’est parce que quelque part, pour une raison ou pour une autre, une action illégale voire illégitime a été posée. Notre pays est en train de basculer dans la barbarie et rien n’est fait pour empêcher un embrasement généralisé et un blocage systématique de l’ensemble du territoire national. Trop c’est trop. Le pays ne peut plus continuer comme ça. A cet instant fatidique de notre histoire, nous n’avons plus le devoir de nous dérober ou de fuir nos responsabilités. Se taire n’est plus impossible. Le silence, qui est certes d’or, aujourd’hui, n’est plus tenable. Dire la vérité en toute objectivité, sans calcul ou quelque autre forme de surenchère ou de récupération politicienne, est notre seul salut, si toutefois chacun d’entre accepte de voir la réalité et de situer la responsabilité des uns et  des autres.
 
Nous n’avons jamais cessé de pointer du doigt le silence d’une certaine élite maraboutique face aux dérives du régime du chef de clan Macky Sall. Aujourd’hui, malgré qu’elle assiste avec effroi à la terreur qui sévit sur la population, elle se garde encore de parler, ne serait-ce que pour faire entendre leurs voix autorisées pour faire entendre raison à l’Etat, qui est le garant de la sécurité de l’ensemble du corps social sénégalais. Le peuple est orphelin de certaines voix de sagesse et qui ont autorité morale sans faille sur des millions d’âmes. Pourtant, lorsque des incidents se déroulent dans leur pré carré, ces autorités maraboutiques usent de tout leur pouvoir pour ramener la paix et la stabilité. La Cité de Touba est un exemple en la manière. C’est cette même voix, celle du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké que nous aimerions entendre et tant d’autres, pour dire tout simplement à Macky Sall de diriger le pays dans la justice et non dans la violence et de cesser de terroriser le peuple pour un troisième mandat auquel il n’a pas droit. Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs.
 
 En réalité, ces scènes de violence pouvaient être évitées ou à tout le moins les circonscrire dès le début de l’affaire Sonko - Adji Sarr si le pouvoir ou la justice sénégalaise était seulement animé par la manifestation de la vérité. En tout état de cause, et ce malgré l’appel à la résistance lancée par le leader de Pastef - Les Patriotes, l’Etat du Sénégal a failli  dans la gestion de ce dossier de viol présumé. Tout porte à penser que ces scènes de chaos, partout dans le pays, ont été voulues ou tolérées par le pouvoir en vue de dérouler ou de faciliter son plan de musellement de nos droits et libertés (suspension des réseaux sociaux Whatsapp, Youtube entre autres)  et de maintenir dans les liens de détention monsieur Ousmane Sonko. Le chef de clan Macky Sall, veut se saisir de cette opportunité, la plainte d’Adji Sarr, combinée avec les affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants de tous bords et avec les destructions de biens publics et privés, pour coller à monsieur Ousmane Sonko, un autre chef d’inculpation d’atteinte à la sûreté de l’Etat pour le faire condamner par sa justice politique, comme du temps de la gestapo, ou des purges staliniennes et de salir son casier judiciaire. Et, le chef de clan Macky Sall ne va jamais reculer quitte même à ce que le chaos perdure et que d’autres victimes tombent encore. Il n’y a que son pouvoir qui l’intéresse et non  la sécurité de nos concitoyens. La situation du pays devient ingérable, une patate chaude entre les mains du pouvoir et nous demandons aux Khalifes généraux des tarikhas de prendre leur responsabilité et de tenir un langage de vérité à Macky Sall, un médiocre imbu de son pouvoir éphémère et qui s’inscrit indubitablement dans une logique de terreur, que rien ne saurait justifier et non à une médiation qui ne sied pas et qui ne saurait prospérer dans cette affaire cynique de présumé viol
 
Au demeurant, c’est l’intransigeance même du chef de clan Macky Sall à poursuivre entre autres dans l’opacité, l’injustice, l’arbitraire, l’illégalité, la confiscation de nos espaces de citoyenneté, qui est perçue aujourd’hui par beaucoup de nos concitoyens comme une volonté manifeste de plonger le pays dans  la terreur. C’est pour cela que beaucoup se saisissent de l'arrestation de monsieur Ousmane Sonko comme une aubaine pour en découdre et régler leur compte avec Macky Sall en affrontant les forces de l’ordre. Ces jeunes sortis par milliers à différents endroits du territoire expriment un ras le bord destructif qui ravage tout sur leur passage. Ces sorties et ces saccages avec leur lot macabre de victimes doivent être analysées objectivement. En réalité, elles traduisent un malaise social profond et un échec cuisant de la politique de l’emploi en faveur de la jeunesse sénégalaise. Ces jeunes désoeuvrés pour l’essentiel peuvent être emportés par le moindre mouvement de contestation. Nous devons tous avoir honte de voir ces scènes de pillage et de vandalisme, où des gens sans gêne sortent avec le butin de leur forfaiture en mains. Ces actes de vandalisme sont une honte pour notre pays et démontrent à suffisance que le Sénégal est frappé de plein fouet par une pauvreté de masse et un délitement significatif de nos valeurs de djom, de kersa et de soutoura.
 
