Le premier ministre sénégalais Ousmane Sonko est à Ouagadougou ce vendredi 16 et le samedi 17 mai 2025 pour une visite de 48 heures dans la capitale burkinabè, indique l’Agence de presse sénégalaise (APS). En plus d’une rencontre avec son homologue Jean-Emmanuel Ouédraogo, il sera reçu en audience par le président-capitaine Ibrahim Traoré, chef de la Transition politique au pouvoir depuis 2022.
Cette visite du chef du gouvernement sénégalais intervient dans un contexte difficile pour la junte burkinabè de plus en plus confrontée aux attaques de mouvements armés dont ceux présumés appartenir au JNIM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans affilié à Al-Qaïda. Ces derniers jours et semaines, des cantonnements militaires en zones rurales et urbaines comme Djibo dans le nord ont été particulièrement ciblés par les « djihadistes ». Ceux-ci contrôleraient déjà des pans du territoire national en dépit du renforcement conséquent des moyens de l’armée burkinabè soutenus par des volontaires de la patrie (VDP), des civils envoyés au front après une formation accélérée.
En foulant le sol burkinabé, Ousmane Sonko vient apporter le soutien politique et moral du Sénégal au régime du président Ibrahim Traoré qui dénonce régulièrement des tentatives de déstabilisation qui seraient le plus souvent « orchestrées » à partir de la Côte d’Ivoire.
Idéologiquement compatibles au vu de leurs engagements « panafricanistes » et « anti-impérialistes » - même si la tonalité du discours est moins enflammée à Dakar qu’à Ouagadougou - le président burkinabè et le premier ministre sénégalais laissent ouvertes des perspectives de coopération - sécuritaire en particulier - comme le suggèrent la présence du général et ministre des Forces armées Birame Diop dans la délégation sénégalaise, mais aussi l’inauguration prévue samedi du mausolée de Thomas Sankara, icône de la « révolution burkinabè » et inspirateur du chef de la junte au pouvoir.
Cette perspective de coopération sécuritaire entre les deux pays apparait d’autant plus envisageable à terme que les groupes terroristes/djihadistes qui essaiment dans la région du Sahel - JNIM et Etat islamique au Sahara - et leurs parrains/commanditaires se livrent à de violentes batailles d’influence et de positionnement qui font de tous les pays sahéliens des cibles potentielles à déstabiliser.
Ousmane Sonko avec Jean-Emmanuel Ouédraogo, chef du gouvernement burkinabè
Le Burkina Faso est le deuxième pays de l'Alliance des Etats du Sahel (AES) dans lequel le premier ministre sénégalais s'est rendu depuis le changement de régime d'avril 2024 au Sénégal. En août 2024, Ousmane Sonko avait effectué une visite de travail au Mali. Le Niger pourrait être son prochain déplacement dans la zone d'intégration créée par ces trois anciens membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) qu'ils ont quitté le 29 janvier 2025.







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