Connectez-vous

« Président Macky Sall, vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites à notre pays… »

Samedi 11 Mars 2017

« Président Macky Sall, vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites à notre pays… »
Par Massamba Ndiaye
« Fuir le vice est le commencement de la vertu ». Horace/Épîtres
Son Excellence notre président par défaut Macky Sall ne manque jamais à chacune de ses sorties de discourir sur son attachement aux valeurs de la République. Il tient à assurer aux citoyens sénégalais sa volonté ferme de faire la promotion des vertus démocratiques et républicaines. C’est à ce titre qu’il a institué la levée des couleurs, comme symbole républicain afin de pousser les jeunes au civisme, gage d’une société respectueuse des valeurs communes. Tout cela est à encourager auprès de nos compatriotes, mais ces effets d'annonce doivent être matérialisés dans notre pratique quotidienne de la vertu et de la bonne gouvernance.
 
Le président Macky Sall estime à tort que les citoyens sénégalais sont des demeurés voire des amnésiques pour s'autoriser des discours récurrents sur les valeurs de la République alors que sa gouvernance partisane et irresponsable est à mille lieues des vertus démocratiques. Il faut rappeler aux citoyens sénégalais que le président Macky Sall ne se soucie guère de la vertu dans sa gestion des affaires publiques. Son discours sur les valeurs à promouvoir au sein de la société veut simplement faire oublier à nous autres ses nombreuses compromissions sur la gouvernance sobre et vertueuse.
 
Qui peut croire en toute honnêteté au Sénégal aux paroles du président Macky Sall sur le respect de l’engagement, sur la probité morale, sur une justice effective et égale pour l’ensemble du corps social, sur une justice sociale distributive et équitable, sur la défense de l’intérêt général, sur la lutte contre la corruption, la concussion, le système d’accaparement systématique de nos ressources publiques, etc. ? Aucun citoyen responsable au vu et au su des agissements et des multiples reniements du chef de l’Etat ne peut croire, même le temps d’un simple clin d’œil, à sa bonne foi lorsqu’il nous sermonne sur les valeurs que les citoyens sénégalais doivent mettre en exergue pour assister à l’émergence de la nation.
 
Monsieur le Président, vous ne savez pas ce que représente réellement la levée des couleurs. Au-delà de son degré de solennité, elle incarne l'autorité du chef, la discipline, le respect et l’égalité des citoyens. Sous votre magistère, l'autorité du président de la République est très souvent remise en question voire contestée par des membres importants de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Vous aviez donné également des engagements fermes et répétés partout sur l’effectivité de la déclaration de patrimoine de certains fonctionnaires, ministres et présidents d'institutions républicaines. Il existe à ce jour des cas de refus systématiques non sanctionnés de respecter la loi relative à la déclaration de patriotisme. Votre autorité de président de la République n’est effectivement ressentie que par les opposants politiques à votre sinistre manière de gérer les affaires de la Cité.
 
Vous nous aviez familiarisés au non respect de l’engagement solennel du chef de l’Etat. Votre parole n’est plus tenue en haute estime par les citoyens sénégalais. Vous l’avez reniée plus d’une fois afin de ne pas honorer plusieurs de vos engagements. Vous saviez au moment de formuler ces engagements (la réduction de votre mandat présidentiel, la non protection des pilleurs de nos ressources publiques) ne pas avoir l'intention de les respecter. Après cela, qui peut encore une seule fois vous croire sur votre respect de la parole donnée, sur le respect de la bonne gouvernance ?
 
Monsieur le président de la République, qui peut vous croire sur votre engagement relatif à l’égalité des citoyens sénégalais devant la justice ? Vous refusez de transmettre les dossiers de malversations financières et de détournement de deniers publics de certains de vos proches et des membres de la mouvance présidentielle à la justice afin qu’elle fasse la lumière sur ces cas de mauvaise gestion. Par contre, vous êtes prompt à actionner la justice sur les dossiers d’opposants politiques (le cas récent du maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall). Rien que pour cela, vous ne méritez pas le respect qui sied de ma part à votre statut.
 
Qu’est-ce qui différencie le cas de monsieur Khalifa Sall de celui des anciens dignitaires libéraux de la liste des 25 « voleurs » du procureur spécial monsieur Alioune Ndao ? Rien. Ils sont tous soupçonnés de détournement de deniers publics et d’enrichissement illicite. Pour l’essentiel, les dignitaires du régime de maître Abdoulaye Wade ont déposé les armes et ne vilipendent plus votre autorité et votre gestion du pays. De surcroît, ils ont des entrées et des protections au sein de la confrérie mouride. Vous tenez maintenant coûte que coûte à arrondir les angles avec les marabouts de Touba afin de bénéficier de leurs soutiens alors que dans un passé très récent, vous les traitiez de simples citoyens comme nous autres pauvres sénégalais.
 
Vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites à la société sénégalaise. Beaucoup de citoyens sénégalais avaient un immense espoir en vous et avaient même décidé de ranger vos faits d’armes peu reluisants sous le régime libéral de maître Abdoulaye Wade dans les tiroirs de l’histoire pour vous accompagner dans votre lutte en faveur de la promotion de la bonne gouvernance et du respect des institutions de la République. Que nenni, nos compatriotes se sont trompés gravement sur votre compte. Vous ne valez pas mieux que les opposants politiques sénégalais que votre régime combat avec la complicité du pouvoir judiciaire. Tous nos compatriotes de bonne foi peuvent vous retourner les mêmes charges d’enrichissement illicite que le procureur de la République retient à l’encontre de vos adversaires politiques.
 
Nous savons qui vous êtes  et ce que vous valez réellement. Toutefois, si vous avez du mal à nous croire, relisez ou réécoutez les chroniques « Deug Deug » de monsieur Souleymane Jules Diop, votre ministre aujourd’hui. Vous n’êtes pas un homme nouveau qui serait inconnu des Sénégalais, et vous n’êtes pas tombé du ciel pour nous indiquer la vertu et le droit chemin. Un homme de votre dimension morale doit-il diriger un parti politique où un pays comme le Sénégal ?
 
Sachez que l’heure du combat pour votre départ irrévocable de la présidence de la République a sonné malgré vos multiples tentations de vous maintenir au pouvoir en liquidant des adversaires politiques. Vous ignorez royalement ce que veulent signifier la vertu et les valeurs républicaines. Vos récents propos ( « Je ne voudrais laisser à l’opposition que 10% des votes comme zakat ») témoignent véritablement de votre état d'esprit d’apprenti dictateur, et de votre  volonté manifeste de faire main basse sur le suffrage universel des citoyens sénégalais. Nous sommes maintenant édifiés sur vos intentions dignes du parti unique pour quelqu’un qui se considère à tort comme un vrai démocrate.
 
Monsieur le Président de la République, nous vous combattrons sans relâche malgré vos intimidations voire menaces et nous ferons face en tant que patriotes à vos forfaitures afin d’asseoir une société sénégalaise juste, équitable, respectueuse de nos droits, de nos libertés publiques et porteuse de progrès socio-économique.
massambandiaye2012@gmail.com
 
 
 
 
Nombre de lectures : 333 fois

Nouveau commentaire :












Inscription à la newsletter