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Quintuple meurtre au Texas - Chasse à l’homme ouverte pour retrouver le tireur

Lundi 1 Mai 2023

La police au Texas mène lundi une vaste chasse à l’homme pour retrouver un tireur suspecté d’avoir tué cinq personnes, dont un enfant de 9 ans, qui s’étaient simplement plaintes du bruit de son fusil d’assaut.
 
Plus de 250 agents locaux et fédéraux recherchaient ce suspect, un Mexicain identifié comme étant Francisco Oropeza, dans cet État du sud des États-Unis où pullulent les armes à feu.
 
Le FBI a confirmé lundi que la traque se poursuivait et demandé aux médias de respecter le deuil des familles des victimes.
 
Considéré comme armé et dangereux, le tireur « peut être n’importe où », a averti pendant le week-end le shérif Greg Capers, en charge de l’enquête.
 
Les autorités ont offert une prime de 80 000 dollars pour toute information permettant de localiser ce « monstre », ainsi que l’a qualifié l’agent spécial du FBI James Smith.
 
« C’était horrible »
 
Le tireur, âgé de 38 ans, est suspecté d’avoir ouvert le feu dans la nuit de vendredi à samedi à l’intérieur d’une maison de Cleveland, près de Houston, tuant cinq personnes, toutes originaires du Honduras et âgées de 9 à 31 ans. Le shérif avait dans un premier temps évoqué un petit garçon mort de 8 ans.
 
Entré de façon illégale dans le pays, M. Oropeza avait déjà été expulsé des États-Unis vers le Mexique à quatre reprises, selon une source au sein des autorités migratoires citée par CNN.
Wilson Garcia, l’un des survivants, a perdu son fils de 9 ans et sa femme, ainsi que « deux autres personnes qui sont mortes en protégeant ma fille de 2 ans et demi », a-t-il relaté.
 
« Je n’ai pas de mots pour décrire ce qui s’est passé », « c’était horrible », a témoigné, vivement ému, le père qui s’est échappé par la fenêtre.
 
Selon les autorités locales, le suspect s’exerçait au tir dans son jardin quand des voisins, dont M. Garcia, lui ont demandé de cesser le tapage afin qu’un bébé puisse dormir.
 
En réaction, il est entré dans la maison de ses voisins et a tiré « comme pour une exécution, essentiellement dans la tête » de plusieurs habitants, a déclaré le shérif Capers.
 
Parmi les survivants, trois enfants « couverts du sang des femmes qui s’étaient allongées sur eux pour les protéger » ont été découverts et secourus, a-t-il ajouté.
 
Interactions banales
 
Ce fait divers a suscité une forte émotion aux États-Unis et au Honduras, petit pays d’Amérique centrale d’où étaient originaires les jeunes victimes.
 
Il s’inscrit dans une récente succession tragique d’interactions banales ayant dégénéré en bains de sang dans le pays. En avril, une femme de 20 ans a été tuée par balle dans l’État de New York après s’être engagée en voiture par erreur dans l’allée d’un domicile privé.
 
Le même mois, au Texas, un homme a ouvert le feu sur des meneuses de claque, après que l’une d’entre elles eut tenté d’ouvrir la portière de sa voiture, qu’elle avait confondue avec son propre véhicule. Un adolescent noir a lui été grièvement blessé par balle après s’être trompé de maison dans le Missouri.
 
Dimanche, le gouverneur républicain du Texas, Greg Abbott, a publié un tweet, condamné par ses opposants, dans lequel il indiquait que les victimes étaient des « immigrants illégaux ».
 
Cet élu, très critique de l’administration démocrate du président Joe Biden sur les questions migratoires, a suscité d’autres polémiques ces derniers mois en convoyant par autocar des migrants entrés illégalement jusqu’à des bastions démocrates des États-Unis.
 
« Cinq êtres humains ont perdu la vie et Greg Abbott s’évertue à les qualifier d’“ immigrants illégaux ” », s’est indigné sur Twitter Julian Castro, ex-ministre du Logement de Barack Obama et ancien maire de la ville texane de San Antonio.
 
« Les seules prières ne suffisent pas. Le Congrès doit agir », a pour sa part déclaré lundi la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, appelant à mieux encadrer les armes à feu.
 
« Une majorité d’Américains et de propriétaires d’armes soutiennent des mesures de bon sens pour réduire la violence […] Il est encore temps de sauver des vies et d’empêcher la prochaine tuerie de masse », a-t-elle assuré.
 
Le ministre hondurien des Affaires étrangères, Enrique Reina, a de son côté demandé que le suspect réponde de ses actes « selon toute la rigueur de la loi ».
 
Les États-Unis comptent davantage d’armes individuelles que d’habitants, et elles sont à l’origine de plus de 130 décès par jour, dont plus de la moitié sont des suicides. (AFP)
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