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REFONTE DU FICHIER, CARTE BIOMETRIQUE – Un chronogramme non maîtrisé qui menace les législatives de 2017

Jeudi 20 Octobre 2016

REFONTE DU FICHIER, CARTE BIOMETRIQUE – Un chronogramme non maîtrisé qui menace les législatives de 2017
C’est dans un contexte où bien des regards sont tournés vers les législatives de juin 2017 que le gouvernement a décidé de lancer une gigantesque opération de refonte totale du fichier électoral et de confection de la nouvelle carte biométrique de la Cedeao. Une opération qui a tout l’air d’un alibi pour ne pas renouveler l’assemblée nationale à date échue.
 
De larges franges de la mouvance présidentielle sont favorables à un report des élections législatives de 2017 – pour des raisons jamais explicitées avec sérieux - qui semblent périlleuses pour le pouvoir, tandis que l’opposition exige la tenue à date échue de ces joutes électorales pour renouveler l’Assemblée nationale. Si le calendrier électoral n’est pas modifié pour prolonger le mandat de la législature en cours, les Sénégalais vont renouveler leur parlement en juin 2017, c'est-à-dire dans 8 mois. Le compte à rebours a commencé.
 
Comme dans une course contre la montre, la refonte totale du fichier électoral et les inscriptions pour l’obtention de la nouvelle carte biométrique de la Cedeao ont été lancées mardi 4 octobre. Et conformément au chronogramme établi par la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf), le lancement officiel a été présidé par le président de la République. Macky Sall a eu l’honneur de disposer du premier spécimen.
 
Ensuite ce sera au tour des centres au niveau des préfectures et sous-préfectures de la région de Dakar de démarrer, à partir du 5 octobre, les opérations d’inscription pour l’obtention de la carte d’identité et de la carte d’électeur. Des millions de pièces produites lors de la révision exceptionnelle de 2006 sont arrivées à expiration cette année et ont dû être prolongée sine die dans leur validité.
 
A partir du 12 octobre, indique le chronogramme, ce sera autour des centres des régions de Thiès, Fatick, Kaolack, Kaffrine, Louga, Saint-Louis et Diourbel d’entrer dans le processus de fabrications des pièces au niveau des préfectures. Viendra ensuite le tour des régions de Matam, Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou et Ziguinchor à partir du 19 octobre 2016. Il faudra attendre le 31 octobre 2016 pour le démarrage dans les centres situés dans les sous-préfectures des régions.
 
Les opérations d’inscription pour la refonte totale du fichier électoral et l’obtention de la carte d’identité biométrique de la Cedeao ne pourront débuter dans les centres d’instruction des commissariats de police et les brigades de gendarmerie qu’à partir du 2 novembre 2016. Les Sénégalais établis à l’étranger attendront deux mois avant de pouvoir s’inscrire pour renouveler leur carte d’identité et s’inscrire sur le nouveau fichier.
 
Calendrier non maîtrisé
Ce que ne révèle pas ce chronogramme, c’est la durée des opérations d’inscriptions et de refonte du fichier électoral. A ce niveau, la Daf qui est sous la tutelle du ministère de l’Intérieur reste muette. On sait juste que son directeur, le commissaire Ibrahima Diallo, s’est contenté de dire de façon évasive lors d’une conférence de presse tenue récemment que « les opérations pourraient durer 4 mois pour ne pas empiéter sur les élections ».
 
Des propos qui laissent ouvertes toutes les manipulations possibles du calendrier électoral. Car, d’après toujours le directeur de la Daf, au terme des opérations d’instruction, s’ouvrira une période contentieuse pour étudier les divers recours qui ne manqueront pas d’être introduits auprès des autorités compétentes. Avec des délais qui pourraient être anormalement longs.
 
Le directeur de la Daf a beau jeu de faire confiance aux « machines » de sa structure et à leurs capacités à produire des centaines voire des milliers de cartes par jour, on voit mal comment cette gigantesque opération de refonte du fichier électoral et d’inscription pour l’obtention de la carte d’identité ne grignoterait pas sur le temps à consacrer aux opérations électorales pour finir  par « imposer » de fait un report des législatives de 2017.

Si un tel scénario devait arriver, Macky Sall imiterait (encore une fois) le président Abdoulaye Wade qui avait également reporté des élections… législatives pour, disait-il, venir en aide aux sinistrés victimes des inondations de 2005. (Mamadou Sarr)
 
 
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