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Ousmane Sonko : “Nous préférons préserver notre dignité à la restructuration de la dette proposée par le FMI”

Dimanche 9 Novembre 2025

Ousmane Sonko au "tera-Meeting" du 8 novembre 2025, Dakar. (photo DR)
Ousmane Sonko au "tera-Meeting" du 8 novembre 2025, Dakar. (photo DR)

Le Sénégal a pris l’option de “faire des sacrifices” pour préserver sa “dignité” plutôt que d’accepter une restructuration de sa dette telle que proposée par le Fonds monétaire international (FMI), a déclaré, samedi à Dakar, le président du parti Pastef, Ousmane Sonko.

 

“Les négociations avec le FMI ont été difficiles. Ils (les responsables du FMI) nous ont proposé une restructuration [de la dette], ce qui induirait un défaut de paiement, c’est-à-dire que le Sénégal ne peut plus payer sa dette et ce serait un pays en quasi-faillite”, a souligné le leader de PASTEF, par ailleurs Premier ministre.

 

Il a fait cette déclaration lors d’un grand rassemblement politique qualifié de “Tera meeting” pour sa forte mobilisation au parking du stade Léopold Sédar Senghor, à Dakar.

 

Devant de nombreux militants acquis à sa cause, Ousmane Sonko a ajouté que le gouvernement a décliné cette proposition du FMI dont la dernière mission à Dakar s’est achevée vendredi, avec une “perspective rassurante pour les deux parties”, selon les propres termes du ministère sénégalais des Finances et du Budget.

 

“Nous leur avons répondu que nous ne voulons pas de restructuration, [car] ce serait une humiliation. Nous préférons rester un pays de dignité, de fierté”, a fait savoir le leader de PASTEF.

 

Selon Ousmane Sonko, l’opposition “tente de mettre en mal le régime avec les Sénégalais en avançant une volonté de les ruiner par des impôts”.

 

“La mobilisation des impôts vaut mieux qu’accepter une restructuration de la dette […]”, mais “personne n’a appliqué de taxes sur les produits de grande consommation comme l’eau, l’électricité, le riz, le sucre et autres”, a-t-il fait observer.

 

Il a ajouté qu’à travers la politique de rationalisation qu’il a initiée, le gouvernement a fait des arbitrages consistants dans la répartition du budget 2026, en “réduisant drastiquement” les crédits devant être alloués à l’organisation de séminaires, d’ateliers, de voyages et à l’acquisition de véhicules.

 

Des coupes budgétaires ont également concerné “d’autres domaines”, a indiqué le chef du gouvernement, selon lequel, un comité budgétaire attendu pour faire des économies, est en gestation.

 

Il a réitéré son appel au peuple, comme lors du lancement du Plan de redressement économique et social (PRES), lui demandant de faire de “sacrifices pendant deux à trois ans et d’être résilient”. [APS]

 
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1.Posté par Me François JURAIN le 09/11/2025 11:04
Sans vouloir contredire le leader de PASTEF, par ailleurs Premier Ministre, je me permettrai humblement de lui faire remarquer:

1°) Un pays, comme une entreprise, comme un particulier, dont le taux d'endettement est à 130%, cela veut dire quoi: que, pour faire court, le passif dépasse de 30% les actifs, et ca, c'est pour l'instant présent, car les derniers emprunts, ont été contractés à des taux vertigineux (autour de 7%), et seront de moins en moins soutenables. Lorsque le passif dépasse le montant des actifs, surtout dans ces proportions, cela s'appelle la faillite.
Il est tout à fait vrai que beaucoup de pays, voir la plupart, sont dans ce cas là, mais cet état de faillite est compensé par une économie, publique ou privée, qui a suffisamment de ressort et de capacité à supporter, pendant un temps, le temps de redresser la barre. Je ne voudrais pas être injurieux envers le Sénégal, mais à ma connaissance, je ne vous pas cette dynamique industrielle, publique ou privée permettant de redresser la situation dans deux ou trois ans. Mais bien sur, ce n'est que mon avis personnel qui n'engage que moi.

2°) La restructuration de la dette, car il faudra en passer par là un jour où l'autre, et le seul moyen pour pouvoir espérer s'en sortir. Restructurer une dette, cela veut dire quoi: si vous avez un emprunt sur trois ans, qui vous oblige à rembourser 2OOO francs par mois, alors que vous n'en gagnez que 1000, ce n'est pas soutenable. Il convient donc de discuter avec son créancier, pour rallonger la durée du prêt, de manière à diminuer le montant des mensualités, et les ramener dans des limites qui seront réalisables et acceptables pour vous. Mais le créancier n’acceptera e le faire, que s'il a confiance en vous, au projet que vous lui présentez, et si vous lui expliquez calmement, sans l'insulter ni l'humilier, comment vous comptez vous en sortir. Si vous l'avez convaincu et qu'il vous fait confiance, un nouveau plan de remboursement est mis en place, dans le cas contraire, le banquier vous indiquera fermement la sortie, avec prière de ne plus venir l'importuner.

Pourquoi le SENEGAL perdrait sa dignité en acceptant une restructuration de sa dette? Pour moi, c'est de l'orgueil mal placé, puisqu'il s'agit de trouver une solution, pour tout un peuple, qui ne se limite pas aux seuls adhérents d'un parti politique, a un problème dans lequel la nouvelle équipe dirigeante n'a aucune responsabilité, ceci est reconnu par tous! Donc, l'honneur, la dignité, n'a strictement rien à voir la dedans!!! Il faudrait nous expliquer où est l'humiliation dans cette affaire de restructuration!!! Si Monsieur SONKO et ses ministres étaient responsables de cette catastrophe financière, on pourrait peut être y voir là une sorte d'humiliation, mais ce n'est absolument pas le cas!
3°) Enfin, il faut bien voir que nous sommes dans la real politique, et que cette solution de restructuration est la seule issue possible. Demander au peuple de se serrer encore la ceinture, est faire preuve d'une méconnaissance totale du mode de vie des sénégalais: pour serrer sa ceinture d'un cran, encore faut il déjà avoir une ceinture, ce qui n'est pas le cas de tout le monde ici, loin s'en faut.

Alors, que reste il? les miracles??? fut un temps, un nommé Jésus se faisait fort de multiplier les pains, marcher sur l'eau, et soulager la misère qui l'entourait: il suffit d'y croire, peut être, mais dans la real politique qui s'impose à tous, les sénégalais mangent et donnent à leurs enfants à manger tous les jours, ce qui n'est plus possible à cause du chômage, à cause du prix des loyers exorbitants, à cause d'un état qui, bien souvent (ce n'est pas qu'au Senegal) a un train de vie hallucinant: tous les pays du monde sont dans ce cas, tous les gouvernants du monde disent qu'ils vont réduire le train de vie de l'état, et aucun ne le fait! Donc, si c'est avec un disque rayé que l'on espère s'en sortir, à part les prières, je ne vois pas beaucoup, à mon sens, d’échappatoire à la restructuration, avec un autre problème, c'est que la dette, c'est un peu comme les en****des, ca s’additionne d'abord, ça se multiplie après!
Me François JURAIN

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