"La responsabilité de l'armée israélienne est première, au-delà même de la version factuelle" dans le "massacre de la farine", a estimé cette semaine le professeur Beligh Nabli, spécialiste du Proche-Orient.
Dans une interview accordée à France Info, il rappelle que "la vraie raison de ce drame" se trouve dans "un contexte" où "les Gazaouis souffrent d’une situation de famine".
"Cette famine n’est pas un phénomène naturel, elle n’est pas causée par une catastrophe naturelle, elle est causée par un blocus contraire au droit international, constitutif d’un crime de guerre, assuré par l’armée israélienne", a-t-il poursuivi.
Beligh Nabli précise, par ailleurs, que "les civils gazaouis souffrent d’une situation qui n’est pas défendable, quelle que soit la version qui est donnée" et "si on apprend qu’il y a eu effectivement des tirs ciblant des civils ce sera un nouvel épisode constituant des crimes de guerre".
L’intervention du professeur de droit public à l’université de Créteil qui répliquait à une intervention du porte-parole de l’armée israélienne, Olivier Rafowicz, a été particulièrement partagée sur les réseaux sociaux.
Celle-ci fait suite au "massacre de la farine" intervenu jeudi dernier dans la Bande de Gaza où l’armée de l’Etat hébreu a ouvert le feu sur des centaines de Palestiniens qui attendaient l'arrivée de l'aide humanitaire, provoquant la mort de 116 personnes.
Selon le ministère Palestinien de la Santé, ce bilan pourrait encore s’alourdir puisque de nombreuses personnes sont blessées avec un accès aux soins qui relève quasiment de l’impossible.
Dans une interview donnée samedi au journal Le Monde, le chef de la diplomatie Française, Stéphane Sejourné, a estimé que "les responsabilités sur le blocage de l’aide sont clairement israéliennes".
"Comme nous avons été très clairs après les attaques du 7 octobre pour rappeler le droit d’Israël à se défendre, on doit être clair sur les dérives dans Gaza", a-t-il poursuivi.
Le locataire du Quai d’Orsay indique, par ailleurs, que la France soutiendra "la demande de l’ONU d'une enquête indépendante sur les événements injustifiables survenus (jeudi) à Gaza".
"La crise humanitaire à Gaza est catastrophique depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Et cela crée des situations indéfendables et injustifiables dont les Israéliens sont comptables ; il faut qu’Israël l’entende", a-t-il déclaré à cet effet.
La situation à Gaza et dans tout le Nord de la Bande de Gaza est particulièrement inquiétante avec des pénuries qui touchent désormais tous les domaines (alimentaire, énergie, sanitaire, etc.). [AA]
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