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Producteur noir tabassé: "Si la justice conclut à une faute, je demanderai la révocation des trois policiers", annonce Gérald Darmanin

Vendredi 27 Novembre 2020

Le ministre de l'Intérieur s'exprime dans un contexte polémique. Gérald Darmanin était l'invité du "20 heures" de France 2, jeudi 26 novembre. Il a annoncé que les trois policiers, mis en cause après la diffusion d'une intervention violente contre un producteur de musique, seraient révoqués "si la justice conclut à une faute (...), ils ont sali l'image de la République". Les trois membres des forces de l'ordre sont pour l'instant suspendus pour quatre mois alors qu'une enquête a été demandée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), après cette scène survenue samedi dans le 17e arrondissement de Paris. Cette affaire a été révélée jeudi par le média Loopsider, vidéos à l'appui. 
 
Cette affaire survient après l'adoption en première lecture, cette semaine, par l'Assemblée nationale, de la proposition de loi sur la "sécurité globale", qui suscite de vives critiques de la part des journalistes, des défenseurs des libertés et de l'opposition. Elle survient également trois jours après l'évacuation musclée, lundi soir, d'un camp de migrants place de la République à Paris. 
 
Demande de suspension d'un quatrième policier. 
 
La suspension d'un quatrième policier impliqué dans ces faits a été demandée par le ministère de l'Intérieur jeudi à la direction de la police, a appris franceinfo. Une décision est attendue ce vendredi sur cette demande. Il s'agit du policier suspecté d'avoir lancé une grenade lacrymogène dans le studio de musique.
 
Le ministre de l'Intérieur sera auditionné lundi prochain par la Commission des lois de l'Assemblée nationale. Cette audition "permettra d'interroger le ministre sur les conditions dans lesquelles les forces de l'ordre ont eu recours à la force lors de différents événements survenus à Paris depuis la manifestation du 17 novembre 2020" contre la proposition de loi "sécurité globale", indique un communiqué de l'Assemblée.
 
 Trois policiers suspendus. 
 
Les trois policiers mis en cause dans cette vidéo ont été suspendus, indique jeudi une source proche du dossier à franceinfo. Une décision qui fait notamment suite à une demande du préfet de police de Paris, après la diffusion sur les réseaux sociaux d'images montrant cette intervention très violente. Plus tôt dans la journée, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait demandé la suspension de ces policiers visés par une enquête du parquet de Paris pour "violences" et "faux en écriture publique". L'Inspection générale de la police nationale a été saisie. Le procureur de Paris a quant à lui demandé à l'IGPN d'enquêter "le plus rapidement possible" sur ces faits. 
 
L'article 24 crée la polémique. 
 
La publication de cette vidéo a relancé la polémique sur l'article 24 de la loi sur la "sécurité globale". Celui-ci réprime d'un an de prison et 45 000 euros d'amende la diffusion de "l'image du visage ou tout autre élément d'identification" de membres des forces de l'ordre en intervention, quand elle porte "atteinte" à leur "intégrité physique ou psychique".
 
 Une manifestation interdite samedi. 
 
Le défilé prévu samedi à Paris contre la loi sur la "sécurité globale" été interdit pour éviter notamment la propagation du coronavirus, selon un arrêté préfectoral, qui autorise toutefois un rassemblement place de la République. Le collectif opposé à la proposition de loi a dénoncé jeudi cette interdiction, les syndicats de journalistes boycottant en réponse une invitation du Premier ministre à les rencontrer. (francetvinfo)
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