Connectez-vous

Les parlementaires américains veulent approfondir l'enquête sur Flynn

Mercredi 15 Février 2017

WASHINGTON (Reuters) - Des parlementaires américains, dont d'influents élus républicains, demandent une enquête approfondie sur les relations entre la Maison blanche et la Russie après la démission du conseiller présidentiel à la sécurité nationale Michael Flynn.
 
Flynn a été contraint de quitter l'équipe de Donald Trump, seulement trois semaines après l'entrée en fonction du président des Etats-Unis, en raison de révélations sur une conversation qu'il a eue avec l'ambassadeur russe à Washington, avant l'investiture de l'homme d'affaires, sur une éventuelle levée des sanctions contre Moscou.
 
L'attitude trompeuse de Flynn était connue du président depuis plusieurs semaines et une notification du département de la Justice le 26 janvier sur les incohérences dans les déclarations de ce dernier.
 
"Le conseil de la Maison blanche a immédiatement informé le président. Le président a demandé une estimation sur la possibilité d'un problème légal. Ce qui n'était pas le cas. Le problème n'est pas celui de la légalité mais de la confiance", a dit Sean Spicer, le porte-parole de la Maison blanche.
 
Donald Trump a demandé la démission de son conseiller quand il a senti que sa confiance en Flynn s'était érodée au point de nécessiter un changement de personne, a expliqué Spicer.
 
La démission de Flynn provoque de nouvelles turbulences dans l'administration américaine qui accumule les revers, les critiques et les problèmes de fonctionnement en interne depuis l'arrivée de Trump à la présidence.
 
La retranscription de la conversation entre Flynn et l'ambassadeur Sergueï Kislyak montre que la question de la levée des sanctions a bien été abordée entre les deux hommes lorsqu'ils se sont entretenus fin décembre, a dit un responsable américain.
 
Flynn a quitté ses fonctions quelques heures après que le département de la Justice a indiqué avoir mis en garde la présidence depuis plusieurs semaines sur une vulnérabilité au chantage du conseiller en raison de ses entretiens avec Kislyak.
 
"Le peuple américain a le droit de savoir aux ordres de qui le général Flynn obéissait lorsqu'il a passé ces coups de fil et pourquoi la Maison blanche a attendu que ces informations soient publiques pour agir", a déclaré le démocrate Mark Warner, vice-président de la commission sénatoriale du Renseignement.
 
TRUMP VISÉ INDIRECTEMENT
Pour le sénateur démocrate Chris Coons, cette affaire ne se résume pas seulement à Michael Flynn. "Que savait le président Trump ? Que savait-il et depuis quand le savait-il ?", s'est interrogé Coons sur la chaîne MSNBC, reprenant la fameuse question posée lors du scandale du Watergate qui a conduit à la démission de Richard Nixon en 1974.
 
Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Charles Schumer, a demandé une enquête indépendante ayant la compétence d'engager des poursuites pénales, ajoutant que cette investigation ne devrait pas être conduite par l'Attorney General Jeff Sessions ou par les avocats de la Maison blanche.
 
Deux sénateurs républicains, Bob Corker et John Cornyn, appartenant à la commission du Renseignement, ont estimé qu'une enquête devait être menée pour déterminer la nature des contacts de Flynn, un ancien agent des services de renseignement, avec la Russie.
 
Corker a jugé que Flynn devrait témoigner lors d'une audition parlementaire. Le sénateur républicain Roy Blunt a indiqué à une radio de St. Louis qu'une commission doit entendre Flynn "très prochainement" dans le cadre de l'enquête sur les tentatives russes d'influencer l'élection présidentielle américaine.
 
Mitch McConnell, leader de la majorité républicaine au Sénat, a reconnu qu'il était "très probable" que la commission enquête sur cette question, ayant autorité pour le faire.
 
La démission de Michael Flynn, ardent partisan d'une attitude conciliante à l'égard de la politique de Vladimir Poutine, pourrait entraver les efforts de Donald Trump pour opérer un rapprochement avec le maître du Kremlin comme il affirme vouloir le faire.
 
"La démission du général Flynn soulève également des questions sur les intentions de l'administration Trump à l'égard de la Russie de Vladimir Poutine", a commenté le sénateur John McCain.
 
Embarrassé par cette nouvelle affaire, Donald Trump a tenté de jouer la carte de la diversion en focalisant l'attention sur les fuites qui touchent son administration. "La vraie question est pourquoi il y a autant de fuites illégales émanant de Washington ?" a-t-il écrit sur son compte Twitter.
 
Dans sa lettre de démission, Flynn a paru endosser seul la responsabilité de l'affaire, reconnaissant "avoir informé par mégarde de manière incomplète le président-élu et d'autres sur ses entretiens téléphoniques avec l'ambassadeur de Russie".

 
Nombre de lectures : 92 fois











Inscription à la newsletter