Ces destructions de biens privés et publics sont inacceptables et doivent cesser illico presto. La résistance ou la défense de nos acquis démocratiques ne doit pousser personne à saccager des biens appartenant à autrui ou même des biens publics. La masse est toujours infantile. Quelle folie de détruire des établissements publics, mairies et tribunaux ou des attaques de groupes de presse IGFM, Le Soleil, des stations Total ou des magasins Auchan ou d’autres biens de particuliers. Ces procédés sont indignes et inacceptables même si le régime de Macky Sall est profondément injuste. Détruire des édifices de Auchan et de Total parce qu’ils représentent des symboles de la France et hypothéquer par voie de fait, le travail même précaire et sous payé de nos frères et sœurs dans ce pays de trous à rats et où un emploi journalier est quasi introuvable, est une bêtise incommensurable. Ce n’est pas ça la citoyenneté ou ni le patriotisme. Il manque réellement, aujourd'hui au Sénégal, une véritable culture de la citoyenneté et de la démocratie. Personne ne doit s’étonner de ce nivellement de nos valeurs. Ce sont les mêmes pratiques que nous observons chez beaucoup de gens de la haute société. Ils ne se salissent pas les mains pour brûler, saccager ou voler, mais par des procédés sophistiqués, ils pillent l’économie de toute une nation et hypothèquent sans gêne l’avenir de plusieurs générations de citoyens sénégalais.
 
Le problème du Sénégal n’est pas forcément la France, mais Macky Sall qui se comporte et agit au quotidien pour un simple faire valoir, un valet des autorités françaises. Que des magasins Auchan  ou Total s’implantent au Sénégal, ne sont pas en soi un problème de souveraineté. Mais, c’est un scandale de constater. après 60 ans d’indépendance que notre tissu économique national ne parvienne à créer des fleurons dans la grande distribution. Quelle que soit la colère même légitime que les uns ou les autres peuvent avoir contre le pouvoir, contre le chef de clan Macky Sall, personne ne doit s'arroger le droit de saccager ou de brûler n’importe quel édifice. C’est mon intime conviction .
 
Même la presse partisane et quelle que soit sa proximité à un leader ou à une formation politique, a le droit de donner son opinion et d’exprimer en toute quiétude sa ligne éditoriale. Elle ne doit faire l’objet d’aucune sorte de pression, de menaces, d’intimidation ou de destruction ou de blocage de leurs outils de travail. La liberté de presse doit s’exercer avec objectivité et responsabilité. Nous autres citoyens sénégalais attendons seulement de la presse nationale une information plurielle, objective et équilibrée. La pluralité dans le champ du journalisme doit être préservée. Dans le même sillage, nous estimons également qu’aucun organe de contrôle ou de régulation tel que le CNRA, ne doit s’arroger le droit de choisir de trier au volet et de prendre une sanction de suspension de diffusion  à  D- Média et à Walf Tv parce qu’ils rament à contre courant du discours officiel. C’est une sanction extrême. Quelle que soit la nature de la faute, un simple rappel à l’ordre aurait suffi pour assurer la continuité du traitement de l’information. Le CNRA devait faire preuve de plus de pédagogie, sensibiliser davantage et laisser les organes de presse la transmission de l’information au public. C’est une atteinte regrettable à la liberté de la presse. Il urge que le CNRA joue son rôle en toute indépendance et rétablisse ces organes de presse dans leurs droits. Cette forme d’autoritarisme d’un autre âge doit être bannie. Il ne peut y avoir place à la censure d’Etat.
 
Maintenant, il est temps que la raison  prévale sur toutes considérations politiciennes. C”est pourquoi, malgré la tension palpable et le passage en force du doyen des juges Samba Sall en vue de coffrer monsieur Ousmane Sonko à la citadelle du silence en utilisant des procédés mafieux ( son extraction à la section de recherche de Colobane à des heures indues, son isolement dans un endroit inconnu par ses avocats et le rajout d’un autre chef d’inculpation pour corser le dossier ), nos forces de sécurité et de défense se doivent de remplir leur mission certes avec courage et détermination, mais  le respect de la loi. Elles ne doivent jamais accepter de porter sur leurs épaules le combat douteux des politiciens. Elles sont en dernière instance le seul garant de la sécurité de nos concitoyens et de leurs biens.Vous n’avez pas le droit de fléchir ni d’exécuter des ordres manifestement illégaux. Seuls votre serment et votre conscience citoyenne doivent guider vos pas. Votre rôle n’est pas de brutaliser ou de tirer des balles réelles sur des manifestants. Votre rôle est uniquement de protéger le peuple. La paix est à préserver, mais dans la justice.
 
En outre, l'image Infamante que certaines personnes de mauvaise foi et en mal de popularité  ont tentée de faire passer dans les médias toute la journée du 04 Mars 2021 en prétextant qu’il n'y avait que des policiers en tenue ou en civil sur les terrains d’opération  et  non des nervis armés de machettes et de gourdins pour semer la terreur, est une accusation terrible contre nos forces de défense. Monsieur le ministre de l’intérieur Antoine Félix Diome, si les gens aperçus dans les rues de Dakar ne sont pas des nervis, qui sont-ils en vérité. Nos concitoyens ont le droit de savoir parce qu'ils sont réellement en danger. Tout compte fait et ce malgré les démentis du ministre de l’intérieur Antoine Diome et du premier vice-président de l’Assemblée nationale Abdou Mbow, des nervis étaient visibles à différents endroits du territoire et ce sont eux qui, munis d’armes blanches, harcelaient et terrorisaient à longueur de journée nos concitoyens. Et, c’est les mêmes qui nous rappellent que force reste à la loi et pourtant le respect de la loi n’a jamais été la tasse de thé du régime du chef de clan Macky Sall.
massambandiaye2012@gmail.com.
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